La petite enfance, c’est l’affaire de tous

Publié le 07/03/2017 à 00:01

Monique F. Leroux, présidente du conseil d’administration d’Investissement Québec et de celui de l’Alliance coopérative internationale, souligne l’importance pour les gens d’affaires de s’investir dans des initiatives qui favorisent le bon développement de nos tout-petits. Entrevue. 

Selon vous, pourquoi est-il important de se préoccuper de la situation de nos tout-petits ?

L’environnement pendant la petite enfance m’apparaît très important pour la suite des choses. Je viens d’un milieu modeste, mais d’une famille qui avait des valeurs fortes d’engagement dans son milieu et d’importance accordée à l’éducation. C’est une grande chance que j’ai eue. Ce qu’on apprend de sa famille et de son milieu social et éducatif quand on est jeune marque durablement la personnalité de l’adulte qu’on deviendra.

Je pense aussi que l’éducation est le plus beau des passeports. Et un enfant qui connaît un bon départ à l’âge préscolaire aura moins tendance à décrocher par la suite. Il sera plus intéressé à poursuivre des études et à contribuer à la société en occupant un emploi. Il faut donc développer dès la petite enfance le goût d’apprendre.

Le rapport 2016 de l’Observatoire des tout-petits note une amélioration des conditions économiques dans lesquelles grandissent les petits Québécois. De 2004 à 2013, la proportion d’enfants âgés de 0 à 5 ans vivant dans une famille à faible revenu est passée de 18,5 % à 12,9 %. En quoi s’agit-il d’une bonne nouvelle ?

Les parents en situation de pauvreté sont plus stressés et risquent d’être accaparés par leurs soucis financiers au point de ne pas pouvoir soutenir pleinement leurs tout-petits.

Cette amélioration de la situation financière des familles est donc une très bonne nouvelle, mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à travailler très fort pour les jeunes familles.

Comment la société québécoise peut-elle faire mieux afin de favoriser le bon développement des tout- petits  ?

Notre réseau de centres de la petite enfance est très important. Il a permis aux enfants qui y sont inscrits de s’épanouir et il aide les parents à prendre une place reconnue dans la société en intégrant le marché du travail. Les travaux de l’économiste Pierre Fortin montrent bien la contribution des CPE à l’économie du Québec. C’est une initiative porteuse qu’il faut poursuivre.

Je suis aussi pour le début du préscolaire à 4 ans. Pour ma fille, commencer la prématernelle à 4 ans a été fantastique. C’est une année où elle a beaucoup appris et a développé des amitiés durables.

Je pense qu’il faut, par ailleurs, développer davantage la vie de quartier, particulièrement les initiatives culturelles et sportives qui permettent aux enfants de s’engager et de socialiser dans des contextes positifs.

Quels rôles les gens d’affaires du Québec peuvent-ils jouer à cet égard?

J’invite les gens d’affaires à s’investir dans leur communauté. Ils peuvent bien sûr soutenir financièrement des organismes qui œuvrent auprès des tout-petits, mais aussi participer à l’organisation d’activités pour les enfants ou siéger au conseil d’administration d’organismes et d’institutions destinés aux enfants.

Le bon développement des tout-petits n’appartient pas seulement aux parents et aux éducateurs. Il touche les gens d’affaires parce que dans toute organisation, l’important, c’est la relève. Et parce que les gens d’affaires ne jouent pas seulement un rôle économique… ils sont aussi des membres de leur société.

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