Étudier au MBA tout en travaillant et élevant une famille: les secrets de la réussite

Publié le 31/10/2019 à 00:05

Par HEC MONTRÉAL

Étudier au MBA tout en menant une carrière professionnelle à temps plein et en élevant sa famille, c’est possible ! Toutefois, il faut d’emblée avoir de fortes capacités de gestion, compter sur un bon entourage et savoir lâcher prise.

Patrice Amyot, étudiante au MBA à HEC Montréal, peut en témoigner. Mère de deux garçons d’âge scolaire et psychologue organisationnelle dans le domaine de la santé, elle mène de front sa carrière et ses études, en gardant du temps pour sa vie familiale et son conjoint, tout aussi occupé qu’elle.

Stratégies de conciliation
Le défi MBA est de taille : cours du soir deux fois par semaine et un samedi par mois, pendant deux ans. Elle tire pourtant son épingle du jeu avec adresse.

« Je fixe d’avance des plages de temps productif et j’étudie dans un espace fermé où je suis seule et en silence », explique Patrice Amyot. « Je ne fais aucun compromis sur la qualité de ces périodes d’étude, car si j’entends les enfants, je ne peux m’empêcher d’aller voir ce qui se passe. » Le temps qu’elle consacre à ses enfants est cependant tout aussi précieux, et sur ces moments non plus, elle ne fait aucun compromis.

Pour faciliter sa vie familiale, elle a aussi adopté plusieurs stratégies efficaces. Elle fait, par exemple, l’épicerie le samedi soir, lorsque les lieux sont presque déserts, pour plus de rapidité. Et elle a laissé tomber certaines tâches. « Je fais la lessive, mais je ne plie plus le linge, et je ne le range plus… On va directement piger dans le panier! »

Selon elle, cette combinaison de discipline et de lâcher-prise est essentielle à son succès, tout comme sa capacité à fournir un effort sur une longue période, indispensable à la réussite d’un MBA.

Des alliés précieux
Les proches de Patrice Amyot mettent aussi l’épaule à la roue. Tout son entourage est mis à contribution, à commencer par la famille élargie, souvent sollicitée pour garder les enfants ou les amener à leurs activités parascolaires. « Mère, tante, cousine… Je reçois beaucoup d’appui. Je leur demande service en alternance, pour ne pas les épuiser ! », déclare-t-elle.

Un employeur compréhensif et flexible est aussi un atout. Celui de Patrice Amyot accepte qu’elle refuse les heures supplémentaires, lui accorde parfois plus de temps au dîner et lui offre de la souplesse pour gérer ses vacances et ses congés.

Ses coéquipiers d’études, bien placés pour comprendre ses contraintes, font aussi preuve de discipline. « Pour les travaux d’équipe, chacun fixe ses journées de production selon son horaire, et nous rassemblons nos différentes parties le dimanche », dit Patrice Amyot.

Parmi ses plus grands alliés, elle compte en premier lieu sur le support indéfectible de son conjoint, sans qui la conciliation travail, famille et MBA ne serait pas possible. La plupart du temps, c’est son conjoint qui fait les lunchs et qui s’occupe de la routine du coucher. Les enfants ne sont pas en reste et prennent en main certaines tâches domestiques : « L’un de mes fils me dit qu’il est fier de participer à la cuisine et à la lessive, parce qu’il saura comment aider sa blonde plus tard ! », dit-elle en riant.

Des compromis nécessaires et des échanges gagnants
Malgré toutes ces stratégies d’adaptation et de conciliation, Patrice Amyot a toutefois dû accepter d’abandonner ou de reporter certaines activités.

Certaines escapades sont par exemple devenues impossibles, car il est bien difficile de concilier les vacances, les temps libres et les congés scolaires et universitaires de toute la famille. « Mais qu’à cela ne tienne, nous avons réussi à coordonner nos vacances pour prendre trois semaines ensemble l’été prochain », lance-t-elle avec enthousiasme.

Du côté professionnel, les ajustements consentis par son patron sont largement compensés par le transfert de ses nouvelles connaissances dans son milieu de travail. « Mon employeur et moi en tirons tous les deux de grands bénéfices. C’est l’une des valeurs ajoutées des études au MBA à temps partiel », constate-t-elle.

Elle transfère aussi ses compétences en gestion… à sa vie familiale ! « En famille comme dans une organisation, il faut établir ses priorités, bien utiliser les ressources financières et humaines, déléguer, développer, soutenir et écouter. D’ailleurs, j’attends avec impatience mon cours sur les habiletés de négociation pour transposer ces acquis à la relation avec mon plus jeune ! », s’exclame-t-elle.

Preuve qu’un parcours de MBA, s’il exige persévérance, détermination et sens de l’organisation, a aussi beaucoup à offrir en retour.

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