Travailler dans un cinq étoiles

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Avril 2021

Travailler dans un cinq étoiles

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Édition du 14 Avril 2021

Par Claudine Hébert

Le Moulin Wakefield Hôtel et spa, en Outaouais, a investi pour aménager 10 petits «chalets» chauffés et transparents. (Photo: courtoisie)

TOURISME D'AFFAIRES ET D'AGRÉMENT. La dernière année a été un véritable cauchemar pour l’ensemble des établissements hôteliers de la province. Certains n’ont pas eu d’autre choix que de mettre la clé sous la porte en attendant des jours meilleurs. D’autres ont élaboré de nouvelles formules afin d’essayer d’assurer une présence entre leurs murs.

«Jamais je n’aurais cru qu’un jour, j’encouragerais ma clientèle à apporter ordinateur et téléphone intelligent pour un court séjour dans mon établissement, s’exclame Jocelyna Dubuc, propriétaire du Spa Eastman. Généralement, je les invite à venir décrocher.» Or, c’est cette suggestion inhabituelle qui lui a permis de conserver la majorité des 95 emplois de la maison.

Depuis janvier, 16 des 43 chambres de l’établissement — les seules équipées d’Internet — ont affiché un taux d’occupation de plus de 80%. «En février, tout était même complet», note la propriétaire.

De nombreux gestionnaires du milieu financier et de la santé ainsi que plusieurs auteurs sont venus travailler au Spa. «Les clients, qui devaient toutefois manger dans leur chambre au moment où l’Estrie était en zone rouge, ont pu bénéficier d’un accès aux sentiers et d’un service de massothérapie», explique Jocelyna Dubuc, qui a l’intention de conserver ce forfait de trois nuits une fois la pandémie terminée.

 

Des soupers à la chambre

L’hôtel Monville, au centre-ville de Montréal, a lui aussi mis de l’avant de nouveaux forfaits, dont celui du télétravail sous son toit. «Depuis mai 2020, on enregistre entre une et cinq réservations par jour pour notre offre Espace bureau privatif, qui permet d’accéder à nos suites pour des périodes de 4 ou 8 heures consécutives pour moins de 80$ avant taxes», détaille Jean-Cédric Callies, son directeur des ventes et du marketing.

Le gestionnaire de l’hôtel de 269 chambres ne cache toutefois pas que l’offre Qui soupe, dort ! qui inclut une nuitée et un souper pour deux à la chambre, a obtenu davantage de succès auprès des clients, avec plus de 300 réservations depuis son lancement, l’automne dernier. «Nous étions devenus des experts pour attirer la visite internationale. Il a fallu nous réinventer pour attirer la clientèle locale», mentionne Jean-Cédric Callies.

La clientèle de l’hôtel Rive-Gauche, à Beloeil, a elle aussi préféré la formule souper à la chambre à celle du télétravail. L’établissement, qui détient une des meilleures caves à vin du pays, foi de Wine Spectator, a vendu plus de 600 forfaits depuis l’automne dernier, signale sa directrice générale, Nathalie Cadieux. Une formule qui a permis à l’hôtel de 54 chambres d’atteindre un taux d’occupation de plus de 50 % les vendredis et samedis soirs, ajoute-t-elle.

La formule de l’expérience gourmande à la chambre a également été exploitée par les hôtels du Groupe Germain d’un bout à l’autre du pays. «Il fallait développer des stratégies pour faire parler de nos hôtels malgré tout», indique sa vice-présidente au marketing, Marie Pier Germain. C’est à l’hôtel Le Germain Montréal, avec la cuisine du restaurant Le Boulevardier, et à l’Escad, au Quartier DIX30, avec l’équipe de la Brasserie T !, que le concept a le mieux fonctionné, mentionne-t-elle. Mais pas question de célébrer. «En fait, ce sont nos deux seules adresses qui sont parvenues à maintenir un taux d’occupation de plus de 20 %, et le quart des employés est en poste. Nous sommes contents que cette formule plaise à notre clientèle, mais on peut difficilement se réjouir de la situation», insiste la gestionnaire.

