Des nouvelles touristiques de la région de Mégantic

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Avril 2021

Des nouvelles touristiques de la région de Mégantic

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Édition du 14 Avril 2021

Par Claudine Hébert

Créés par Chantal Ladouceur (notre photo) et Daniel Montpetit, le mini Compostelle Mégantic comprend quatre circuits (41 km, 74 km, 80 km et 115 km). (Photo: courtoisie)

TOURISME D'AFFAIRES ET D'AGRÉMENT. La MRC du Granit compte exploiter son patrimoine archéologique. En 2003, des chercheurs ont effectivement découvert des dizaines de milliers d’artéfacts, dont des pointes à cannelure datant de la période paléoindienne ancienne, dans les environs de Frontenac, près du lac aux Araignées.

« Jusqu’à ce jour, ce lieu demeure le plus ancien site archéologique où l’on trouve les premiers signes d’occupation humaine du Québec, il y a de cela 12 500 ans », soulève Jean-François Ruel, conseiller en développement touristique à la Société de développement économique du Granit. Surnommé Le Méganticois, ce site fera l’objet d’un projet pilote cette année. Tout près de 30 000 $ y seront injectés pour l’aménagement d’un sentier d’interprétation d’environ 400 mètres et d’un stationnement d’une quarantaine d’emplacements. D’autres investissements sont aussi prévus en 2022.

 

Un nouveau point d’observation à Piopolis

Riche en belvédères naturels, la Route des sommets ne recense pas moins d’une dizaine de haltes routières qui permettent de contempler les spectaculaires panoramas de la MRC du Granit. Ce printemps, une toute nouvelle aire d’observation s’ajoutera à cette liste sur le chemin de Bury, entre Val-Racine et Piopolis. Sans être une halte routière — la Commission de protection du territoire agricole a refusé de dézoner une partie du terrain —, une section du chemin a été élargie afin de minimiser les risques que des touristes garent leurs véhicules sur le bas-côté.

 

Microtel débarque à Lac-Mégantic

Depuis plus de 20 ans, l’écosystème économique de Lac-Mégantic attend l’arrivée d’un hôtel majeur en ville. Son souhait est enfin exaucé. Un établissement Microtel, de la chaîne Wyndham, y a ouvert ses portes en mars. Construit au coût de 9,5 millions de dollars, le nouvel hôtel compte 70 chambres, dont une dizaine avec cuisinette complète.

Six investisseurs locaux se partagent 60 % des parts du Microtel Lac-Mégantic. La balance est détenue par le groupe Activar Hôtels, qui se voit confier la gestion de l’établissement. Cette entreprise ontarienne, qui a participé à la création du tout premier Microtel à Val-d’Or, en juin 2018, compte d’ailleurs ouvrir un troisième Microtel québécois cet été, à Lachute.

« Cette marque s’adresse autant à une clientèle d’affaires que d’agrément. Selon nos analyses, les travailleurs liés aux entreprises locales et régionales de la MRC du Granit devraient représenter 50 % de notre marché », indique Xavier Icardo, vice-président aux opérations à Activar Hôtels. La direction du nouvel hôtel a été confiée à Annie Hébert, qui a passé près de 15 ans au sein du Cirque du Soleil à titre de chef des opérations.

 

Tourisme gourmand : timide, mais présent

Le tourisme gourmand se fait encore timide dans cette région. Ce qui n’empêche pas le Marché Lavallée, à Lac-Mégantic, de consacrer plus du tiers des étagères de sa boutique à des produits locaux. Les produits de l’érable ont la cote. L’été dernier, le Marché a été assailli par les touristes de juin jusqu’à la fin octobre, ce qui a provoqué une augmentation de volume de plus de 35 %, fait savoir son propriétaire, Richard Lavallée.

La propriétaire du Manoir d’Orsennens, Claudia Chouinard, réserve, elle aussi, une pièce entière aux produits du terroir méganticois. Cette auberge d’une douzaine de chambres qui surplombe le lac du même nom, est d’ailleurs, en temps normal, largement fréquentée par une clientèle d’affaires qui représente plus de 50 % de ses revenus. « Plusieurs entreprises des environs louent l’établissement pour tenir des formations, des 5 à 7, des dîners d’affaires et autres événements VIP pour des groupes de 15 à 40 personnes », indique Claudia Chouinard. Le menu, précise la propriétaire, est principalement constitué de tapas inspirées des produits de la région.

