Les démocrates ont été bons pour l’économie canadienne

Publié le 16/10/2020 à 12:26

Les démocrates ont été bons pour l’économie canadienne

Publié le 16/10/2020 à 12:26

Par François Normand

Les présidents démocrates Barack Obama (2009-2017) et Bill Clinton (1993-2001). (source: Getty Images)

À l’approche de la présidentielle du 3 novembre aux États-Unis, plusieurs entreprises et investisseurs canadiens se posent cette question : quelle administration, entre une démocrate et une républicaine, aura le plus grand impact positif sur mes activités à long terme? Eh bien, ce serait une administration démocrate, selon les travaux de Pierre Martin, professeur au département de science politique à l’Université de Montréal.

Depuis les années 1950 et 1960, la performance de l'économie canadienne est meilleure lorsque la Maison-Blanche est contrôlée par les démocrates, selon ce spécialiste de la politique américaine, qui a a analysé des statistiques économiques jusqu’à la moitié du second mandat (l’année 2015) du président démocrate Barack Obama.

En entrevue à Les Affaires, Pierre Martin explique qu’il n’a pas encore fait de mise à jour de son analyste économique (que nous avions publiée en 2016), car le président républicain Donald Trump n’a pas encore terminé un mandat au complet.

Pour autant, ce spécialiste ne croit pas que la performance de l’économie américaine sous Trump —une croissance moyenne de 2,5% par année durant les trois premières années de son mandat par rapport à 2,3% pour les trois dernières années de l’administration Obama— changera grand-chose à la tendance observée sur plus d’un demi-siècle.

La conclusion selon laquelle la performance de l'économie canadienne est meilleure quand un président démocrate dirige les États-Unis peut être contre-intuitive.

Car, tant au Canada qu’au sud de la frontière, les démocrates sont habituellement perçus comme étant interventionnistes et favorables aux syndicats, tandis que les républicains sont vus comme étant des partisans du libre marché et près d’America inc.

 

Quatre indicateurs de l’économie canadienne

Pour arriver à cette conclusion, Pierre Martin a analysé quatre indicateurs économiques :

 

  • la croissance du PIB par habitant au Canada

 

  • le taux de chômage annuel au pays

 

  • la croissance annuelle des exportations canadiennes vers les États-Unis

 

  • la croissance annuelle de la production réelle des manufacturiers au Canada 

 

 

Par exemple, de 1961 à 2015, le PIB par habitant au Canada a augmenté en moyenne de 2,61% par année sous les administrations démocrates, soit le double du rythme qui a été observé (1,3%) quand un président républicain était à la Maison-Blanche.

Les exportateurs canadiens brassent aussi plus d’affaires aux États-Unis sous des administrations démocrates. Ainsi, de 1972 à 2015, leurs expéditions aux États-Unis ont augmenté en moyenne de 10,9 % par année quand un démocrate dirigeait le pays comparativement à 7,3 % lors que c’était républicain.

La principale explication de cet écart réside dans le pouvoir d’achat des Américains, selon Pierre Martin.

Historiquement, les politiques des administrations démocrates visent surtout à stimuler la demande interne aux États-Unis. Cette approche stimule donc l’économie américaine, incluant la demande de biens et de services importés du Canada.

 

Même effet favorable à la Bourse

La Bourse canadienne se porte aussi généralement mieux avec les démocrates —ce qui exclut les trois premières années de l’administration Trump, alors que l’indice phare de la Bourse de New York, le Dow Jones, a progressé de 42% comparativement à 20% pour les trois dernières années de l'administration Obama.

 

 

Pour le démontrer, Pierre Martin a créé deux portefeuilles fictifs, constitués en 1953, avec une mise initiale de 1 000 $CA. Les portefeuilles ont tous les deux été investis dans l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto.

Le premier n'a opéré que sous les administrations démocrates, tandis que le second n’a été actif que pendant les administrations républicaines. Enfin, Pierre Martin a fait cette simulation boursière de janvier 1953 à octobre 2016.

Ainsi, aux termes de cette période de 63 ans, le portefeuille DEM TSX a presque multiplié sa mise par 20, à 19 576 $. De son côté, le portefeuille REP TSX a un peu plus que doublé sa mise, à 2 171 $.

 

 

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