On estime que 44 millions de personnes vivent à l’intérieur du chemin de totalité large de 180 kilomètres qui s’étend de Mazatlán, au Mexique, jusqu’à Terre-Neuve. (NASA via AP)
Les astres sont alignés pour l’Astrolab du Mont-Mégantic, car il se trouve sur la ligne de centralité de la bande de totalité de l’éclipse solaire prévue lundi après-midi. Ce haut lieu de l’astronomie québécoise fait partie des dizaines d’endroits publics où sont organisés des événements pour observer l’éclipse.
Lorsque la Lune donnera rendez-vous au Soleil vers 15h28, les personnes qui se trouveront sur le Mont-Mégantic pourront passer 3 minutes et 28 secondes dans l’ombre de la Lune; c’est une minute de plus que la plupart des Montréalais et quelques secondes de plus que les Sherbrookois qui sont très proches de la ligne de centralité.
Benoit Reeves, le fils de l’astrophysicien québécois Hubert Reeves, est venu depuis Paris pour observer l’éclipse dans ce haut lieu de l’astronomie au Québec.
Il était l’un des premiers à arriver au pied de la montagne à bord d’un d’une cinquantaine d’autobus scolaires réservés pour l’événement.
«Une éclipse, c’est 100% sinon rien. À 99%, ça n’a aucun intérêt» et là «c’est magnifique, parce qu’on est pile dans la centralité» et la météo est parfaite, a indiqué le médiateur scientifique qui organise des voyages d’astronomie.
Son père, Hubert Reeves, aurait «évidemment» été présent au Mont-Mégantic s’il était encore vivant.
Esteban Cacho Pol a fait le voyage depuis l’Allemagne pour voir l’éclipse à partir du Mont-Mégantic. Vers 11h, il a pu profiter des différents télescopes, mis à la disposition du public pour observer le ciel, quelques heures avant la rencontre de la Lune avec le Soleil.
«J’ai vu des protubérances, des minis-éruptions du Soleil» avec l’un des télescopes, «c’est formidable, j’apprends beaucoup aujourd’hui», a indiqué le touriste.
Sa femme Marilyn Latour est une astrophysicienne originaire de Sorel au Québec.
Depuis plusieurs années, a-t-elle expliqué, «c’était mon plan de venir au Mont-Mégantic» pour l’éclipse, a expliqué celle qui vit aujourd’hui en Allemagne.
«C’est un très bon endroit pour vivre l’éclipse en communauté», a ajouté son mari.
«L’Astrolab, c’est la Mecque de l’astronomie au Québec, on est vraiment une référence et ça adonne que le parc national de Mégantic et l’Astrolab sont en plein cœur, en plein sur la ligne de centralité», a expliqué la responsable des communications du parc, Marie-Georges Bélanger.
«Mais on est doublement chanceux, les éclipses sont plus longues sur la ligne de centralité, mais en plus, de toutes les éclipses qu’on peut voir sur Terre, celle-ci sera particulièrement longue», a-t-elle ajouté.
L’Astrolab se prépare à cette journée depuis plus d’un an et quelque 2500 personnes étaient présentes lundi midi. La capacité d’accueil du Mont-Mégantic est limitée et les billets pour participer à l’événement se sont rapidement envolés.
La Presse Canadienne a d’ailleurs constaté que des touristes ontariens «qui avaient fait 10 heures de route» pour venir au Mont-Mégantic se sont vu refuser l’entrée parce qu’ils n’avaient pas réservé à l’avance.
«Des gens de Montréal, de Québec, mais aussi des États-Unis et de la France» sont attendus, a souligné la responsable des communications de l’Astrolab.
«Être au Mont-Mégantic le jour de l’éclipse, c’est vraiment un privilège parce que les gens seront entourés d’une équipe de spécialistes, de communicateurs scientifiques», a expliqué Mme Bélanger en ajoutant que d’anciens employés sont venus «en renfort pour participer à l’événement, on parle d’une cinquantaine en tout».
Ceux qui ont pu obtenir des billets peuvent aussi utiliser des instruments «comme des jumelles à filtre solaire ou des télescopes avec des filtres spéciaux», installés au pied de la montagne et quelques privilégiés pourront se rendre au sommet du mont où se trouve l’observatoire.
L’équipe de l’Astrolab prépare une émission qui est diffusée en direct sur les réseaux sociaux, de 14h à 16h.
«Cette émission sera LA référence pour accompagner la population à vivre ce phénomène unique de partout dans la francophonie», peut-on lire sur le site de l’Astrolab.