Créer ou acheter une entreprise? 4 questions pour trancher

Publié le 08/08/2018 à 00:30

Hugo Francoeur est directeur de la formation à l’École des entrepreneurs du Québec. Il intervient également auprès des entrepreneurs et partage son expérience, ayant lui-même lancé plusieurs entreprises et cédé l’une d’entre elles.

Quelles sont vos motivations?
Vous avez une idée d’entreprise très précise? Est-ce que cette idée, cette innovation, ce produit, ce service, est la raison première qui vous motive à vous lancer en affaires? La reprise n’est peut-être pas pour vous. Si vous vous intéressez plutôt à un domaine d’activités plus large et que vos motivations pour l’entrepreneuriat tournent plutôt autour du fait de devenir chef d’entreprise, de prendre vos décisions de gestion et de faire des profits, vous pouvez sans doute considérer l’acquisition d’entreprise.

Comment gérez-vous la part de risque?
Êtes-vous paniqué à l’idée de devoir partir de zéro? Démarrer à neuf exige beaucoup d’efforts.

« Les entrepreneurs en démarrage que nous accompagnons à l’École nous le disent : la première année, voire même les deux premières années, sont un véritable marathon. Vous devez être prêt à vous consacrer corps et âme à votre projet sans en percevoir les gains immédiats. Comme la réputation et la base de clients sont inexistantes, il peut s'écouler beaucoup de temps avant d’atteindre le seuil de rentabilité. »

Dans le cas où vous reprenez une entreprise, dont vous aurez préalablement analysé et validé la santé financière, vous profitez de toutes ces années de travail accompli pour une marque, une réputation établie et des clients déjà conquis. Les processus d’opération de l’entreprise auront également pu être testés et améliorés avec le temps sans compter que les employés en place ont aussi les compétences et le savoir-faire adaptés aux besoins de l’entreprise.

Êtes-vous un gestionnaire flexible?
L’entreprise que vous achèterez aura cependant un historique, des règles établis, peut-être des actifs de tiers, des employés en place, une culture d’entreprise choisis par un autre gestionnaire que vous.

Pas de panique! Vous devenez le patron, bien entendu.

« Le transfert est un long processus qui demande du temps et de la bonne volonté des parties prenantes, tant le cédant que le repreneur. L’acquéreur doit savoir faire preuve de flexibilité, de patience et de diplomatie pour assurer une transition harmonieuse. Il doit parfois faire face à la résistance aux changements de la part d’employés ou de clients. Malgré des années d’expérience comme gestionnaire, beaucoup de repreneurs se font accompagnés ou décident de se former avant de se lancer dans l’aventure de la reprise d’entreprise. Car il faut composer avec beaucoup d’éléments en place souvent sous-estimés à priori. »

Quel est le capital dont vous disposez?
Une entreprise existante avec plusieurs années d’activité laisse entendre un plus faible taux d’échec. « C’est en fait plus nuancé. Il y a des risques d’échec dans les deux cas. Si la transition de reprise ne se fait pas de façon harmonieuse ou encore, si l’entrepreneur ne prend pas de bonnes décisions de gestion, il risque aussi la faillite à moyen terme. Et dans ce cas, les sommes investies sont souvent plus considérables que pour un démarrage. »

Cela est particulièrement vrai lorsque vous visez reprendre une entreprise très rentable.

Par contre, il est cependant plus facile d’obtenir du financement auprès des prêteurs et investisseurs parce que vous pouvez montrer, chiffres à l’appui, que le modèle d’affaires de l’entreprise a trouvé place dans le marché.

Il y a des individus pour qui être derrière une entreprise reste un acte complètement personnel et créatif; leurs services ou leurs produits sont complètement définis par leurs goûts, leurs valeurs, leur personnalité. Ils trouvent inconcevable de ne pas pouvoir tout créer eux-mêmes.

Pour d’autres, c’est plutôt une envie de relever des défis de gestion dans un domaine d’intérêt ou de compétences.

« Mais dans les deux cas, entrepreneur ou repreneur, les statistiques québécoises montrent que la formation pour le développement des compétences augmente grandement les chances de réussite. Sachez bien vous entourer!»

L’École des entrepreneurs du Québec forme les futurs repreneurs en offrant la formation Acquisition et gestion d’entreprise. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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