Nano One contribue à bâtir une chaîne de valeur québécoise dans la filière batterie

Publié le 20/02/2023 à 00:01

Par Nano One

Dans les édifices anonymes des parcs industriels du Québec se cachent parfois des entreprises à la fine pointe de la technologie. C’est le cas de la compagnie Nano One, dans le parc industriel Champlain de la ville de Candiac. L’usine bleue et grise de quatre étages, sur la rue Liberté, ne laisse aucunement présager que l’on fabrique ici un des matériaux de batteries les plus recherchés sur la planète, le LFP (Lithium-fer-phosphate), qui sert à la fabrication de batteries pour toute une gamme de véhicules électriques. Ce produit est plus sécuritaire, plus économique et plus durable que les autres matériaux de batteries disponibles sur le marché.

Alors que l’on procède à des annonces en grande pompe pour des projets similaires à Bécancour, l’usine de Candiac est la seule en Amérique du Nord qui produit depuis plus de 10 ans cette poudre qui a la propriété de permettre le transfert des électrons de l’anode vers la cathode. Cette usine était, lors de sa construction en 2012, une des plus grandes du genre sur la planète!

Briser le monopole chinois et rapatrier la technologie où elle est née, au Québec

La production de matériaux de cathodes de type LFP a largement migré vers la Chine depuis une dizaine d’années, pays qui détient aujourd’hui plus de 99 % de la production mondiale. Bénéficiant d’une main-d’œuvre bon marché, d’exigences environnementales plus laxistes, et n’ayant pas payé de droits de propriété intellectuelle pour utiliser la technologie, la Chine est parvenue à s’imposer en quasi-monopole en un temps record.

Le LFP commercialement viable a pourtant largement été développé au Québec par l’Université de Montréal et l’Institut de Recherche d’Hydro-Québec. Le pionnier et visionnaire de l’industrie des batteries, Michel Gauthier, récipiendaire du prestigieux prix Lionel-Boulet pour sa contribution au secteur industriel du Québec, a été le premier à commercialiser le LFP en 2001 avec la compagnie Phostech Lithium. Cette compagnie est à l’origine de l’usine de Candiac, qui est passée aux mains de plusieurs propriétaires dans sa courte histoire. « Je suis heureux et même excité que la compagnie de Colombie-Britannique, Nano One, ait repris les rênes de l'usine de Candiac en novembre dernier et misé sur l’expertise développée au Québec. Je suis convaincu que cela assurera la pérennité de la production locale de LFP et donnera un sens à plus de 20 ans d’efforts pour développer et commercialiser un matériau maintenant reconnu par l’industrie. »

Améliorer l’empreinte écologique des matériaux de batterie

La façon de produire le LFP n’a pas beaucoup évolué depuis une vingtaine d’années. La méthode qui fonctionnait bien à petite échelle nécessite des quantités importantes d’eau et d’énergie (souvent d’origine fossile), et rejette des quantités massives de sulfates de sodium, qui se retrouvent souvent dans les cours d’eau ou les océans. Pour s’attaquer à ces problèmes, Nano One a inventé un procédé qui utilise et rejette moins d’eau, qui permet de réduire de près de 50 % les gaz à effet de serre et qui ne produit aucun déchet de sulfate de sodium.

C’est ce nouveau procédé très innovant que l’entreprise est en train de mettre en place à Candiac : « Notre usine était déjà avant-gardiste il y a dix ans. Grâce au nouveau procédé de Nano One, nous serons non seulement un chef de file technologique, mais également les producteurs de LFP les plus propres de la planète », a déclaré Denis Geoffroy, chef de la Commercialisation, qui a participé à la mise en service de l’usine et l’a ensuite dirigée sous divers propriétaires. Il a aussi aidé Nano One à en faire l’acquisition en 2022.

Bâtir une chaîne d’approvisionnement locale

Diminuer la dépendance de notre chaîne d’approvisionnement à la Chine est une priorité, à la fois pour des raisons de sécurité nationale, de développement économique et de réduction des émissions de GES reliés au transport. Le Canada et le Québec ne veulent pas rater cette transition vers une économie décarbonée qui apportera de nombreux bénéfices sur le plan de la R&D et de l’emploi. Cette transition technologique nécessite une chaîne de valeur locale, de la mine à la mobilité. Nano One entend bien contribuer à bâtir cette chaîne au Québec, au Canada et en Amérique du Nord. C’est pourquoi elle a forgé un partenariat stratégique avec le géant Rio Tinto pour développer des intrants de fer décarbonés qui seront produits dans leur complexe de Sorel-Tracy. « Le partenariat avec Rio Tinto n’est qu’un premier pas. Nous voulons utiliser le plus possible d’intrants locaux et vendre nos matériaux de cathode à un intégrateur de batterie canadien. Nous devons travailler rapidement et collaborativement pour établir cette chaîne de valeur qui nous différenciera de la compétition mondiale, » a signalé le PDG de la compagnie Nano One, Dan Blondal.

Étant donné que la demande de LFP explose, Nano One a des plans ambitieux pour son site de Candiac. D’ici quelques années, elle planifie construire sur le terrain récemment acquis une nouvelle usine ayant une capacité presque 10 fois plus importante qu'aujourd'hui. « C’est un privilège pour la Ville de Candiac de compter sur son territoire une entreprise canadienne innovante et à la fine pointe de la technologie telle que Nano One. Avec ses deux quartiers industriels qui accueillent une cinquantaine d’industries, Candiac est une terre de prédilection pour les entreprises innovantes et de technologie propre, ce qui cadre parfaitement avec notre vision d'un futur durable, moderne et résilient. », a affirmé Normand Dyotte, maire de la Ville de Candiac.

Ainsi, il est tout à fait réaliste de penser que les Québécois pourraient rouler d’ici quelques années dans une voiture électrique propulsée par des matériaux plus respectueux de l’environnement et produits localement.

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