Une planche de salut pour les employeurs

Publié le 16/02/2013 à 00:00, mis à jour le 18/02/2013 à 15:06

Une planche de salut pour les employeurs

Publié le 16/02/2013 à 00:00, mis à jour le 18/02/2013 à 15:06

Pour un nombre grandissant d'entreprises, accueillir un étudiant en stage est devenu indispensable. Pour constituer un bassin de main-d'oeuvre mais aussi pour compléter les ressources, notamment dans les professions qui souffrent de pénurie.

Sans les 30 à 40 stagiaires qu'elle accueille en permanence dans deux secteurs professionnels clés - l'ingénierie et l'informatique -, IBM Bromont ne serait pas aussi innovatrice.

«Sans eux, on ne pourrait pas mener certains projets d'amélioration, car on n'a pas toujours l'occasion d'y affecter un employé à temps plein», souligne Johanne Latulippe, conseillère en recrutement et dotation de l'entreprise.

«Dans certains secteurs, les stagiaires sont de la main-d'oeuvre quasiment nécessaire aux entreprises», constate André Raymond, directeur adjoint des services professionnels au service de placement de l'Université Laval.

C'est le cas de l'assurance, en proie à d'importants défis de recrutement. Industrielle Alliance recrute de 10 à 15 stagiaires par session pour son service informatique qui compte 500 employés. «Ils ont le même rôle et les mêmes responsabilités que s'ils occupaient l'emploi», souligne Sophie Savage, conseillère en ressources humaines au siège de la firme à Québec.

Certains projets ou segments de projets de la compagnie sont confiés exclusivement à des stagiaires. Par exemple : la restructuration de la bibliothèque à l'occasion de la révision du système informatique organisationnel de l'entreprise. «Sans l'apport des stagiaires, parfois, certains projets seraient retardés», poursuit Sophie Savage.

Une aide précieuse

Les entreprises ont vite repéré le potentiel de ces jeunes, qualifiés, volontaires et formés aux dernières méthodes. Elles n'hésitent pas à leur confier des responsabilités et des mandats importants. Le tout à un coût moindre, grâce aux diverses aides gouvernementales.

L'intégration des stagiaires dans les équipes s'en trouve facilitée. Le ministère des Transports du Québec, qui accueille 350 stagiaires par an, voit leur arrivée d'un bon oeil. «Les employés les perçoivent comme une main-d'oeuvre supplémentaire qui vient donner un coup de main dans les périodes de pointe», affirme Mireille Parent, directrice des ressources humaines au MTQ.

Chez Cascades, qui accueille 125 stagiaires par an dans des domaines aussi variés que la comptabilité, la finance, l'administration, les ressources humaines et l'ingénierie, l'apport des stagiaires est reconnu et apprécié. «Tout ce qu'ils font est utile à l'entreprise. Leur travail n'aboutit jamais sur une tablette», indique Charles Coutu, directeur régional des ressources humaines.

Développer des bassins de main-d'oeuvre

Il y a une autre raison pour laquelle Cascades recrute des stagiaires depuis plus de 20 ans : préparer la relève ! «Sans les stagiaires, il serait difficile de recruter des employés», dit Charles Coutu.

Les stages donnent en effet la possibilité aux employeurs de se montrer sous leurs plus beaux jours. Ils contribuent aussi à faire découvrir les différents métiers qu'ils offrent ainsi qu'à tester et former le stagiaire. Le but : embaucher les meilleurs.

«C'est un peu comme dans une entrevue de longue durée. On apprend à mieux se connaître et à découvrir nos forces et nos faiblesses», résume Mireille Parent, du MTQ.

Chez Industrielle Alliance, «de 90 à 99 % des postes d'entrée sont occupés par d'anciens stagiaires», constate pour sa part Sophie Savage.

Pour profiter pleinement de cette manne, les entreprises sont prêtes à fournir l'encadrement nécessaire. «Les accueillir demande beaucoup d'investissement», reconnaît la conseillère d'Industrielle Alliance.

La firme a d'ailleurs mis au point un processus bien structuré dans ce domaine. Le responsable du stage en interne doit effectuer un suivi serré (par des rencontres hebdomadaires, notamment). L'étudiant, de son côté, s'engage à suivre un parcours de formation sur les outils de méthodologie d'IA, ses processus internes, etc.

Mais finalement, «cette prise en charge s'apparente à celle qu'on offre aux nouveaux employés», remarque Charles Coutu.

L'investissement n'est pas donc vain. Il est juste plus précoce, puisqu'en moyenne 50 % des stagiaires sont ensuite embauchés. Une preuve du succès de ces nouveaux stages, dont raffolent les entreprises et les étudiants.

30 %

Augmentation du nombre de stages en administration à l'Université Laval en 2012. Le nombre de stages en génie a augmenté pour sa part de 15 %.

Source : Service de placement de l'Université Laval

«Les stages ont un contenu de plus en plus important, notamment dans les secteurs qui souffrent de pénurie de main-d'oeuvre comme l'informatique, le génie civil ou la comptabilité.»

- André Raymond, directeur adjoint des services professionnels au Service de placement de l'Université Laval

4 000

Nombre de stages organisés par le Service des stages et du placement de l'Université de Sherbrooke en 2012.

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