Production laitière : on manque cruellement de main-d’œuvre

Publié le 06/02/2019 à 00:01

La pénurie de main-d’œuvre est un enjeu important dans bien des champs d’activité et le secteur agricole n’y échappe pas. L’industrie laitière connaît des enjeux qui lui sont propres. La région du Bas-Saint-Laurent aussi.

L’industrie laitière a beaucoup évolué depuis les 30 dernières années, explique Nancy Caron, productrice agricole et vice-présidente de la Fédération régionale de l’UPA dans le Bas-Saint-Laurent. « Les fermes étaient aussi de plus petite taille. Aujourd’hui, elles ont grossi et la main-d’œuvre nécessaire pour opérer ce type d’exploitation n’a pas suivi », explique-t-elle.

De nombreux défis

Si, autrefois, un troupeau d’une vingtaine de vaches laitières suffisait à faire vivre une famille, actuellement, les producteurs doivent plutôt miser sur une soixantaine de bêtes. « On compte également moins d’enfants au sein des familles. Par conséquent, on ne peut pas nécessairement recruter suffisamment de main-d’œuvre dans ce bassin qui, à l’époque, permettait de combler la plupart des besoins », ajoute Nancy Caron. Le fils de la productrice a d’ailleurs commencé à prendre le relais de l’exploitation familiale, mais il s’inquiète déjà sur qui va assurer la relève de ses parents lorsque ceux-ci prendront leur retraite…

À cela se greffe une autre difficulté : la méconnaissance et le manque de popularité du secteur laitier auprès des jeunes. « À l’époque, les producteurs laitiers étaient fiers de dire qu’ils n’avaient pas pris de vacances depuis trois ou quatre ans ! Cela signifiait que leurs affaires roulaient bien. Mais aujourd’hui, c’est très différent. Les gens recherchent l’équilibre entre leur travail et leur vie personnelle », précise Mme Caron.

Or, le secteur laitier, comme la plupart des autres secteurs agricoles, est très exigeant. Travailler avec le vivant – en l’occurrence des vaches laitières – exige une présence constante. Il faut traire les bêtes deux fois par jour, prendre soin d’elles et voir aux activités courantes de la ferme. Les journées commencent tôt et pas question de sauter une traite, même le dimanche ou le jour de Noël.

La concurrence exercée par d’autres champs d’activité cause également des problèmes en matière de recrutement. « Par exemple, dans notre localité, il est difficile d’entrer en compétition avec les salaires plus élevés offerts par la manufacture. Dans ces conditions, on ne parvient pas à attirer les jeunes qui préfèrent gagner davantage et bénéficier d’horaires plus réguliers », souligne Nancy Caron. Et puis, se pose aussi le problème des étudiants qui partent dans les centres urbains pour terminer une formation, mais qui ne reviennent pas nécessairement s’établir dans la région.

Au bout du compte, les répercussions de cette pénurie sont extrêmement négatives. « On voit de plus en plus de fermes vendues ou même démantelées par manque de relève ou de main-d’œuvre, déplore Mme Caron. Seulement dans le Bas-Saint-Laurent, plus de 650 fermes n’ont pas de repreneur, selon la Table de concertation bioalimentaire de la région », déplore Mme Caron.

Pistes de solution


Tentant d’apporter des solutions concrètes à ces difficultés, l’industrie a réagi. Pour pallier le manque de candidats, elle a fait appel à de la main-d’œuvre étrangère. Celle-ci provient essentiellement du Guatemala et du Mexique et est fort populaire auprès des producteurs agricoles. « Il s’agit de contrats de quelques mois à un an. Ces travailleurs sont très recherchés. Certains exploitants de la région sont d’ailleurs en train de construire de nouveaux bâtiments pour pouvoir en embaucher davantage », indique la vice-présidente. Pour sa part, elle a accueilli en stage une étudiante française pendant deux mois l’été dernier.

La robotisation est aussi une voie explorée par plusieurs, puisqu’en automatisant certaines tâches, la traite par exemple, il est possible de réduire le nombre de travailleurs nécessaires pour opérer une exploitation agricole.

On multiplie aussi les initiatives pour tenter d’attirer des candidats dans le secteur, par exemple par des séjours exploratoires pour leur faire découvrir les attraits de la région. Des projets qui, on l’espère, vont finir par porter fruit…

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