21- Qu'arrive-t-il du REEE que j'ai souscrit pour mon enfant si je meurs ?
À défaut d'avoir spécifié dans votre testament la personne qui vous remplacera à titre de souscripteur, la succession, représentée par votre liquidateur testamentaire, deviendra le souscripteur remplaçant du REEE. Puisque les souscriptions faites dans un REEE appartiennent au souscripteur, votre liquidateur pourra en disposer comme bon lui semble. Si votre intention est de faire profiter l'enfant bénéficiaire du REEE des sommes que vous avez souscrites au régime, il vaut mieux le prévoir dans votre testament. (Annie Boivin)
22- Je veux demander le divorce. Que faire pour limiter les sommes que je dois partager avec mon conjoint ?
En principe, lors d'une séparation des couples mariés ou unis civilement, chacun des conjoints a droit à la moitié de la valeur du patrimoine familial acquis par le couple. Cette somme se calcule en additionnant la valeur de la résidence familiale, des résidences secondaires de la famille, du mobilier de ces habitations, des véhicules automobiles utilisés par la famille, ainsi que des revenus accumulés dans des REER et autres régimes de retraite collectifs privés ou publics durant le mariage.
Si vous songez à demander le divorce, vous pourriez donc commencer par cesser de contribuer à votre REER. «Les gens peuvent aussi ralentir les paiements anticipés sur la maison et éviter d'acheter tout bien qui entrerait dans le patrimoine familial», dit Luc Lacombe, fiscaliste chez Raymond Chabot Grant Thornton.
Inversement, vous auriez tout intérêt à hypothéquer la maison au maximum, puisque les dettes aussi seront partagées en deux, rappelle François Morency, président d'Aviso, Les Conseillers financiers.
Limitez l'utilisation de la carte de crédit conjointe, et même, annulez-la si vous en avez une. «Préparez-vous toutefois à de la bisbille, quand votre conjoint ou conjointe se présentera à la caisse avec une carte qui ne passe plus», souligne Luc Lacombe.
Dernier conseil : «C'est plus rentable sur le plan fiscal de divorcer au 31 décembre qu'après le 1er janvier», dit Luc Lacombe. (Kathy Noël)
23- C'est quoi, la magie de l'intérêt composé ?
La magie, c'est que des intérêts sont versés après une période prédéterminée, et que les intérêts sur la période suivante sont calculés sur le capital initial plus les intérêts des périodes précédentes. Autrement dit, des intérêts de plus en plus importants sont versés année après année. Supposons un placement de 1 000 dollars qui génère un intérêt de 3 % composé annuellement. Le placement produira 30 dollars d'intérêt, qui s'ajouteront au capital placé au terme de l'année. Pour la deuxième année, le capital de 1 030 dollars générera à nouveau 3 %, et vaudra donc 1 060,90 dollars à la fin de la deuxième année. Pour la deuxième année, il suffit de faire le calcul suivant 1 030 $ X 1,03 % = 1 060,90 $.
Ça, c'est la partie facile. Parfois, les intérêts sont versés tous les mois, tous les trimestres ou tous les semestres. Plus la fréquence des versements est élevée, plus la magie opère.
Vous voulez calculer les gains que vous rapportera un placement qui procure des intérêts composés ? Voici la formule :
P(1 + i/n)na=Pf
P est votre placement
Pf est votre placement final
i, le taux d'intérêt
n, la fréquence du versement des intérêts.
Si des intérêts sont versés tous les mois, n = 12.
S'ils le sont tous les semestres, n = 6.
a est le nombre d'années avant que le placement ne vienne à échéance.
Donc, si vous placez 1 000 dollars pendant 10 ans à un taux d'intérêt annuel de 3 %, avec des versements d'intérêt chaque mois, cela donnera : 1 000 X (1 + 0,03/12) 12x10. Résultat : 1 349,35 dollars. Trop compliqué ? Rendez-vous sur le site de votre institution financière, qui offre un calculateur d'intérêts composés. Mais la plupart ne calculent l'intérêt composé que pour les cas où ils sont versés une fois l'an. (Daniel Germain)
24- J'ai eu tellement d'accidents de la route que mon assureur ne veut plus me protéger. Que faire ?
Un accident par-ci, un vol par-là. Vos réclamations des six dernières années sont soigneusement compilées dans le Fichier central des sinistres automobiles. Ces informations permettent aux quelque 100 assureurs québécois d'évaluer le risque que vous représentez. Si vous réclamez plus que la moyenne, vous serez perçu comme un conducteur à risque élevé.
«Or, au Québec, comme l'assurance automobile est obligatoire, le gouvernement permet que le risque soit réparti entre les compagnies d'assurance afin d'éviter que l'une d'entre elles ne se retrouve avec une forte concentration de conducteurs à risque, explique Julie Bellemare, porte-parole du Bureau d'assurance du Canada (BAC). Un assureur qui a atteint son quota de risque peut donc refuser de renouveler une assurance.»
La solution ? Le BAC recommande de communiquer avec quatre autres assureurs auto, soit cinq au total. S'ils refusent tous de vous assurer, appelez le Centre d'information du BAC au 514 288-4321, ou, sans frais, au 1 877 288-4321. Un préposé vous aidera à dénicher une assurance. Mais attendez-vous à des primes salées ! (Christine Deslandes)
25- Mon compte d'épargne me rapporte 1,20 %. Comment obtenir un meilleur rendement, sans compromettre la sécurité ?
Un rendement de 1,20 % imposé à 48,2 % donne un rendement après impôt de 0,62 %. Comme l'inflation est de 1,9 %, vous obtenez un rendement négatif de 1,28 %. Conclusion : votre pouvoir d'achat s'érode.
Il n'y a pas de solution miracle. Au mieux, vous obtiendrez 2 % dans un compte de la banque en ligne Achieva Financial. Quant aux comptes de placement garanti (CPG), Bank West, une filiale du Groupe Desjardins, offre 2,15 % sur un an (dépôt minimum de 5 000 $).
«Les obligations corporatives avec un risque acceptable, c'est-à-dire cotées A, ne donnent, quant à elles, que 1,25 % sur un an, 1,45 % sur trois ans et 2,30 % sur cinq ans», dit Gabriel Lancry, de Scotia McLeod.
Il vaut mieux opter pour des actions privilégiées, qui versent un revenu de dividendes imposé à 36,3 %. Par exemple, l'action privilégiée de Brookfield Asset Management (BAM.PR.O), qui a un dividende de 5 %, rachetable le 30 juin 2013 à 25 dollars. Son cours actuel est de 25,61 $. «Au rachat, le rendement annuel net (après commissions) sera d'environ 2,54 %. Avec l'avantage fiscal, cela équivaut à un rendement d'intérêt de 3,10 %», estime Gabriel Lancry. (Christine Deslandes)