Plusieurs évènements perturbent la chaîne d’approvisionnement des entreprises dans la province : la pandémie, la guerre en Ukraine et l’inflation. Geneviève Turbide-Potvin, première vice-présidente, Entreprises et Gestion privée à la Banque Nationale, vous propose quelques conseils pour bâtir une chaîne logistique robuste.
1. Diversifiez vos sources d’approvisionnement
Les risques de n’avoir qu’un seul fournisseur sont nombreux. Par exemple, votre production pourrait temporairement être à l’arrêt si une composante essentielle est en rupture de stock. « Détenez une entente avec plus d’un fournisseur pour un même produit afin de diversifier géographiquement votre approvisionnement. En ajoutant un partenaire canadien à votre chaîne, vous réduirez le risque associé à la fermeture des frontières, comme ce fût le cas en pleine pandémie », dit-elle.
Élaborez avec soin l’organigramme de votre chaîne d’approvisionnement afin d’en assurer la résilience et d’y intégrer les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Vous pourriez notamment adopter une politique pour éviter les fournisseurs étrangers ayant une mauvaise réputation quant aux droits de leurs employés.
2. Gérez votre inventaire de façon optimale
Les perturbations de la chaîne logistique incitent les entreprises manufacturières à revoir leur niveau d’inventaire pour se constituer une meilleure réserve. « Les entreprises privilégient maintenant la philosophie du "juste au cas" au lieu du traditionnel "juste à temps", constate Geneviève Turbide-Potvin.
Dans ce contexte, les dirigeants devraient comptabiliser adéquatement l’ensemble des coûts liés au transport, au stockage excédentaire et à l’obsolescence de certaines pièces. « L’utilisation d’un tableau de bord de gestion en temps réel devient encore plus essentielle afin d’avoir l’heure juste sur sa situation financière. »
3. Prévoyez des liquidités suffisantes
Le niveau optimal d’inventaire requis exerce une pression additionnelle sur le fonds de roulement. Or, celui-ci doit être géré avec prudence dans l’éventualité d’une récession ou d’un simple ralentissement de la demande. Quel serait le premier réflexe à adopter dans ce contexte? « Assurez-vous que la marge de crédit détenue par votre entreprise réponde adéquatement à vos nouveaux besoins de trésorerie. Maintenez si possible un niveau de liquidité plus élevé au bilan afin de vous protéger des fluctuations de la demande », suggère Geneviève Turbide-Potvin.
Chaque entrepreneur doit être accompagné par un conseiller de son institution financière. « Voyez-le comme votre partenaire d’affaires. La transparence dont vous faites preuve en nous dévoilant les nouveaux défis auxquels vous êtes confrontés nous permet de mieux vous accompagner », ajoute-t-elle.
Plus vous effectuerez un suivi serré de vos liquidités en amont, mieux vous serez en mesure de faire face aux périodes difficiles. Voici quelques conseils pour vous aider à calculer vos liquidités et à les optimiser.
4. Informez-vous sur l’affacturage
Revoir votre cycle de conversion de l’encaisse permet aussi d’optimiser votre chaîne d’approvisionnement. Instituer des ententes pour retarder le décaissement de vos comptes fournisseurs et accélérer l’encaissement de vos comptes clients pourrait être une stratégie gagnante à adopter. C’est ce que permet l’affacturage. « Il s’agit d’un procédé efficace pour améliorer votre trésorerie de façon durable », conclut-elle.
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