 

Des chalets étoilés attrayants

Quoi qu’il en soit, la formule souper à la chambre a de fortes chances de rester en place une fois la pandémie derrière nous, soulève la plupart des hôteliers qui ont misé sur ce concept depuis un an. C’est le cas de Moulin Wakefield Hôtel et spa, à La Pêche, en Outaouais, où le forfait souper sous les étoiles permet d’ailleurs à l’établissement de maintenir un certain équilibre, indique Gabriel Milling, son directeur du marketing.

L’automne dernier, raconte-t-il, la direction a investi un peu plus de 35 000$ pour aménager dans la cour de l’hôtel 10 petits «chalets» chauffés aux murs et aux toits transparents. Ces serres nouveau genre ont permis de servir des soupers pour deux sous les étoiles pendant tout l’hiver. Un coup de génie.

«Grâce à cette solution, la direction a pu réembaucher la totalité de l’équipe de la cuisine et ça a permis à notre hôtel de 42 chambres d’afficher un taux d’occupation de plus de 40%, soit le taux habituel pour cette période de l’année», signale Gabriel Milling.

Ces chalets étoilés, explique-t-il, ont permis de remplacer la clientèle d’affaires par une clientèle d’agrément. Fière de son succès, la direction de l’établissement a l’intention de conserver sept de ces infrastructures pour la saison estivale, ajoute-t-il. Les trois autres chalets seront de retour à l’automne.

 

Changer d’air pour la journée

Avocats, travailleurs autonomes, représentants sur la route, consultants… ils sont près d’une vingtaine par mois à troquer les quatre murs de leur résidence pour les quatre murs d’une des 141 chambres de l’hôtel Holiday Inn Montréal-Longueuil l’instant d’une journée, fait savoir la directrice des ventes et du marketing de l’établissement longueuillois, Julie Charbonneau. Grâce à ce forfait de jour offert depuis la réouverture de l’hôtel, en août dernier, celui-ci a pu maintenir son taux d’occupation à près de 25 %, calcule-t-elle.

 

Bureau avec vue

Tous les hôtels Fairmont de la province proposent eux aussi un forfait télétravail depuis l’automne dernier. C’est au Château Montebello, en Outaouais, et au Manoir Richelieu, dans Charlevoix, que la clientèle a été davantage au rendez-vous. «Le concept a été très populaire durant la saison des couleurs», signale Caroline Ouellette, directrice des ventes et du marketing du Manoir. La formule, dit-elle, a ainsi généré plus de 200 nuitées en semaine au cours des derniers mois sous le toit de l’établissement charlevoisien.

Grâce à sa formule incluant la nuitée, un crédit repas et une réduction pour un soin au spa, l’hôtel en bois rond de l’Outaouais a, lui aussi, cumulé un peu plus de 200 nuitées en semaine depuis l’automne dernier, fait savoir Nathalie Beauchamp, directrice des ventes du Fairmont Château Montebello. Depuis le mois de février, les week-ends affichent même complet, souligne-t-elle, précisant que la capacité d’accueil de l’établissement de 211 chambres est limitée à 50%.

 

Télétravaillez en télécabine

Pendant la saison de ski, la station Le Massif de Charlevoix a proposé l’expérience travail en télécabine. Offerte les vendredis, cette formule originale invitait les intéressés à venir travailler pendant 60 minutes (l’équivalent de trois allers-retours) dans le confort de la remontée mécanique fermée. Une dizaine de skieurs ont osé le « télébureau » avec vue sur le fleuve, estime Maude Barette Desjardins, directrice des communications et du marketing de la station. La formule télétravail en chalet offerte en semaine a été plus populaire, souligne-t-elle, suscitant une centaine de réservations cette saison.

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