Idénergie amène l'électricité partout dans le monde

Offert par Les Affaires


Édition du 21 Novembre 2015

Idénergie amène l'électricité partout dans le monde

Offert par Les Affaires


Édition du 21 Novembre 2015

Par Pierre Théroux

Avec son hydrolienne de rivière, l’entreprise montréalaise Idénergie lorgne les pays en développement où plus de 1,4 milliard de personnes vivent sans électricité. Crédit : Parcs Canada/Ryan Bray

Le marché des énergies renouvelables résidentielles dans le monde totalise plus de 2 milliards de dollars par année. Avec son hydrolienne de rivière, l'entreprise montréalaise Idénergie lorgne les pays en développement où plus de 1,4 milliard de personnes vivent sans électricité.

«En Inde, le potentiel est énorme. Il y a des milliers de villages qui sont trop éloignés des réseaux électriques pour les alimenter de façon viable économiquement», dit le président de l'entreprise, Pierre Blanchet. Sans compter le fait que les moussons, qui durent de trois à six mois, augmentent le débit de l'eau des rivières et favorisent l'installation d'hydroliennes. Idénergie y mène d'ailleurs un projet de démonstration avec TATA Power, le géant indien de production et de distribution d'électricité.

L'entreprise a aussi les yeux sur le continent africain, où l'électrification de villages et de petites communautés isolées représente un enjeu majeur. Mais, contrairement à l'Inde, «le financement de projets est plus difficile à obtenir», constate M. Blanchet, qui prévoit aussi y faire des projets de démonstration en 2016.

Répondre aux besoins énergétiques

Idénergie vient de lancer la première hydrolienne de rivière capable de fonctionner dans des cours d'eau à débit et profondeur faibles. Au Canada, elle vise la clientèle des chalets, des pourvoiries ou des campings qui sont trop éloignés pour se brancher au réseau électrique et qui dépendent de génératrices à essence, plus bruyantes et polluantes, afin de répondre à leurs besoins énergétiques. L'hydrolienne, moins assujettie aux variations climatiques, peut aussi remplacer d'autres sources d'énergie renouvelable, comme les panneaux solaires ou les turbines éoliennes.

L'idée a germé dans l'esprit de Pierre Blanchet pendant un voyage autour du monde avec sa copine. «J'ai vu beaucoup d'éoliennes implantées partout, même au Texas, au pays de George Bush et des puits de pétrole. Je trouvais que le Québec était en retard en matière d'énergies renouvelables», souligne le président de l'entreprise créée en 2011.

À son retour, le diplômé en génie électrique de l'École de technologie supérieure (ÉTS), qui avait travaillé dans le domaine des appareils de diagnostics médicaux et des simulateurs de vol, retourne sur les bancs de l'école pour effectuer des études de maîtrise en énergies renouvelables. Un professeur lui suggère de faire une simulation pour un concept d'hydrolienne. «Comme j'avais déjà assez fait de simulation pendant mes études, je lui ai plutôt proposé d'en construire une vraie», raconte M. Blanchet.

Percer le marché québécois

La PME, qui a amorcé ses activités dans l'incubateur d'entreprises technologiques Centech de l'ÉTS, a vendu une quinzaine d'hydroliennes à ce jour, notamment à Parcs Canada pour alimenter les postes d'accueil des parcs Jasper et Banff. Cependant, elle n'a pas encore percé le marché québécois, où «la vente d'hydroliennes est plus difficile à cause de la réglementation en vigueur», souligne M. Blanchet. Il dit toutefois profiter du soutien financier du ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Idénergie se trouve devant un vide juridique au Québec à cause de la nouveauté de la technologie. Plusieurs lois et règlements ont une incidence directe sur l'installation et l'usage de l'hydrolienne de rivière. Et les étapes sont longues quant à la procédure de demande d'autorisation à effectuer auprès des différents ministères concernés (trois au minimum). Idénergie travaille d'ailleurs pour que le processus de demande de permis soit simplifié.

La PME, qui emploie une dizaine de personnes, devrait réaliser des ventes de 250 000 $ en 2015 et prévoit atteindre le million de dollars l'an prochain. À plus long terme, elle vise des revenus de 4,1 M$ en 2019.

La croissance ne viendra pas seulement de la vente d'hydroliennes. La PME a conclu un partenariat avec l'ontarienne Windular, un fabricant d'éoliennes et de panneaux solaires pour des tours de télécommunication. Idénergie lui fournira des modules électriques pour la recharge de batteries.

Elle travaille aussi en collaboration avec la québécoise Levek Turbines, qui fabrique et installe des turbines hydroélectriques «pour des microbarrages lorsqu'il y a de faibles dénivellations et vitesses d'eau», explique Pierre Blanchet. Idénergie, qui recherche des capitaux pour accélérer sa phase de commercialisation, développe aussi des convertisseurs électriques pour des systèmes éolien et solaire de petite puissance.

À la une

Budget fédéral 2024: l'art de se tirer dans le pied

17/04/2024 | Daniel Dufort

EXPERT INVITÉ. Le gouvernement de Justin Trudeau «s’autopeluredebananise» avec son «budget mémorable».

Gain en capital: pas une surprise

17/04/2024 | Dany Provost

EXPERT INVITÉ. «Combien d’impôt ça va vous coûter de plus?»

L'industrie technologique mécontente des mesures sur les gains en capital

Mis à jour le 17/04/2024 | La Presse Canadienne

L'industrie technologique est mécontente des mesures sur les gains en capital.