Les facteurs de Postes Canada pourraient déclencher une grève vendredi
La Presse Canadienne|Mis à jour le 12 novembre 2024Les facteurs de Postes Canada pourraient débrayer dès vendredi. (Photo: La Presse canadienne / Ryan Remiorz)
Les milliers de facteurs de Postes Canada pourraient cesser de travailler à compter de vendredi, alors que leur syndicat a transmis à l’employeur un préavis de grève de 72 heures, tôt mardi.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes est en position légale de débrayer depuis le 3 novembre, mais il devait préalablement déposer un préavis de 72 heures. Cette étape a été franchie mardi.
«Après près d’un an de négociations, et malgré tous nos efforts, les parties sont encore très loin d’une entente sur bon nombre de questions», a soutenu la présidente nationale du syndicat, Jan Simpson, dans un communiqué.
Même si le préavis a été envoyé à Postes Canada, ce qui met la table pour une grève s’amorçant vendredi, le syndicat se réserve le droit de ne pas utiliser ce moyen de pression.
«Le Conseil exécutif national n’a pas encore décidé si une grève sera déclenchée immédiatement. La décision du Conseil dépendra des actions de Postes Canada à la table de négociation au cours des prochains jours», a affirmé Jan Simpson.
Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des Postes représente 55 000 membres dans l’ensemble du pays, à savoir les facteurs urbains, ruraux et suburbains. Ses membres avaient appuyé à plus de 95% le mandat de grève.
Services essentiels
Le syndicat s’est déjà engagé à maintenir des services essentiels en cas de grève, notamment concernant les chèques de pension et d’aide sociale ainsi que les animaux vivants.
Mardi dernier, le syndicat a déposé une contre-proposition à Postes Canada, après avoir jugé insuffisante sa dernière offre du 29 octobre. Celle-ci touchait les augmentations de salaire, le régime de retraite, l’expansion des services offerts par Postes Canada et les questions de santé et sécurité au travail.
Le syndicat revendique maintenant 9% d’augmentation pour la première année, 5% pour la deuxième année, 4% pour la troisième année et 4% pour la quatrième année, soit 22% sur quatre ans.
Selon le syndicat, la dernière offre de Postes Canada prévoyait une augmentation de 11,97% sur quatre ans. Il dénonce que l’employeur réclame plusieurs «reculs» touchant des avantages sociaux et des congés, ainsi que l’établissement d’un régime de retraite à deux paliers.
Postes Canada n’avait pas réagi au préavis de grève au moment de publier, mardi matin. La semaine dernière, la société d’État avait cependant fait valoir que «la menace d’une grève pendant la période des envois des Fêtes a déjà des répercussions importantes sur [ses] activités, ce qui a eu une incidence sur les volumes et les revenus et contribue à aggraver davantage [sa] situation financière».
Des enjeux importants, reconnaît MacKinnon
Le conflit de travail chez Postes Canada survient au moment où les consommateurs commencent à faire leur magasinage en vue des fêtes de fin d’année.
Dans ce contexte, «les enjeux des négociations avec Postes Canada sont importants», a reconnu le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, lors d’un point de presse tenu mardi matin à Ottawa.
S’il tenait cette conférence de presse pour annoncer qu’il demandait un arbitrage exécutoire pour mettre fin aux arrêts de travail aux ports de la Colombie-Britannique et à celui de Montréal, Steven MacKinnon a soutenu qu’il veut donner une chance à la négociation dans le cas de Postes Canada.
«Nous espérons parvenir à un accord à la table des négociations, a-t-il déclaré. Je sais que les parties négocient [mardi], et nous ferons tous les efforts possibles pour qu’elles restent à la table et qu’elles continuent à discuter.»
Steven MacKinnon a assuré que tous les outils à la disposition du gouvernement fédéral pour soutenir le processus de négociation ont été déployés.
En 2018, Ottawa avait fait adopter une loi spéciale pour mettre fin aux grèves tournantes qui avaient été amorcées par les syndiqués de Postes Canada. Cette fois, «nous espérons parvenir à un accord négocié», a réitéré le ministre.