La formation en entreprise : une stratégie gagnante

Publié le 29/11/2021 à 00:01

Au sein de toute entreprise, il existe une source de talent inépuisable qui gagne à être mise en valeur : les membres de l’équipe ultramotivés qui ne demandent qu’à développer leurs compétences.

Chez Kolibri, une firme spécialisée en technologies de l’information (TI), la formation continue revêt la plus haute importance. « On n’a pas le choix dans une industrie changeante comme les technologies, explique le vice-président aux finances, Charles Lefebvre. Si un employé est à jour aujourd’hui, dans un an, il ne le sera plus. »

Offrir des formations aux membres du personnel pour répondre aux besoins évolutifs de l’entreprise s’avère une stratégie plus rentable que de constamment embaucher de nouvelles recrues, selon le gestionnaire. C’est aussi une bonne façon d’améliorer la satisfaction de l’équipe, et de la retenir au sein de l’organisation. « Nos employés nous disent qu’ils ne partiront pas tant qu’ils vont apprendre. Ils sont sollicités par d’autres, mais ils restent chez nous », rapporte Charles Lefebvre avec enthousiasme.

La formation à l’interne : un atout pour une entreprise

La croissance professionnelle et la formation font d’ailleurs partie des avantages recherchés par les spécialistes des technologies de l’information et de la communication (TIC), avec l’équilibre travail-vie personnelle et un salaire intéressant, selon un sondage publié dans le rapport Diagnostic sectoriel 2021-2024 produit par TECHNOCompétences, le comité sectoriel de main-d’œuvre en TIC. Pas moins de 16 % des répondants ont indiqué vouloir acquérir de nouvelles connaissances et progresser au sein de l’entreprise qui les emploie.

Des organisations, comme la BDC et Raymond Chabot Grant Thornton, recommandent aussi aux employeurs de miser sur la formation donnée à l’interne pour attirer et, surtout, retenir les talents.

La cause : le roulement de personnel entraîne des dépenses pharaoniques. Le coût de remplacement d’un employé est équivalent à deux fois son salaire, selon le rapport de TECHNOCompétences.

La clé : faire preuve d’ouverture

Qui plus est, avec la rareté de main-d’œuvre, la rétention de personnel est plus importante que jamais. C’est encore plus vrai dans le domaine des TIC, qui est très sollicité depuis le début de la crise sanitaire en raison, entre autres, de l’adoption généralisée du télétravail et de l’essor du commerce en ligne.

« On a l’habitude, dès qu’on perd quelqu’un, d’ouvrir un autre poste identique, explique Olivier Fortier, le directeur général de Go Pyrate, un organisme à but non lucratif qui propose des services de coaching d’affaires. On est toujours à un pas du gouffre parce qu’on a une vision à court terme du problème. L’idée est de penser à long terme. Si on trouve un employé qui partage nos valeurs, il faut essayer de le retenir. »

Le directeur général de Go Pyrate recommande aux gestionnaires de faire preuve d’ouverture et de donner une chance aux candidats et candidates qui ne répondent pas nécessairement à toutes leurs exigences, mais qui montrent une ouverture à acquérir de nouvelles compétences. « Les employés exceptionnels n’ont pas toujours été exceptionnels, ils le sont devenus, fait-il remarquer. Quelqu’un, un jour, s’est lancé, et leur a fait confiance. Nos perles rares, on les crée. »

De nombreux programmes existent pour favoriser la formation en entreprise. Le Programme de formation de courte durée (COUD), par exemple, soutient ceux et celles qui veulent apprendre un métier du domaine des TIC en leur permettant d’alterner le travail et les études.

Maillon Techno, un programme mis en place par TECHNOCompétences en collaboration avec Services Québec, accompagne plutôt les employeurs montréalais à la recherche de main-d’œuvre pendant le processus de recrutement et d’intégration. Ceux-ci ont accès à une banque de candidatures de personnes immigrantes qui détiennent une formation ou une expérience de travail dans le domaine des TIC, à qui ils peuvent offrir des formations d’appoint grâce au Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles en emploi (PRIIME) et à la Subvention salariale.

« Ces subventions sont utiles parce qu’elles permettent d’absorber une partie de la perte de productivité associée à la période de formation. Elles nous permettent de donner une chance à un employé un peu moins qualifié », affirme Charles Lefebvre.

En optant pour le développement professionnel des membres de son équipe, l’entreprise envoie en outre le signal qu’elle souhaite les outiller adéquatement pour qu’ils puissent non seulement répondre à ses besoins, mais aussi véhiculer ses valeurs. « On met l’accent sur la connaissance, la formation et, ultimement, sur l’excellence », résume le vice-président de Kolibri.

Autrement dit, la formation en entreprise requiert des efforts, mais c’est un investissement profitable à long terme.

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