Le virage vert : accessible et rentable

Publié le 14/12/2021 à 00:01

Le virage vert engage l’ensemble de l’entreprise : ses activités, son personnel, ses valeurs, ses sources de financement, même sa mission. Pour cette raison, bien se préparer est de mise. Voici quelques conseils pour passer de la parole aux actes.

« Les entreprises souhaitent hausser leur productivité sans nuire à l’environnement. Pour parvenir à concilier les deux, on conseille d’abord l’établissement d’un bon diagnostic », explique Nicolas Turgeon, directeur Performance environnementale industrielle, Investissement Québec — CRIQ.

Une liste de priorité

Le diagnostic de performance environnementale industrielle (PEI) est l’une des solutions de l’initiative Compétivert d’Investissement Québec. Les entreprises sont accompagnées pour faire les bons choix en matière de productivité durable. « Les experts, en collaboration avec l’entreprise, identifient les pistes potentielles d’amélioration et dressent une liste des projets et d’actions prioritaires », précise Nicolas Turgeon.

Il conseille à l’entreprise de commencer par les projets qui ont le plus d’impacts sur la PEI et qui sont plus faciles à mettre en œuvre. « Ces projets déployés rapidement vont mobiliser davantage les employés et auront un effet d’entraînement bénéfique sur les autres actions à entreprendre », ajoute-t-il.

Six gestes payants

L’essence de la productivité durable est d’arriver à faire mieux avec moins. Voici six gestes payants pour les entreprises et l’environnement :

1. Réduire sa consommation d’énergie : mise en place de mesures d’efficacité énergétique, conversion aux énergies renouvelables, réduction/élimination des carburants fossiles, géothermie, pompe à chaleur, etc.

2. Contrôler sa consommation et son utilisation de l’eau : réduire la consommation d’eau potable, instaurer le traitement et la réutilisation des eaux de procédés, etc.

3. Diminuer sa consommation de ressources et de matières premières : favoriser l’approvisionnement local, adopter des procédés d’économie circulaire pour réduire les coûts de production, etc.

4. Mieux gérer les matières résiduelles, les rejets et les nuisances : les réduire à la source, faciliter le traitement, le recyclage et la valorisation des matières résiduelles en entreprise, s’initier aux procédés relevant de l’écologie industrielle, puis les adopter, contrôler les émissions atmosphériques industrielles, etc.

5. Modifier la composition de ses produits finis et de ses emballages : encourager l’écoconception de produits, la réduction/élimination des emballages, l’utilisation d’écomatériaux, de matériaux recyclables/biodégradables, etc.

6. Repenser le transport, la manutention et l’entreposage : implanter une politique d’approvisionnement québécois, procéder à l’électrification de la flotte de véhicules, réaliser la transformation numérique, notamment pour la gestion des stocks (progiciel de gestion intégré, gestion de la relation client, connectivité IoT) et l’automatisation, etc.

Ces actions diminuent notamment l’émission de gaz à effet de serre (GES) et la quantité de rejets de l’entreprise. Grâce à leur mise en place, une réduction substantielle de l’empreinte environnementale est donc atteinte.

Des bénéfices à long terme

Les effets positifs sur la rentabilité de l’entreprise sont profonds. « Se préoccuper des aspects environnementaux est devenu une tendance lourde pour les affaires, comme l’est l’innovation par exemple. Elle affecte directement la performance et les possibilités d’expansion de l’entreprise », dit Nicolas Turgeon.

Il en va non seulement de l’image de l’entreprise, mais aussi de sa réputation de bon citoyen corporatif. De plus, les entreprises écoresponsables peuvent compter sur l’accès à de nouvelles sources de financement et à des programmes voués à la transformation et à l’adoption de pratiques écoresponsables et de technologies propres. Le retrait récent de grands fonds d’investissement des énergies fossiles montre certainement la voie pour les prochaines années.

Finalement, en contexte de rareté de travailleurs, une entreprise écoresponsable réussit à attirer et à retenir les meilleurs talents. Un atout certain pour les entreprises qui souhaitent respecter les critères ESG et construire l’avenir avec cette nouvelle génération pour qui ce n’est pas une option, mais une obligation.

Quelques faits et statistiques

  • Une étude publiée dans le Journal of Cleaner Production (2020) révèle que les entreprises qui ont innové en développement durable ont vu leurs coûts de production baisser dans 58 % des cas.

  • Les pratiques écoresponsables ont un effet bénéfique sur la notoriété de l’entreprise : elles améliorent son image et la qualité des relations avec ses clients. (Sustainable Procurement Barometer 2019)

  • Au cours des prochaines années, parmi de nombreuses actions, le gouvernement du Québec interdira la vente des véhicules à essence et éliminera progressivement l’utilisation du mazout dans le chauffage. (Gouvernement du Québec)

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