La différence entre le travail des stagiaires et celui d’un employé est de plus en plus ténue. « Un stagiaire peut faire tout ce qu’un employé fait, mais avec de l’encadrement en plus », affirme Mireille Parent, directrice des ressources humaines du ministère des Transports du Québec.

Les stagiaires collaborent même parfois à des projets d’envergure auxquels ils peuvent apporter une expertise pointue notamment lorsqu’il s’agit d’étudiants de deuxième cycle.

La règle de base : « Il ne faut pas leur laisser les tâches les moins intéressantes », martèle Alexandrine Lecompte, conseillère en emploi au Centre de gestion de carrière de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. « Le stagiaire sera plus motivé si son  mandat est clair,  diversifié et si le stage lui permet d’intégrer de nouvelles notions », abonde le service de placement de l’École de technologie supérieure (ÉTS) dans son guide pour les superviseurs.

Si d’aventure les tâches qui leur sont confiées ne sont pas à la hauteur de leurs compétences ou sortent de leur objectif de formation, les services de placement de leur établissement n’hésitent pas à intervenir auprès de l’employeur pour rectifier la situation. Mais c’est rarement nécessaire. ùles stagiaires viennent souvent combler un besoin de main-d’œuvre. Et comme l’employeur leur verse souvent un vrai salaire , il a intérêt à cibler correctement les mandats qu’il lui délègue.

« Les stagiaires nous aident quand nous avons des surcharges de travail lors de projets spéciaux comme la publication du répertoire des arts, un guide sur l’éducation, etc. », témoigne Julie Berardino, directrice de bureau à Scena Music, qui accueille des stagiaires notamment en administration et marketing.

Une limite dictée par les ordres professionnels
« On évalue les offres de stages des entreprises en interne et, en fonction du niveau des compétences demandées, on les propose aux étudiants de 1e, 2e ou 3e année », explique Pierre Rivet, directeur du service de l'enseignement coopératif de l’ÉTS.

L'école a mis au point un CV portfolio qui permet aux employeurs de consulter le CV classique des étudiants, mais aussi des «preuves» des compétences citées (mémoires d’études, sites web, articles etc).

Cela permet aux recruteurs de faire le bon choix et aussi d’assigner les bonnes tâches au stagiaire car ils ont une vue plus globale de ses habiletés (leadership, sens de la communication, goûts personnels).

Les mandats confiés aux stagiaires varient en fonction des entreprises et des niveaux de formation. Un futur comptable agréé pourra ainsi avoir des mandats de saisie de faillite, faire des études de cas. Un programmeur web pourra concevoir des applications pour le site web d’une entreprise ou d’un OBNL. Un stagiaire en génie des technologies de l’information pourra  mener des activités de dépannage, de programmation d’automates, celui dans le génie de la construction pourra aller jusqu’à concevoir des structures d’acier et de béton.

Pour les métiers qui relèvent d’un ordre professionnel, les limites des tâches confiées au stagiaire sont aussi dictées par les règlements de l’ordre. Par exemple, un stagiaire en génie pourra développer un projet mais c’est un ingénieur en titre qui devra le finaliser et le porter pour qu’il soit valide.