Entrepreneurs, voici comment avoir un impact positif

Publié le 22/11/2021 à 15:20

Entrepreneurs, voici comment avoir un impact positif

Publié le 22/11/2021 à 15:20

Par Olivier Schmouker

Audrey Marguerite et Christine Teixeira, fondatrices de Simplitude, une boutique en ligne québécoise vendant quelque 1 200 produits écoresponsables. (Photo: courtoisie)

Changements climatiques, pollutions, écoanxiété… Les enjeux environnementaux auxquels le monde est confronté ont aujourd’hui un impact dévastateur sur nos sociétés, pour ne pas dire sur chacun de nous. Pas moins de 73% des Québécois âgés de 18 à 34 ans disent souffrir d’écoanxiété* et 38% d’entre eux affirment avoir vu leur niveau d’inquiétude s’accroître en 2021, a montré un sondage Léger en septembre dernier.

D’où la multiplication des initiatives, ici et là, visant à remédier à la situation. Cela va de la COP26 à la «taxe carbone» en passant par des opérations locales, plus modestes, comme la Semaine de l’Impact. Au début du mois de novembre, une série de panels, d’ateliers et de rencontres, en virtuel ou à la Maison Notman, ont eu lieu afin d’informer les dirigeants de start-up sur les différentes façons d’avoir un impact positif sur la société. C’est-à-dire «un impact aussi bien environnemental que social, au diapason avec les préoccupations des Québécois», a expliqué Liette Lamonde, la PDG de Bonjour Startup Montréal, l’organisateur de l’événement, en collaboration avec Esplanade Québec, Futurpreneur, l’Institut de développement des produits, le Pôle Ideos-HEC et Polytechnique Montréal.

Céline Juppeau, la fondatrice de Kotmo, un fabricant montréalais d’objets promotionnels écoresponsables, a abondé dans le même sens: «Les grands changements de société à venir vont nécessairement être initiés par des entreprises», a-t-elle lancé à l’ouverture du panel «Intégrer l’impact dans ma start-up». Selon elle, les entrepreneurs actuels ne peuvent pas «se contenter de vivre en vase clos», ils doivent saisir qu’ils font partie d’un «écosystème vivant», et mieux, «contribuer à son équilibre et à sa santé».

Avec les trois autres participants au panel – Jean-Philippe Bergeron, le président d’OLA Bamboo, un fabricant drummondvillois de produits naturels, ainsi que Christine Teixeira et Audrey Marguerite, les fondatrices de Simplitude, une boutique en ligne québécoise vendant quelque 1 200 produits écoresponsables –, Céline Juppeau a révélé trois trucs pratiques permettant d’avoir un «impact sociétal» lorsqu’on est entrepreneur. Et ce, peu importe qu’on soit à la tête d’une start-up, d’une très petite entreprise (TPE) ou d’une PME.

 

1. Penser le «pourquoi» de son entreprise

Pour faire du bien tout en faisant des profits, il convient de se demander qu’elle est la «raison d’être» de l’entreprise, comme l’a indiqué Jean-Philippe Bergeron: «Chez OLA Bamboo, notre mission première est de contribuer à réduire les déchets plastiques, en offrant des produits de tous les jours qui sont écologiques», a-t-il dit, en soulignant que le souci environnemental est «dans l’ADN» de l’entreprise.

Chaque fois qu’une décision importante est prise ou qu’un nouveau projet est envisagé, l’équipe de direction d’OLA Bamboo se pose une question : «Est-ce que ça contribuera à diminuer significativement l’utilisation du plastique?» Si la réponse n’est pas clairement «oui», l’idée est aussitôt écartée. Sans discussion.

«Notre raison d’être nous rend hyper efficaces : nous ne nous dispersons pas dans mille projets fumeux, nous nous concentrons sur ceux qui sont en droite ligne avec nos valeurs, ceux qui, en fait, nous permettent de vraiment nous démarquer, de vraiment innover», a ajouté Jean-Philippe Bergeron.

Pour trouver la raison d’être de son entreprise, un entrepreneur doit «commencer par le “why”», a expliqué Céline Juppeau, en faisant allusion au concept de l’expert en marketing et en leadership Simon Sinek : «Prendre le temps de réfléchir à ce qui nous motive vraiment dans ce que nous entreprenons - préserver l’environnement, rendre les employés heureux, etc. - permet de gagner en efficacité et en pertinence», a-t-elle affirmé. C’est s’assurer de «devenir une entreprise durable».

Une approche à laquelle adhèrent les deux fondatrices de Simplitude depuis les débuts de leur start-up, née en mai 2021 : «Nous avons rédigé notre “why” sur une banderole et l’avons affichée devant nos deux bureaux, pour être sûres de ne jamais le perdre de vue», ont-elles confié.

 

2. Avancer étape par étape

Céline Juppeau, de Kotmo, a mis en garde contre «l’erreur du tout ou rien»: «Il arrive que des entrepreneurs s’imposent des exigences environnementales ou sociales si fortes qu’elles mettent en danger l’existence-même de leur entreprise, a-t-elle dit. Et ils laissent tomber leur envie d’avoir un impact sociétal…»

Selon elle, mieux vaut y aller étape par étape. Car l’important est de progresser à son rythme, de ne surtout pas s’arrêter en chemin.

C’est justement ce qu’a fini par réaliser OLA Bamboo, qui importe le bambou dont sont faits la plupart de ses objets. Pour réduire son empreinte écologique liée à l’importation de sa matière première venue d’Asie, l’entreprise vient de lancer le projet de se fournir localement, non plus en bambou, mais en bois. «Notre objectif est d’être bientôt en mesure d’offrir une brosse à dents en bois 100% canadien», a confié le président.

 

3. Sans cesse relever de nouveaux défis

Christine Teixeira, de Simplitude, a raconté que l’un de ses plaisirs au travail était de brasser des idées avec sa partenaire d’affaires, Audrey Marguerite: «Elle ou moi, on lance une idée en l’air, et l’autre se fait aussitôt l’avocate du diable, a-t-elle dit. Ça nous permet de dénicher des idées vraiment neuves, de nous mettre en position de relever de nouveaux défis».

Avoir un impact, ce n’est pas atteindre un objectif bénéfique pour la société et s’en contenter. C’est sans cesse relever de nouveaux défis. C’est se montrer insatiable.

Céline Juppeau trouve souvent son inspiration dans les discussions avec les entrepreneurs qu’elle rencontre. «C’est comme ça que j’ai récemment découvert une entreprise où une partie des profits est mise de côté dans l’optique d’accorder aux employés un prêt à taux zéro leur permettant de financer un projet personnel», a-t-elle dit, en glissant qu’elle songeait maintenant à faire sienne cette idée.

Et la fondatrice de Kotmo d’ajouter: «Vouloir relever de nouveaux défis, c’est se donner la chance de s’améliorer sans cesse. Ce qui est primordial, sutout en ces temps d’extrême incertitude…»

 

*NDLR: le sentiment de désarroi face aux bouleversements occasionnés par les changements climatiques

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