Pour la passion, mais aussi pour quelques bons coups

Offert par Les Affaires


Édition du 26 Septembre 2015

Pour la passion, mais aussi pour quelques bons coups

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Édition du 26 Septembre 2015

Tous ceux à qui nous avons parlé convenaient que collectionner le vin est d'abord une affaire de passion, de plaisir à partager. Mais cette passion peut parfois permettre de réaliser quelques bons coups.

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«Je ne suis pas un collectionneur qui va acheter une caisse de 12 bouteilles pour en revendre éventuellement et faire un gain financier, confie Guillaume Endo. J'achète des bouteilles pour les faire vieillir, les consommer avec des amis, profiter de la vie quoi !» Il consacre environ 10 000 $ par année pour assouvir sa passion. Sa collection, qui démarre, compte quelque 200 bouteilles.

Ses choix sont dictés d'abord par ses goûts. Il aime les vins italiens, tels les Brunello, les Barolo, les Amarone. Il participe à des clubs de dégustation. Avec des amis, il a formé un petit groupe d'acheteurs, actif lors des enchères réalisées par l'Hôtel des Encans de Montréal. «Ça permet d'avoir un plus gros budget pour acheter des caisses de 12 bouteilles puis se les répartir.» Il se fie aux pointages attribués par les grands critiques de vin tels que Robert Parker, une sommité. «Il faut vraiment faire un travail de recherche afin de tirer le maximum dans les encans.»

Une passion... et parfois de la chance

Sylvain Huet collectionne également le vin. Sa cave comprend maintenant près de 2 500 bouteilles, qui valent en tout plusieurs centaines de milliers de dollars. «Je n'ai plus de place», dit-il lorsqu'il nous la fait visiter pendant les travaux d'agrandissement de son sous-sol.

Il a commencé à s'intéresser au vin à la fin des années 1990, en tombant par hasard sur un exemplaire du magazine Wine Spectator. «J'ai vu qu'il y avait des cotes sur des vins : 95, 97, 98, etc. Ça a piqué ma curiosité.» Il est allé à la SAQ avec quelques noms en main pour en acheter. En deux ans, il avait accumulé 1 000 bouteilles dans sa cave.

Pour lui aussi, le vin est d'abord affaire de passion et de plaisir. Les premières années, il consacrait jusqu'à 2 000 heures à faire des recherches sur Internet pour s'informer. S'il possède des crus de grande valeur, il dit que l'on peut avoir «de belles surprises» avec des bouteilles de 100 $ alors que celles de 1 000 $ peuvent constituer «d'amères déceptions». Et il croit que l'on peut, pour 20 $, faire d'excellents achats.

Si tirer un éventuel profit de sa collection n'est pas son objectif, il lui est arrivé cependant de réaliser de bonnes affaires. «Un jour, à Plattsburgh, je suis allé au liquor store. Le préposé était en train de placer sur les tablettes une caisse de Carruades, un deuxième vin de Château Lafite. Les bouteilles étaient à 49 $ alors que je savais que ça valait quelques centaines de dollars sur les sites d'encan. J'ai acheté la caisse et je l'ai revendue aussitôt sur un site d'encan américain. Ce fut un one shot deal, un pur hasard.»

C'est d'ailleurs surtout aux États-Unis qu'il s'est approvisionné, tant que le dollar canadien frôlait la parité avec le billet vert américain. Les prix, explique-t-il, sont souvent une fraction de ceux affichés ici.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, M. Huet s'est souvent approvisionné chez Costco (sauf dans l'État de New York où seuls les cavistes peuvent vendre du vin). «En 2010, j'ai trouvé des Château d'Yquem 2005 à 160 $ US la demi-bouteille. Avec ma conjointe, on en a rapporté quatre. Ces mêmes demi-bouteilles se vendent 640 $ à la SAQ.»

Un peu «gambler mais pas de manière compulsive», précise-t-il, il lui est aussi arrivé de spéculer sur le vin qui arriverait en tête de liste des meilleurs de l'année du Wine Spectator. Avant que le classement ne soit dévoilé, il avait commandé plusieurs caisses du Clos des Papes Châteauneuf-du-Pape 2005, à sa succursale locale de la SAQ. Et il est tombé pile. «Les bouteilles se vendaient 48 $, mais dès que la liste du Wine Spectator est sortie, le prix a bondi à 250 $ US sur les sites d'encans américains.» Il a goûté au vin, ne l'a pas aimé... mais a revendu ses caisses avec profit.

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