 

Populaires, les terrains de camping!

Que le camping ait représenté plus de 45 % des hébergements privilégiés par les touristes de passage dans la région de Mégantic en 2020 n’a rien d’étonnant. On recense près de 1400 emplacements dans la région, soit cinq fois plus que le total de chambres d’hôtels, d’auberges et de gîtes. Le camping Aventure Mégantic, à Frontenac, est d’ailleurs l’un des rares terrains de la province qui affichent cinq étoiles — il y en a moins de 25.

Notez que plusieurs terrains affichent déjà presque complet pour les vacances d’été. Au camping Baie-des-Sables, où 75 % de la clientèle provient de la région du Grand Montréal, il n’est plus possible de réserver pour un séjour d’une semaine depuis… le 15 décembre dernier. « Du jamais vu ! » soutient Katherine Paradis, responsable du service à la clientèle de l’endroit, qui appartient à la Ville de Lac-Mégantic. L’été dernier, les 350 emplacements ont frôlé les 100 % d’occupation de la fête de la Saint-Jean-Baptiste jusqu’à la fête du Travail. « Habituellement, ce taux d’occupation n’est atteint qu’au moment des vacances de la construction », précise-t-elle.

 

Une tragédie qui ne s’oublie pas

Les traces de la tragédie ferroviaire qui a marqué le cœur et la population de Lac-Mégantic à jamais le 6 juillet 2013 constituent, malgré tout, une des principales « attractions touristiques » de la région. C’est du moins ce que révèlent les informations recueillies dans les deux bureaux d’accueil touristique de la région, situés à Lac-Mégantic et à Lambton.

En 2020, près d’un visiteur sur deux (46%) s’est informé sur le parc muséal de Lac-Mégantic, composé de 48 sculptures en mémoire des victimes de la tragédie.

 

Un mini Compostelle profitable

Depuis cinq ans, les adeptes de randonnée ont la possibilité de parcourir une partie du territoire de la MRC du Granit dans le cadre du Mini Compostelle Mégantic. Créés par Chantal Ladouceur et Daniel Montpetit, ces quatre circuits (41 km, 74 km, 80 km et 115 km) invitent les randonneurs à découvrir l’histoire et les paysages de la région au rythme de leurs pas.

L’an dernier, ce sont plus de 300 personnes qui ont relevé le défi. Cette participation record représente une source de revenu majeure pour de nombreux gîtes de la région. Au gîte Le Bonheur, à Scotstown, qui ne pouvait louer qu’une de ses trois chambres, les marcheurs du parcours ont représenté 98 % de la clientèle à l’été 2020, signale propriétaire Gérald Ostiguy. Même réalité au Manoir Grégoire, situé à La Patrie. Devenu la propriété d’Aménagement forestier coopératif des Appalaches en 2019, l’établissement de cinq chambres accueille principalement des marcheurs du Mini Compostelle l’été et des travailleurs forestiers l’hiver.

 

La Maison du Granit attend la visite

La municipalité de Lac-Drolet caresse de multiples projets pour le site de la Maison du granit, un belvédère aménagé dans une ancienne carrière à 680 mètres d’altitude. Il y a trois ans, ce musée consacré à l’histoire du granit a été racheté par la municipalité pour moins de 200 000 $. « Juste avant la pandémie, plus de 60 000 $ ont été investis pour améliorer l’intérieur du bâtiment, la terrasse et une scène extérieure pouvant accueillir quelque 70 personnes », signale Gaétan Gagnon, conseiller municipal de Lac-Drolet et président du conseil d’administration de la Maison du granit. L’organisme souhaite que ce lieu panoramique situé sur la Route des sommets devienne un incontournable pour des événements d’affaires et d’agrément, dit-il. La direction cherche d’ailleurs un concessionnaire pour veiller à la gestion du café-terrasse.

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