Empire revoit un projet d’entrepôt à cause de la faiblesse du commerce en ligne
La Presse Canadienne|Mis à jour le 20 juin 2024La société annonce qu'elle versera désormais un dividende trimestriel de 20 cents par action. (Photo: La Presse Canadienne)
L’entreprise Empire suspend l’ouverture d’un quatrième centre de traitement des commandes à Vancouver, invoquant un marché de commerce électronique pour les produits d’épicerie au Canada plus restreint que ce que l’entreprise avait prévu lors du lancement de sa plateforme de livraison en ligne Voilà en 2020.
Le président et chef de la direction d’Empire, Michael Medline, a déclaré que l’entreprise perd plus d’argent qu’elle ne l’avait initialement estimé lors du lancement de ses trois premiers entrepôts dans les régions de Toronto et de Montréal et dans le comté de Rocky View, en Alberta.
«Cela masque en fait la force de notre présence physique», a-t-il déclaré jeudi aux analystes lors de la conférence téléphonique sur les résultats du quatrième trimestre de la société néo-écossaise.
Michael Medline a déclaré qu’Empire avait prévu un calendrier progressif pour l’ouverture de ses différents centres de distribution, afin de protéger ses niveaux de rentabilité. Il a affirmé que l’entreprise espérait qu’une «croissance rapide» du commerce électronique des produits alimentaires compenserait les pertes d’exploitation initiales des centres de distribution.
Mais les trois entrepôts existants perdent toujours de l’argent, a indiqué le directeur financier Matt Reindel.
«C’est tout à fait dans nos attentes, mais ils vont tous dans la bonne direction», a-t-il fait valoir.
La fin de l’accord avec Ocado
En plus de stopper le projet d’un quatrième site, M. Medline a déclaré qu’Empire mettait fin à l’accord d’exclusivité mutuelle que l’entreprise avait signé en 2018 avec la société britannique d’épicerie en ligne Ocado pour utiliser sa plateforme de commerce électronique.
En raison de la fin anticipée de l’accord, il a indiqué qu’Empire devra payer une charge non récurrente de 11,9 millions de dollars (M$) au prochain trimestre, qui, selon lui, sera compensée par les économies attendues.
«Nous faisons toutes sortes de choses pour rendre le commerce électronique plus rentable pour nous, a déclaré Michael Medline. Mais nous ne pouvons pas attendre. Nous devons à nos investisseurs de devenir beaucoup plus rentables année après année et d’en faire ensuite l’un de nos meilleurs segments en ce qui a trait au rendement.»
Michael Medline a indiqué qu’il avait deux théories expliquant pourquoi le commerce électronique des produits alimentaires n’a pas pris de l’ampleur au Canada de la même manière qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Il a affirmé qu’il y avait déjà une «grande concurrence» au Canada entre les magasins traditionnels, qui servent bien les clients.
La deuxième raison, qui, selon lui, est sujette à débat, est que le commerce électronique des produits alimentaires a connu de premiers moments difficiles au début de la pandémie de COVID-19.
Michael Medline a évoqué des offres et substitutions «terribles» et d’autres ratés alors que «les Canadiens avaient vraiment besoin de compter sur le commerce électronique d’épicerie pendant les pires jours de la pandémie».
«Les gens essayaient simplement d’apporter de la nourriture aux personnes en crise. Je pense que cela a nui à la marque», a-t-il souligné.
Augmentation du dividende
La société mère des chaînes d’épicerie Safeway et Sobeys, avec des bannières comme IGA et Rachelle Béry, a annoncé jeudi qu’elle verserait désormais un dividende trimestriel de 20 cents par action, contre 18,25 cents par action.
Le géant de l’alimentation a fait état jeudi d’un bénéfice de 148,9 M$, ou 61 cents par action, pour son trimestre qui a pris fin le 4 mai.
Il s’agit d’une baisse par rapport à un bénéfice de 182,9 M$, ou 72 cents par action, un an plus tôt.
Les ventes pour le trimestre ont totalisé 7,4 milliards de dollars, soit à peu près le même niveau qu’il y a un an.
Les ventes des magasins comparables ont diminué de 0,3% par rapport au même trimestre de l’année dernière, tandis que les ventes des magasins comparables, excluant les ventes de carburant, ont augmenté de 0,2%.
Irene Nattel, analyste chez RBC Dominion valeurs mobilières, a affirmé dans une note que les résultats étaient conformes aux attentes, car «le comportement des consommateurs en quête de valeur continue de constituer un obstacle».
Michael Medline a déclaré que la confiance des consommateurs est restée faible au cours du trimestre en raison de la «gueule de bois» de l’inflation et des taux d’intérêt élevés. Les acheteurs sont restés prudents dans leurs dépenses, a-t-il indiqué, même si l’inflation alimentaire a poursuivi sa tendance à la baisse pour atteindre 1,4% en avril.
Il a déclaré que la décision prise plus tôt ce mois-ci par la Banque du Canada d’abaisser son taux d’intérêt directeur «représente le début d’un tournant dans l’amélioration de la confiance des clients», avec l’espoir que les Canadiens ressentiront moins de pression sur leur portefeuille.
«Nous nous attendons à voir les clients ajouter davantage d’articles à leur panier et chercher de la valeur ajoutée, a affirmé M. Medline. Nous sommes actuellement plus optimistes quant au marché et à nos perspectives que nous ne l’avons été depuis longtemps. Nous prévoyons que les améliorations seront graduelles, mais inexorables.»
Sur une base ajustée, Empire a déclaré avoir gagné 63 cents par action diluée, en baisse par rapport à un bénéfice ajusté de 72 cents par action diluée il y a un an.