Santé mentale : Agir pour trouver un équilibre global

Publié le 26/10/2022 à 14:01

Hausse de l’inflation, risques de récession, pénurie de main-d’œuvre, cyberattaques et une pandémie qui perdure : voilà autant de défis auxquels sont aujourd’hui confrontées les entreprises qui doivent rapidement s’ajuster à la situation. Or, on en parle peu, mais ces enjeux compromettent aussi la santé mentale de bon nombre d’entrepreneurs qui montrent des signes de détresse psychologique, avouée ou non.

« Les entrepreneurs ne sont pas des superhéros. Ce sont aussi des êtres humains qui, face à tous ces nouveaux défis, sont également essoufflés et inquiets. Voilà pourquoi ils connaissent une baisse d’énergie et une augmentation du stress importantes. Et si l’entrepreneur ne va pas bien, l’entreprise en souffrira également », note Éric Dufour, FCPA, Vice-président et associé, Groupe Transformation des affaires au sein de la firme Raymond Chabot Grant Thornton.

Un récent sondage mené par BDC sur la santé mentale des entrepreneurs confirme d’ailleurs son constat : 60 % des propriétaires d’entreprises ressentent de la fatigue et un manque d’énergie et 43 % d’entre eux disent même avoir un sentiment de déprime.

Dans un tel contexte, « les dirigeants et gestionnaires d’entreprises doivent rapidement agir afin de trouver un meilleur équilibre de vie professionnelle et personnelle. Et ils ne doivent pas tout faire reposer sur leurs épaules, eux qui portent souvent plusieurs chapeaux », conseille Éric Dufour qui, outre ses fonctions chez Raymond Chabot Grant Thornton, préside actuellement le comité entrepreneurial de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

Les sept stresseurs organisationnels

La firme Raymond Chabot Grant Thornton, en guise de soutien aux propriétaires d’entreprises, a ainsi mis en place un programme d’aide qui vise à identifier les principaux facteurs de stress qui affectent la santé mentale des entrepreneurs et la santé globale de leurs organisations. Ce Bilan de santé entrepreneuriale est réalisé en collaboration avec une équipe de psychologues et d’experts en gestion de la firme qui proposent du même coup des solutions personnalisées et adaptées aux besoins des dirigeants. Revoir la structure et la gouvernance d’une entreprise, dans un mode beaucoup plus collectif qui peut mettre à contribution des employés clés et des experts externes, est l’une des solutions qui peuvent être proposées aux entrepreneurs, indique M. Dufour.

« Avant toute chose, il faut d’abord établir un diagnostic complet de l’entreprise qui permet d’évaluer les sept stresseurs organisationnels stratégiques qui ont une influence sur sa santé globale. Cette analyse vise à mieux cibler les enjeux clés qui peuvent compromettre la croissance et la pérennité d’une organisation », fait valoir Éric Dufour.

La gestion des liquidités et la solvabilité des entreprises est l’un de ces facteurs de stress. La pandémie a en effet amené plusieurs entreprises à subir une baisse de revenus importante qui affecte leur fonds de roulement. Il est donc essentiel de faire un état de la situation et de planifier les besoins en liquidités afin de prendre des décisions éclairées pour limiter les impacts financiers à court, à moyen et à long terme.

Sécuriser les ventes et les approvisionnements

Il importe aussi d’en arriver à stabiliser et optimiser les ventes. « La pandémie a modifié les besoins et les habitudes d’achat des consommateurs et amené ainsi l’émergence de nouveaux canaux de vente. Les dirigeants ont donc tout avantage à revoir leur stratégie et leurs processus de vente pour stabiliser leurs revenus actuels et profiter de nouvelles occasions d’affaires », suggère Éric Dufour.

Autre facteur de stress : les chaînes d’approvisionnement ont été grandement perturbées par la crise de la COVID-19, puis par la guerre en Ukraine. Le processus de gestion des stocks doit donc être analysé et adapté pour limiter l’impact sur les liquidités et éviter des ruptures d’approvisionnement. Les entreprises peuvent notamment sécuriser leurs approvisionnements en signant des contrats à plus long terme, afin de garantir leurs achats à des prix plus prévisibles, ou encore en diversifiant leurs sources et en solidifiant leurs relations avec les fournisseurs.

Enfin, le défi des équipes de ressources humaines doit être priorisé par le biais de stratégies qui misent sur la rétention et l’attraction de la main-d’oeuvre, l’intégration à l’actionnariat, une politique de rémunération globale, des précisions sur le partage des responsabilités, ainsi qu’un solide plan de communication.

Dans tous les cas, « c’est en prenant soin de la santé globale de leur entreprise que les dirigeants profiteront aussi d’une meilleure santé mentale », conclut Éric Dufour.

 

 

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