Technologies de l'information: difficile de croître en région

Publié le 02/11/2015 à 11:31

Technologies de l'information: difficile de croître en région

Publié le 02/11/2015 à 11:31

Les PME du domaine des TICs basées en région ont des défis qu’elles n’auraient pas si elles étaient à Montréal. Lesquels sont les plus importants et comment les surmonter?

Dans le cas d’IT Cloud Solutions, basée à Trois-Rivières, le principal défi à relever était de vaincre la perception des clients et de l’industrie à l’effet qu’une entreprise des TI en région est un petit joueur, moins qualifié, moins sérieux.

« Il y a dix ans, quand on a lancé notre service de sauvegarde en ligne, les gens de l’Ontario, de Montréal et de Québec nous regardaient avec de grands yeux. Ils se demandaient comment une entreprise de Trois-Rivières pouvait se dire spécialiste de sauvegarde en ligne », raconte David Latulippe, vice-président au marketing et développement des affaires.

Ce préjugé s’est atténué avec les années, mais il existe encore, estime-t-il, même si les chiffres font mentir les idées reçues. Car IT Cloud Solutions joue dans la cour des grands. L’entreprise de 20 employés fait affaire avec 450 partenaires-revendeurs et enregistre 20 000 sauvegardes quotidiennes. Cette année, elle a réalisé une croissance de 28 %, ce qui porte son chiffre d’affaires à 4 millions de dollars.

La solution de la PME pour surmonter le défi? Se faire voir dans divers événements, comme des congrès du domaine des TICs et des rassemblements d’associations professionnelles.

« On sera par exemple présent à Stratégies PME, en novembre, au Palais des congrès de Montréal », indique David Latulippe, un rendez-vous auquel plus de 5000 chefs de PME sont attendusé. On assiste également aux événements annuels de la Chambre des notaires. » Cette stratégie a permis à IT Cloud Solutions de devenir l’unique fournisseur de sauvegarde en ligne autorisé pour les notaires dans la province.

Changer un défi en avantage

La présidente-directrice générale de l’Association québécoise des technologies (AQT), Nicole Martel, remarque que certaines entreprises des TICs réussissent à tourner en avantage le défi de l’éloignement des grands centres.

« En région, la qualité de vie est très bonne, dit-elle. Plusieurs entreprises de Shawinigan, de Chicoutimi et de l’Estrie se servent de cet argument pour attirer des employés. » Cette stratégie leur permet parfois de régler le problème de recrutement de main d’œuvre qualifiée.

Les grandes boîtes technos installées à Montréal, comme Warner Brothers, Ubisoft, SAP et Morgan Stanley ont aussi absorbé beaucoup de main d’œuvre au cours des dernières années. Ça en laisse moins aux autres. « Même à Québec, beaucoup d’entreprises peinent à recruter les employés dont elles ont besoin », constate Nicole Martel.

Le financement est un autre défi important des entreprises des TICs en région. Le problème n’est pas un manque d’argent, mais plutôt le fait que les centres décisionnels des fonds de capital de risque dans le domaine des technologies se situent en majorité à Montréal. Or, les investisseurs décident souvent de financer une entreprise qu’ils suivent de près et côtoient, qu’ils ont rencontrée dans un événement de réseautage ou dont ils connaissent les clients. C’est plus difficile, donc, pour une firme éloignée de la métropole.

C’est la raison qui a poussé le gouvernement du Québec à prévoir un fonds de capital de risque de 15 millions de dollars dans son budget 2015-2016. Les sommes sont destinées aux entreprises technologiques de toutes les régions du Québec au stade de l’amorçage et du démarrage.

Pour les mêmes raisons, l’AQT a mis sur pied un fonds d’investissement, basé à Québec, pour appuyer les entreprises du domaine techno en région. Les sommes : 10 millions de dollars pour les entreprises de la région de Québec et de l’est du Québec.

« En TICs, plus on est près des décisions, plus on a de chances d’obtenir du financement, dit Nicole Martel. Ces sommes aideront beaucoup les firmes en région. »

À la une

Cynthia Hamel-Kropf: «Créer un mouvement de communauté»

Mis à jour il y a 1 minutes | lesaffaires.com

GÉNÉRATION D'IMPACT. Voici les visages de la deuxième cohorte d’intrapreneurs.

Une forme émergente d'entrepreneuriat: l'innerpreneur

Il y a 29 minutes | Michel Bundock

EXPERT INVITÉ. Il apporte déjà un sens différent au travail. Et il pourrait transformer le marché de l’emploi.

États-Unis: la croissance du PIB ralentit plus qu'attendu au premier trimestre

Il y a 2 minutes | AFP

Une croissance de 2,2% était attendue par les analystes pour les trois mois de janvier à mars.