Découvrir les grandes étapes d’une transformation numérique

Publié le 29/10/2020 à 09:18

Près de la moitié des entreprises manufacturières québécoises rapportaient en 2019 avoir peu ou pas intégré de technologies numériques, selon le réseau STIQ. À la source de ce retard : un manque de temps, de ressources qualifiées et de financement, bien entendu, mais aussi un manque de connaissances. Voici des pistes pour y remédier.

Quel retour sur l’investissement peut-on espérer d’un virage numérique habilement négocié ? Quel est le coût de ne pas le faire? Au-delà de l’argent sonnant, il faut viser une différenciation sur le marché, une production accrue, de meilleurs emplois et une expérience client enrichie grâce à l’agilité et à la rapidité d’exécution.

Des outils technologiques performants permettent ces gains. Ceux-ci récoltent des données et les exploitent afin d’améliorer la prise de décision et l’utilisation des ressources. Et derrière ces systèmes interconnectés se trouvent des entrepreneurs et des équipes engagés dans l’innovation et dans un processus d’amélioration continue qui se décline en quatre grandes étapes, selon Geneviève Lefebvre, directrice, Transformation numérique chez Investissement Québec – CRIQ.

1. Le constat

Plusieurs entrepreneurs croient que le virage numérique nécessite une volte-face. Or, les entreprises peuvent très bien opérer cette transformation… une bouchée à la fois ! « L’essentiel, c’est d’abord de réaliser l’importance de la technologie comme critère de différenciation sur les marchés », dit Geneviève Lefebvre.

L’élan — voire le coup de pied — peut aussi venir de l’extérieur. Ce fut le cas pour Moderco, un concepteur et fabricant de cloisons mobiles qui exporte une bonne partie de sa production aux États-Unis. L’entreprise a profité de l’appréciation et de la bonne tenue du dollar canadien de 2006 à 2009 pour réduire ses coûts grâce à une refonte technologique de sa chaîne de production. « Nous avons lancé de nouveaux produits et bâti une nouvelle chaîne de production de A à Z, et nous sommes encore en affaires », lance Steve Croteau, vice-président opérations et finances chez Moderco.

2. Le diagnostic


Déterminer les lacunes que la transformation numérique pourrait corriger, par exemple des lenteurs dans les processus ou des défaillances dans la chaîne de production, est une étape incontournable.

Pour Yves Dandurand, président-directeur général d’Adfast, une entreprise de scellants et d’adhésifs, la transformation 4.0 est essentielle pour toutes les entreprises qui peuvent automatiser et numériser une partie de leurs processus. « Pouvoir lier les travailleurs aux clients, ou la chaîne de production aux devis des constructeurs pour assurer la traçabilité des matières premières : c’est ça, l’augmentation de la productivité », lance-t-il.

3. Le plan numérique

Le plan numérique, c’est la carte routière des projets d’innovation qui établit quoi automatiser et quoi numériser, et avec quels leviers technologiques : logiciels, équipements ou une combinaison des deux.

« C’est un processus qui relève de la réflexion stratégique et qui concerne toute l’entreprise, pas seulement les TI », précise Steve Croteau. Même son de cloche de la part d’Yves Dandurand, pour qui le 4.0 est une affaire « englobante ». Pour ce faire, l’idéal est de former un comité interne composé d’employés favorables à ce changement et mobilisés pour la cause. « C’est une culture de l’innovation et de la collaboration portée par une vision et des valeurs, et qui nécessite l’engagement des employés », dit-il.

4. La mise en œuvre

Le déploiement des solutions technologiques et la gouvernance des projets exigent des ressources suffisantes, tant humaines et physiques que financières. « C’est le moment de valoriser les compétences déjà présentes, d’aller chercher celles qui nous manquent et de réaménager des sections de l’usine au besoin », conseille Geneviève Lefebvre.

Adfast a amorcé sa véritable transformation numérique en 2016. Aujourd’hui, ses systèmes, dont le système de planification des ressources d’entreprise (ERP) et le système de pilotage de la production (MES), communiquent avec une efficacité impressionnante. « Grâce à cette révolution, nous rivalisons avec les Allemands et les Japonais », soutient Yves Dandurand.

Cent fois sur le métier…

Parce que le changement est de grande ampleur, il nécessite des précautions tout au long de son implantation. « À chacune de ces étapes, on devrait revenir à l’objectif de départ pour se demander comment la technologie répond aux défis stratégiques et s’assurer que la façon dont elle est implantée fait consensus au sein de l’équipe », souligne Geneviève Lefebvre.

Un avis que partage Steve Croteau. « Il est important de prendre le temps de bien faire les choses : obtenir de l’aide, poser des questions, se faire accompagner, notamment par Investissement Québec. C’est cet organisme qui nous a mis en contact avec l’écosystème numérique au Québec », dit le vice-président opérations et finances chez Moderco.

« Et ne jamais oublier d’inviter tout le monde à la table, conclut Yves Dandurand, car c’est l’humain qui est au cœur de cette transformation.»

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