Au printemps 2023, le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec (MEIE) a alloué une enveloppe de 10 millions $ à PROMPT, un de ses organismes fiduciaires, dans le cadre de son Offensive de transformation numérique (OTN). Spécialisé dans le secteur des nouvelles technologies de l’information et du numérique, PROMPT, qui est l’un des neuf regroupements sectoriels en recherche industrielle (RSRI) du Québec, a par la suite annoncé le lancement de son nouveau programme SIPEM, lequel vise à soutenir les entreprises québécoises dans leur démarche de transformation numérique. Le financement octroyé par ce programme peut atteindre 500 000 $ par projet.
Des obstacles à l’innovation
Alors que le virage numérique s’avère un moyen de demeurer compétitif sur l’échiquier mondial, bon nombre d’entreprises manufacturières hésitent encore à procéder à des démarches de transformation technologique. Selon Ghislain Nadeau, directeur du programme SIPEM, les raisons évoquées par celles-ci sont : le manque de temps, le manque de ressources, la peur de devoir supprimer des postes ou de ne pas avoir de retour sur investissement. « Tous ces arguments ne tiennent pas la route. En allant chercher de l’aide, les entreprises récupèrent leur argent rapidement et font même des profits. En prime, elles comblent les postes vacants moins attirants et deviennent plus attrayantes pour les employés qualifiés. C’est un élément non négligeable dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. »
Un financement complémentaire et nécessaire
SIPEM (Soutien à l’innovation pour la productivité des entreprises manufacturières) s’avère complémentaire aux initiatives du gouvernement du Québec, du MEIE (OTN), du programme Productivité – ESSOR d’Investissement Québec et du programme PCAN de Développement économique Canada. Ces différents programmes aident à faire la sélection, le financement et l’implantation des acquisitions permettant la transformation numérique des entreprises. Les statistiques indiquent cependant que 80 % des projets d’acquisition et d’implantation de technologies numériques nécessitent le développement de solutions sur mesure pour atteindre les niveaux de productivité visés. C’est pour cette raison que le programme SIPEM a été créé. Il s’adresse à la résolution de trois types d’enjeux : l’interopérabilité des systèmes (anciens et nouveaux), la captation et la valorisation de données, et l’amélioration de fonctionnalités.
« SIPEM se divise en deux volets. Le premier est le cahier des charges technologiques, réalisé par l’un des cinquante experts préqualifiés par PROMPT, dans l’ensemble des régions du Québec. Son objectif est de cibler et d’établir les priorités, leur portée en termes de productivité, les risques en cybersécurité, les types d’expertises requises et les coûts pour la réalisation d’une innovation sur mesure. Le deuxième est le financement de la réalisation de projets d’innovations technologiques pour lequel l’aide peut atteindre jusqu’à 500 000 $ et peut être cumulée à d’autres programmes, explique Ghislain Nadeau. L’avantage de PROMPT, c’est qu’on ne fait pas juste recevoir les demandes. On s’assure qu’elles sont de qualité pour maximiser les chances qu’elles soient acceptées. D’ailleurs, notre taux d’acceptation est de 80 %! », se réjouit-il.
Quelle que soit la taille d’une entreprise — ou d’un organisme à but non lucratif —, se faire accompagner et conseiller par des spécialistes est nécessaire, car cela lui permet d’éviter de faire des investissements irréfléchis ou regrettables. « Une entreprise peut acheter un robot à fort prix dans une foire commerciale, par exemple, et réaliser plus tard qu’il ne convenait pas à ses installations. Ce genre d’erreur peut engendrer des coûts astronomiques, voire mener à la faillite », prévient-il.
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