Trump pourrait augmenter les impôts dans un second mandat

Publié le 24/09/2020 à 16:47

Trump pourrait augmenter les impôts dans un second mandat

Publié le 24/09/2020 à 16:47

Par François Normand

En novembre 2019, le président Donald Trump a promis des baisses d’impôts pour la classe moyenne, mais c'était avant la pandémie de la Covid-19. (Photo: Getty Images)

S’il est élu pour un second mandat le 3 novembre, le président Donald Trump «pourrait être forcé d’augmenter certains impôts à long terme» en raison de l’explosion des dépenses publiques aux États-Unis pour lutter contre la pandémie de la COVID-19, estime un analyste de la Banque Nationale.

Dans une note, l’analyste géopolitique Angelo Katsoras rappelle que Washington a augmenté à plusieurs reprises les impôts au 20e siècle pour renflouer ses coffres à la suite de chocs qui ont nécessité une hausse importante des dépenses publiques.

«Dans le passé, les hausses d’impôts les plus importantes ont été mises en place à la suite de la Dépression des années 1930 et des deux guerres mondiales», écrit-il, en précisant que des hausses d’impôts à terme sont donc «inévitables» étant donné l’ampleur de la crise actuelle.

À ses yeux, il est probable qu’elles visent avant tout les riches. «Comme la base politique de Donald Trump est la classe ouvrière, il serait politiquement plus payant de hausser les impôts des contribuables aux revenus les plus élevés», insiste Angelo Katsoras.

C’est du reste ce que les administrations démocrates et républicaines ont fait entre le début de la Première Guerre mondiale et le début des années 1960, avec des taux marginaux d’imposition qui ont même atteint 90% au milieu du 20e siècle.

 

Les taux marginaux d’imposition aux États-Unis ont atteint 90% au milieu du 20e siècle.

Certes, à court terme, une administration Trump fraîchement réélue pourrait être tentée de réduire les impôts pour relancer l’économie, estime Angelo Katsoras.

En novembre, le président a d’ailleurs promis des baisses d’impôts pour la classe moyenne s'il reste à la Maison-Blanche et si les républicains reprennent le contrôle des deux chambres du Congrès —actuellement, ils ne contrôlent que le Sénat.

Par contre, il a fait cette promesse avant la pandémie qui provoqué la pire récession mondiale depuis la Dépression des années 1930. Aussi, l’explosion des dépenses publiques pourrait convaincre Donald Trump de changer son fusil d’épaule s’il est réélu.

L’analyste de la Banque Nationale souligne d’ailleurs que la plateforme officielle du président ne mentionne pas actuellement deux positions importantes qu’il a pourtant défendues dans le passé:

 

  • Réduire les impôts pour augmenter les salaires et maintenir les emplois aux États-Unis.
  • Accorder des crédits d’impôts pour les entreprises qui rapatrient des emplois de la Chine.

 

Il faut dire que la pandémie de la COVID-19 qui ébranle l’économie mondiale depuis six mois a un impact majeur sur les finances publiques aux États-Unis.

Les services du budget du Congrès (CBO) estiment que la dette fédérale dépassera 100% du PIB en 2021, pour atteindre 107% du PIB en 2023. Cela représente le même niveau que lors de la Deuxième Guerre mondiale.

Quant au déficit, il triplera en 2020 pour atteindre 3 300 milliards de dollars américains (soit presque deux fois la taille de l’ensemble de l’économie canadienne), selon le CBO.

 

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