La première plateforme numérique mettra en relation les industriels qui produisent de l'hydrogène vert et des clients. (Photo: 123RF)
Le producteur français d’hydrogène décarboné Lhyfe va mettre en ligne mardi la première plateforme numérique dédiée aux échanges d’hydrogène de gré à gré entre producteurs et consommateurs, couvrant toute l’Europe, a-t-il annoncé lundi à l’AFP.
Baptisée «Lhyfe heroes», elle mettra en relation les industriels qui produisent de l’hydrogène par électrolyse de l’eau et des clients disposant de leurs propres équipements de transport et souhaitant acheter des volumes d’hydrogène décarboné, a indiqué Antoine Hamon, directeur des opérations chez Lhyfe.
«Aujourd’hui, le marché de l’hydrogène vert ne fait que démarrer», dit-il.
«Nous voyons bien que les chaînes de production d’électrolyseurs ne sont pas chargées comme elles devraient l’être, mais nous restons convaincus que l’hydrogène vert est un pilier de la décarbonation de l’économie», ajoute-t-il, faisant référence au récent ralentissement dans le développement de la filière hydrogène.
Le marché en France est atomisé entre plusieurs petits producteurs répartis sur le territoire qui ont lancé l’exploitation d’un ou de plusieurs électrolyseurs, les outils permettant la séparation des atomes d’hydrogène et d’oxygène de la molécule d’eau (H20) grâce à l’électricité.
«La plateforme apportera de la sécurité au client final et permettra d’agréger tous les petits acteurs en France et en Europe», ajoute Antoine Hamon. Il précise que le prix payé restera négocié de gré à gré et «ne sera pas public».
«Notre plateforme est surtout dans un premier temps un outil de mise en relation et de facilitation logistique», explique-t-il.
Outre Lhyfe, qui exploite trois électrolyseurs à Bouin (Vendée), en Bretagne et près de Toulouse, la société Hympulsion a inauguré une station hydrogène à Clermont-Ferrand en 2022.
L’aéroport de Toulouse-Blagnac s’est aussi doté d’une station de production d’hydrogène décarboné en décembre 2023, via de l’électricité hydraulique venue des Pyrénées et une centrale photovoltaïque dans l’Aude.
Pour l’instant, les clients finaux sont des taxis, des bus, ou camions poubelles fonctionnant à l’hydrogène, ainsi que des générateurs (groupes électrogènes) ou des sites industriels de la chimie ou de l’agroalimentaire qui ont besoin d’hydrogène pour décarboner leurs procédés de fabrication.