Comment faire de la dette un levier de croissance pour votre entreprise

Publié le 19/01/2022 à 00:01

Par PME MTL

S’endetter peut faire croître la valeur de votre entreprise. Ce qui semble être au premier abord un paradoxe est pourtant une réalité bien connue des gens d’affaires chevronnés. Des experts de PME MTL, le réseau de soutien aux entreprises de la Ville de Montréal, expliquent comment fonctionne ce principe et de quelle façon vous pouvez en tirer avantage.

Annie Perreault, directrice services-conseils et financement de PME MTL Centre-Ouest, est catégorique : « Dans certaines conditions, l’endettement constitue un levier de croissance très intéressant. Un entrepreneur qui n’a pas de dettes rate des opportunités ! »

Un avis que partage Nicolas Roy, directeur général de PME MTL Centre-Ville. « En général, les entrepreneurs n’aiment pas s’endetter, pour la simple raison qu’une dette est souvent perçue négativement. Elle est pourtant un instrument fort profitable lorsqu’on sait la gérer et saisir les occasions d’affaires », dit-il. Car l’endettement peut aider à réaliser de nouveaux projets, se diversifier et, au bout du compte, donner de la valeur à son entreprise. Employé à bon escient, c’est bien davantage un investissement qu’un passif. À condition d’utiliser cet outil adéquatement.

À gauche: Nicolas Roy. À droite: Annie Perreault.

Financer les bons projets

L’effet de levier désigne le recours à l’endettement pour accroître la capacité d’investissement d’une entreprise et l’incidence que cela pourra avoir sur sa rentabilité. Pour que le jeu en vaille la chandelle, il faut toutefois que le coût de l’endettement demeure inférieur à l’augmentation des profits obtenus grâce à celui-ci. Dans le cas inverse, les effets bénéfiques attendus ne se matérialiseront pas.

Afin qu’une dette devienne réellement un outil de croissance, on doit non seulement comparer le coût de celle-ci à la rentabilité potentielle de l’investissement, mais aussi utiliser cette somme de façon optimale. « On pourrait notamment s’en servir pour accroître la productivité de son entreprise, améliorer la présentation en magasin, développer une nouvelle gamme de produits afin de diversifier et d’augmenter les ventes, ou encore créer un site transactionnel dans le but d’élargir et dynamiser la présence en ligne », illustre Nicolas Roy. Ces projets ont pour objectif de générer une croissance des revenus, ce qui confère davantage de valeur à l’entreprise. La dette, par effet de levier, devient donc un instrument temporaire avec des retombées positives à long terme.

Conserver ses liquidités

Pour convaincre une institution financière de nous octroyer un prêt, il faut toutefois que notre entreprise ait une valeur nette réelle positive. « Je connais des organisations qui ont actuellement beaucoup de demandes mais qui ne parviennent pas à emprunter pour répondre à cette croissance vu que leur valeur nette réelle est négative, autrement dit parce que leur passif dépasse leurs actifs. Car pour obtenir du financement, il faut détenir de l’argent », précise Annie Perreault. Ce qui signifie qu’il faut conserver des liquidités et ne pas arriver les poches vides devant un prêteur potentiel. « D’une certaine façon, s’endetter permet de partager le risque avec l’institution financière », fait valoir Nicolas Roy.

Autre principe de base : un investissement à long terme doit être réservé au financement de projets sur le même horizon. Ainsi, on évitera de puiser dans sa marge de crédit pour acquérir de la machinerie. On achètera plutôt celle-ci à l’aide d’un prêt remboursable en quelques années, et on conservera sa marge pour répondre aux besoins des activités courantes : acheter de l’inventaire, payer les comptes fournisseurs plus rapidement pour obtenir un escompte, soutenir les comptes-clients jusqu’au moment de leur perception, etc.

Des conditions avantageuses

Les conditions de prêt actuelles sont exceptionnelles : faible taux d’intérêt, modalités de remboursement flexibles, comme un moratoire d’un ou deux ans sur le remboursement de capital, cautionnement personnel pas nécessairement exigé, etc. « Il peut être stratégique de faire une demande de prêt pendant que ces modalités sont encore offertes », soutient Nicolas Roy. Annie Perreault abonde dans le même sens. « Il faut se prévaloir des occasions actuelles. Sur le marché, on retrouve de nombreuses offres très concurrentielles, c’est le moment d’en profiter. »

Institutions financières, Investissement Québec, Banque de développement du Canada, PME MTL font partie des bailleurs de fonds potentiels. Si vous êtes à la recherche de financement, n’hésitez pas à « magasiner » votre prêteur. Renseignez-vous sur les modalités proposées et choisissez celles qui sont les plus avantageuses pour votre entreprise. Mais ce n’est pas tout : pensez également à la relation à long terme que vous pourriez établir avec le prêteur. Il faut vous sentir à l’aise avec votre conseiller et le voir comme un allié. « Il pourrait non seulement vous fournir du soutien et des conseils, mais aussi consentir des assouplissements aux modalités de remboursement du prêt si vos affaires ne tournaient pas aussi bien que prévu », souligne Nicolas Roy.

Il précise en outre que PME MTL est un partenaire de choix puisque l’organisme offre des prêts très flexibles et complémentaires à ceux octroyés par les prêteurs traditionnels. « Admettons qu’une entreprise ait besoin d’argent pour engager un vendeur qui fera du démarchage sur la route. Même si cet investissement devrait générer de la croissance, il faudra du temps avant que l’embauche soit rentable, ce qui peut rebuter certains prêteurs. Mais PME MTL pourrait allouer les sommes nécessaires. Nous sommes souvent les premiers à intervenir sur un projet d’affaires, pour aider à réaliser le montage financier, par exemple », indique-t-il. Avoir un plan financier bien structuré constitue d’ailleurs un véritable atout quand vous rencontrerez votre institution financière et vous aidera à faire valoir vos arguments.

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