Partir de zéro ou reprendre une entreprise établie ?

Publié le 21/02/2020 à 09:01

Le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) agit comme conseiller et facilitateur auprès des propriétaires voulant céder leur entreprise et des repreneurs qui désirent en devenir les dirigeants. « Nous sommes un acteur neutre qui a pour mission de pérenniser l’entreprise, les emplois qu’elle a créés et qu’elle maintient et l’activité économique qu’elle génère. Nous le faisons en accompagnant les parties dans le processus de transfert », dit le président-directeur général, Vincent Lecorne.

Le PDG, qui est à la tête de l’organisation depuis sa fondation en 2015, voit aussi la mission du CTEQ comme une responsabilité sociale et économique. Il cite une étude de la Chambre de commerce de Montréal, parue en juin 2014, qui a sonné l’alarme sur le manque de relève entrepreneuriale. « Les données alors recueillies estimaient que 10 000 entreprises étaient susceptibles de fermer 10 ans plus tard, ce qui représenterait quelque 140 000 emplois perdus et plus de 10 milliards de dollars en moins dans le PIB du Québec », dit-il. En créant le CTEQ, le ministre de l’Économie et de l’Innovation souhaitait assurer la continuité des entreprises existantes par le repreneuriat.

L’organisme estime aujourd’hui que 37 000 entreprises québécoises devront changer de mains d’ici 2022. « C’est demain ! lance Vincent Lecorne. Il faut que les gens qui ont la fibre entrepreneuriale voient toutes les possibilités d’affaires dans ces transferts d’entreprise. »

Un entremetteur pour les cédants et les repreneurs
Le gouvernement demande au CTEQ de favoriser les maillages et les jumelages, de sensibiliser, d’informer et d’accompagner les cédants et les repreneurs lors des différentes étapes d’un transfert d’entreprise.

L’organisme a d’ailleurs créé la plateforme L’INDEX, qui regroupe un bassin de cédants, de repreneurs et d’experts diversifiés. Il s’agit d’un véritable site de rencontres d’entrepreneurs qui permet d’effectuer des recherches par secteur d’activité, par région ou par montant d’investissement. Le CTEQ offre également des formations dans diverses régions du Québec. « On aide les deux, tant le cédant que le repreneur, à s’entourer des bonnes ressources qui partageront les meilleures pratiques d’affaires pour assurer une succession réussie », dit Vincent Lecorne.

Particularités d’un transfert d’entreprise
Un transfert n’est ni un démarrage d’entreprise ni une acquisition. C’est un transfert de connaissances, de direction et de propriété. « C’est une machine déjà en marche, avec des clients, des employés, des fournisseurs et des banquiers », précise M. Lecorne.

C’est un processus plus long (de deux à huit ans, selon les cas) qui peut engendrer des turbulences. « Les modalités de transfert peuvent prendre du temps et le cédant peut être appelé à jouer un rôle aux côtés du repreneur pendant quelque temps », dit-il.

La nouvelle culture repreneuriale
Le repreneur typique est âgé en moyenne de 37 ans, il détient des compétences en gestion et a la fibre entrepreneuriale. Certains reprennent plus d’une entreprise — ce que Vincent Lecorne appelle affectueusement un « repreneur en série » — et pas nécessairement dans le même secteur.

Selon le PDG, le repreneuriat devrait intéresser les jeunes pour qui la conciliation travail-famille est importante, car il présente moins de contraintes en termes d’investissement en temps et d’incertitudes que le démarrage d’une nouvelle entreprise. Pour cette raison, c’est aussi un terrain fertile pour l’innovation. « Le repreneuriat, c’est partir en affaires avec une marche un peu plus haute, mais une solution gagnante pour intégrer des partenaires, des projets et de nouvelles idées d’affaires », conclut Vincent Lecorne.

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Quelques chiffres tirés du rapport d’activités 2018-2019
– 219 transferts complétés
– 424 transferts en cours
– 1000 maillages initiés
– 2300 entreprises accompagnées

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