Innover, innover, ce n’est pas une raison pour se faire mal*

Publié le 13/05/2021 à 00:01

Depuis quelques années, la pression est grande sur les entreprises pour qu’elles innovent. Pourquoi? La rapidité des changements dans les marchés devenus mondiaux, un rattrapage global de productivité à faire, la concurrence qui ne cesse de croître, etc. Malgré la présence de ces facteurs, plusieurs entreprises peinent à honorer leur carnet de commandes par manque de personnel. Alors l’innovation, on y va ou non?

Bon nombre d’entreprises au Québec sont déjà bien organisées pour faire face à la musique. L’innovation fait partie de leur culture et sa gestion est bien structurée, de haut en bas dans l’entreprise. Mais il reste encore bien des entrepreneurs qui hésitent à passer à l’action, et on ne peut les blâmer.

Certes, toutes les entreprises ne sont pas destinées à être des Netflix ou Apple. Mais il nous semble que le message véhiculé ces temps-ci à propos de l’innovation ressemble davantage à une prescription qui leur est adressée : il vous faut intégrer la nouvelle technologie, partout, le plus tôt possible, sinon vous pourriez disparaitre!

Il faut admettre que la marche est haute pour certains dirigeants et dirigeantes, car l’innovation amène son lot de risques et d’incertitudes, de temps et d’efforts à y consacrer, de dollars à y investir. Et c’est sans compter que pour plusieurs d’entre eux et elles, le défi de la compétitivité est plus important que de réaliser une croissance à tout prix.

Mais le statu quo peut aussi être mortel! Quand on pense que 50 % des produits qui seront consommés dans cinq ans n’existent pas encore. Pour certains secteurs d’activités, l’inaction pourrait leur être fatale. Alors on y va ou non?

Automatiser une usine pour fabriquer un produit qui peut disparaitre dans cinq ans est une aventure risquée. Mais cette nouvelle capacité de production peut aussi comporter des opportunités d’innovation de produits et même résoudre le manque de main-d‘œuvre!

Pour que l’innovation dans le produit soit performante en cette ère de l’expérience produit, elle doit répondre aux besoins de la clientèle. La technologie n’est ici que le moyen d’atteindre la nouvelle valeur ajoutée et désirée. Par moments, c’est cet effort d’innovation technologique en continu qui peut permettre de battre la compétition. Alors on y va ou non?

Et pour qu’elle fonctionne à son plein potentiel, l’innovation doit d’abord et avant tout correspondre à une stratégie de l’entreprise. C’est la première réflexion à faire pour ne pas « se faire mal », d’autant que l’innovation se présente sous différentes formes et intensités. Si votre ambition stratégique est d’être un leader dans votre secteur d’activité, l’innovation en continu, structurée et intense est obligatoire. Si par contre votre ambition est d’imiter ce qui fonctionne chez le leader, l’innovation sera différente, structurée mais moins intense.

Ne rien faire ne serait pas une bonne idée. Mais vous n’êtes pas obligé non plus de dénaturer votre organisation. Si votre intention est de faire un pivot complet, c’est aussi une bonne réponse!
Rappelez-vous, c’est votre intention stratégique qui dictera l’intensité des efforts à investir dans l’innovation.

L'IDP peut vous accompagner dans vos projets.

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*Clin d’œil au film d’André Melançon, La guerre des tuques, un classique du cinéma québécois

 

 

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