L’art de repenser sa stratégie d’acquisition de talents

Publié le 25/10/2021 à 00:01

La rareté des talents frappe de plein fouet les entreprises québécoises qui multiplient les initiatives pour combler leurs besoins en main-d'œuvre et poursuivre leur croissance. Or, les dirigeants doivent plus que jamais repenser leur stratégie en matière d’acquisition de talents, fait valoir Jean-François Vézina, vice-président exécutif et dirigeant de Randstad Sourceright au Canada.

« Le futur d’une organisation réside dans ses talents. Les entreprises doivent donc se concentrer sur les compétences essentielles dont elles ont besoin non seulement aujourd’hui mais aussi à l’avenir », suggère M. Vézina qui supervise les opérations commerciales canadiennes de cette firme qui aide les entreprises à restructurer, développer et optimiser leurs pratiques de recrutement en talents.

Dans un tel environnement, où l’emploi est également en évolution constante et rapide, la capacité d’anticiper et de se préparer aux futurs besoins de compétences s’avère donc de plus en plus primordial pour les entreprises. Plus de la moitié (54 %) d’entre elles augmentent d’ailleurs leurs budgets consacrés à l’investissement dans les talents, révèle le tout récent sondage Talent Trends 2021 de Randstad Sourceright. La raison la plus souvent citée est de réduire l’impact de la pénurie de main-d'œuvre en disposant notamment d’un modèle plus flexible et plus rapide pour embaucher des employés.

« Historiquement, le processus d’embauche s’est toujours fait en plusieurs étapes qui s’échelonnaient souvent pendant plusieurs semaines. Aujourd’hui, les entreprises doivent accélérer ces démarches sinon elles risquent de voir d’excellents candidats se trouver un emploi chez un concurrent », constate Jean-François Vézina.

Agilité et marque employeur

Les entreprises ont également tendance à élargir le vivier de talents entre les travailleurs permanents ou contractuels afin de pouvoir puiser dans un plus grand bassin de main-d'œuvre. « Elles sont plus enclines à adopter des stratégies de gestion des talents qui leur permettent de transférer davantage de rôles à du personnel occasionnel, des sous-traitants ou encore des travailleurs à la tâche », note encore M. Vézina.

Il serait ainsi judicieux de la part des entreprises de considérer de quelle manière une main-d'œuvre flexible peut les aider à gagner de l’agilité d’entreprise pendant cette période de volatilité et d'opportunités accrues. Alors que la reprise économique s’accélère au Canada et ailleurs dans le monde, « le personnel occasionnel sera essentiel pour tirer le meilleur parti des opportunités du marché pour plusieurs compagnies durant la prochaine année », affirme Jean-François Vézina.

Les tendances en matière de recrutement appuient les commentaires de M. Vézina : 88 % des cadres dirigeants et leaders en capital humain canadiens disent que leurs stratégies en matière de talents sont plus que jamais axées sur l’agilité de la main-d'œuvre.

Les dirigeants doivent alors mieux comprendre quels rôles sont essentiels au sein de leur entreprise. « On constate une plus grande externalisation des emplois qui ne font pas partie des compétences clés au sein d’une entreprise et qui, malgré leur grande importance, ne créent pas de valeur ajoutée pour les clients d’une organisation », souligne M. Vézina.

Si les dirigeants essaient de plus en plus de mettre en place et de miser sur une expérience client de qualité, elles ne doivent pas non plus négliger l’expérience employé et l’importance d’avoir une bonne marque employeur pour arriver à se démarquer dans l’attraction de talents.

« La marque employeur, c’est la force de son image auprès des employés actuels et futurs d’une organisation. Elle lui permet de se différencier de ses concurrents et contribue grandement au recrutement des nouveaux talents », fait valoir Jean-François Vézina. Une majorité d’entreprises (72 %) disent notamment qu’un programme de bien-être, par exemple, est très important ou extrêmement important pour attirer les talents, indique le sondage Talent Trends 2021 de Randstad Sourceright.

Enfin, la crise de la COVID-19 a conscientisé les entreprises au besoin d’offrir des modalités de travail plus souples. Une majorité (84 %) envisage d’ailleurs d’adopter une politique permanente en ce qui a trait au télétravail après la pandémie. Les dirigeants, à n’en pas douter, ont vécu d’importants bouleversements au cours des derniers 18 mois. Mais, peu importe les perturbations, elles « lèvent le voile sur une seule et même nécessité : repenser l’acquisition de talents », conclut Jean-François Vézina.

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