L'approvisionnement québécois: un avantage stratégique

Publié le 28/03/2022 à 00:01

La pandémie de COVID-19 a mis à mal la chaîne d’approvisionnement mondiale. Les entreprises de la province peinent à trouver des composants nécessaires à leur production. Des fournisseurs québécois peuvent leur venir en aide et leur proposer des solutions, qui s’avèrent parfois plus avantageuses que l’importation.

Avant même que la crise sanitaire ne survienne, Investissement Québec faisait déjà la promotion de l’approvisionnement québécois. « Mais c’était moins attrayant parce que les difficultés n’étaient pas très importantes. Aujourd’hui, l’enjeu est rendu tellement grand qu’il est devenu un frein à la relance économique du Québec et au développement des entreprises », affirme le vice-président, Achat québécois et développement économique, d’Investissement Québec, Stéphane Drouin.

L’habitude de faire affaire avec des fournisseurs établis à l’étranger est bien ancrée, notamment en raison des coûts moins élevés. La donne a toutefois changé en raison de la rareté de main-d’œuvre observée dans plusieurs régions du monde et de la logistique du transport international, qui subit les contrecoups de la pandémie de COVID-19, des conflits de travail et des changements climatiques.

Stéphane Drouin cite l’exemple d’un fabricant de meubles québécois qui importait un composant parce que son prix était a priori 25 % plus bas à l’étranger. « En incluant d’autres paramètres qu’il n’avait pas considérés, comme le prix du conteneur et les coûts engendrés par des délais supplémentaires, on est arrivé à un écart de 4 %, rapporte-t-il. Quand j’ajoute des facteurs intangibles, à savoir la proximité du fournisseur québécois, sa flexibilité et son agilité, ces 4 % deviennent négligeables. »

Des bénéfices incontournables

Si l’approvisionneur se trouve au Québec, les personnes qui le représentent peuvent facilement se déplacer pour constater de visu la chaîne de production d’une entreprise d’ici afin de saisir ses besoins et de régler des problèmes imprévus. Des projets d’innovation peuvent même être réalisés quand les deux partis se comprennent à merveille.

Qui plus est, en faisant affaire avec un fournisseur local, une entreprise peut mieux gérer ses stocks et commander selon ses besoins réels, non pas en fonction des possibles bris de la chaîne de transport. Autrement dit, fini les prévisions quant aux conteneurs bloqués dans un port ou sur un bateau coincé dans le canal de Suez.

Les problèmes de liquidités, qui surviennent lorsque les commandes sont passées des mois à l’avance et que les livraisons tardent à arriver, sont également histoire du passé. Des ententes contractuelles peuvent être conclues avec les fournisseurs québécois pour étaler les paiements avant et après l’expédition.

L’approvisionnement québécois a par ailleurs l’avantage de réduire l’empreinte environnementale des entreprises d’ici. « Les émissions de gaz à effet de serre sont moindres non seulement dans le transport, mais aussi dans la fabrication, soulève Stéphane Drouin. Contrairement à plusieurs pays qui utilisent les énergies fossiles, nous avons recours à une énergie propre : l’hydroélectricité. »

La chaîne de production maintenue

Par-dessus tout, il y a le maintien des activités de production. Stéphane Drouin évoque une entreprise québécoise, dont la haute direction a appelé en panique Investissement Québec au printemps 2021. Son fournisseur de Taïwan n’était plus en mesure de lui acheminer une pièce maîtresse. Elle risquait de fermer temporairement ses portes et de perdre les membres de son personnel, qui auraient décroché rapidement un autre emploi en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

L’équipe de la société d’État a finalement déniché cinq fabricants québécois capables de confectionner la fameuse pièce. « Le prix était de 15 à 20 % plus élevé, mais l’entreprise avait l’assurance de l’obtenir dans les délais, souligne le vice-président d’Investissement Québec. Elle a aussi pu travailler avec un nouveau fournisseur, qui se situe à 50 km de ses installations. La communication s’en est trouvée améliorée. »

Développer l’automatisme Québec

Investissement Québec souhaite que les entreprises de la province considèrent avant tout les fournisseurs locaux. La société d’État les invite d’ailleurs à déterminer les composants indispensables à leur chaîne de production et à regarder si des entreprises québécoises sont en mesure de les fabriquer. Elles pourront alors partager leurs achats entre les marchés local et international pour s’assurer d’un approvisionnement continu ou carrément concentrer leurs fournisseurs au Québec.

De nombreux outils existent pour aider les entreprises d’ici à augmenter leur approvisionnement québécois, en commençant cette base de données, créée par Investissement Québec – CRIQ, pour les aider à trouver des fournisseurs de proximité. Sinon, ces dernières peuvent obtenir des conseils et un accompagnement personnalisé auprès d’Investissement Québec, des associations sectorielles et de sous-traitance industrielle Québec (STIQ).

Malgré toutes ces actions, des matériaux ne font pas partie de l’offre québécoise, comme les semi-conducteurs et des batteries. « On regarde pour attirer des compagnies étrangères, mentionne Stéphane Drouin. On encourage aussi des entreprises à investir dans la recherche et le développement pour être capables de concevoir ces produits qui ne sont pas offerts au Québec. »

Ultimement, si les entreprises d’ici s’approvisionnent au Québec, ce sont des capitaux qui restent au Québec et qui permettent à d’autres organisations d’investir dans leur transformation numérique et de propulser leur productivité. Et c’est l’économie du Québec qui en bénéficie.

Pour en savoir plus sur l’approvisionnement  québécois, visitez  investquebec-approvisionnementquebecois.com.

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