L'art de séduire les locataires

Offert par Les Affaires


Édition du 12 Mai 2018

L'art de séduire les locataires

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Édition du 12 Mai 2018

Par Matthieu Charest

À l’instar d’Ivanhoé ­Cambridge et de la ­Place ­Ville ­Marie, il est grand temps de rénover les locaux désuets afin de les remettre au goût du jour. Photo : Ivanhoé Cambridge

Facile de séduire des entreprises pour devenir des locataires potentiels lorsque vous détenez la dernière tour à la mode. Qui plus est, si vous êtes situé au centre-ville, vos rutilants locaux à bureaux sont probablement déjà remplis. A contrario, si vous possédez un immeuble désuet en périphérie, votre situation est sans doute moins rose, quoique pas désespérée.

Les données sont éloquentes. D'abord, tous les experts interrogés s'entendent pour dire que les locaux neufs et de qualité, les fameux « A », sont très, très recherchés. Puis, la situation géographique des locaux à bureaux à louer a un impact décisif sur leur sort. Entre 2016 et 2018 (prévisions), le taux d'inoccupation au centre-ville passera de 10,6 % à 9,5 %. En banlieue, le taux d'inoccupation va aussi diminuer, de 18,4 % à 17 %. Bref, dans le bâtiment de catégories « B » et « C » en banlieue, il reste encore fort à faire pour attirer des locataires.

Des pistes de solution

Le prix, nettement plus faible en périphérie des centres, permet bien sûr à certaines entreprises moins fortunées d'occuper des locaux. Le taux d'inoccupation élevé rend aussi la négociation possible. C'est d'ailleurs exactement ce que les propriétaires ont fait dans les dernières années, explique Frédéric Labrie, vice-président principal à la firme de conseils en immobilier commercial JLL. « Les locateurs ont voulu tenter de conserver les loyers nets en offrant davantage de concessions aux locataires. Ils ont notamment promis des améliorations locatives. » Cependant, « les bonbons tendent à s'amenuiser, ajoute-t-il, bien qu'il n'y ait pas vraiment de progression dans les loyers ».

Cela posé, la concurrence est féroce entre les propriétaires. Pour sortir du lot, il n'y a pas trente-six solutions. « Vous pouvez négocier le prix du pied carré, remarque Avi Krispine, vice-président exécutif et directeur général de CBRE au Québec. Dans le marché du "B", il y a beaucoup plus de place à la négociation, mais le marché tend à se resserrer. Outre le prix, vous pouvez promouvoir l'équilibre entre le travail et la vie personnelle. Puisque les employés sont au coeur de la demande des locaux, vous pouvez tenter d'attirer des services de proximité, comme des CPE ou des boutiques. Maintenant, les employés choisissent pour qui ils veulent travailler. »

Enfin, à l'instar d'Ivanhoé Cambridge et de la Place Ville Marie, il est grand temps de rénover les locaux désuets afin de les remettre au goût du jour. « Il reste beaucoup d'immeubles à rénover, dit Annie Labbé, première vice-présidente immobilier chez PwC. On peut s'attendre à une meilleure absorption dans les prochaines années. Là, on rénove, on remplit, on stabilise. » Alors que les investisseurs sont au rendez-vous et que le marché promet de se resserrer, le moment propice pour rénover, c'est maintenant.

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