Un colosse aux pieds d'argile

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Mai 2015

Un colosse aux pieds d'argile

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Édition du 09 Mai 2015

Par Pierre Théroux
Un devoir d'acheter localement

Richard Blanchet, pdg de Sous-Traitance Industrielle Québec (STIQ), juge lui aussi que le secteur manufacturier continue de jouer un rôle fort important, particulièrement en région.

«Les grands donneurs d'ordres qui fabriquent au Québec s'approvisionnent aujourd'hui davantage à l'étranger. Mais ils ont encore besoin de fournisseurs de proximité, et plusieurs entreprises se font même un devoir d'acheter localement», note-t-il. STIQ est une association manufacturière québécoise vouée à l'amélioration de la chaîne d'approvisionnement.

La présence de Bombardier et d'autres acteurs clés comme le motoriste Pratt & Whitney a favorisé le développement d'une grappe aérospatiale et d'un grand nombre de fournisseurs de cette industrie concentrée dans la région de Montréal. Même si Bombardier, troisième avionneur civil mondial, a délocalisé une partie de sa production chez nos voisins du Sud et au Mexique, ses activités, même internationales, profitent encore à plusieurs PME manufacturières d'ici.

Ces dernières années, bon nombre d'équipementiers et de sous-traitants étrangers sont d'ailleurs venus s'implanter ici pour se rapprocher et profiter des contrats de ce maître d'oeuvre. L'entreprise française Aerolia, après avoir été sélectionnée comme fournisseur par Bombardier, a récemment établi sa première usine nord-américaine à Mirabel pour y assembler le fuselage central des nouveaux avions d'affaires Global 7000 et 8000.

Quelques points positifs

Fait à souligner : même si la majorité des industries manufacturières ont subi des pertes d'emplois depuis 2000, certains secteurs ont plutôt progressé, tels que ceux du matériel de transport, de la transformation alimentaire ainsi que des produits en plastique et en caoutchouc.

De plus, le déclin du secteur manufacturier, que la crise économique et financière de 2008 a accéléré, s'est passablement estompé ces dernières années. «Le choc s'est particulièrement fait sentir de 2003 à 2010. On observe une certaine stabilité depuis trois ans», constate Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins.

Autre bonne nouvelle : la croissance de l'économie américaine, conjuguée à la baisse du dollar canadien, laisse poindre des jours meilleurs pour l'industrie manufacturière. L'Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l'Union européenne est aussi de bon augure. L'entente «devrait accroître les échanges commerciaux avec l'Europe et permettre à des entreprises d'ici d'explorer de nouveaux marchés», précise Mme Noreau.

L'expérience montre toutefois que les fabricants devront éviter de miser uniquement sur la faiblesse du dollar canadien. «La croissance passe nécessairement par l'international. Mais les entreprises doivent offrir des produits innovants et investir pour améliorer leur productivité», souligne Véronique Proulx, directrice, communications, affaires publiques et stratégies chez les Manufacturiers et exportateurs du Québec. En 2012, l'investissement privé en machines et matériel représentait 4,9 % du PIB du Québec, en baisse de 40 % par rapport à 1999, indique le Centre sur la productivité et la prospérité de HEC Montréal.

Le Québec, à l'image de l'Allemagne, devra aussi «développer davantage de moyennes et grandes entreprises à plus forte valeur ajoutée», indique Louis Duhamel. Car, sans le développement d'autres fleurons comme Bombardier, CAE, Lassonde, Marmen, Premier Tech et Ressorts Liberté, son secteur manufacturier restera fragile.

> 14,3 %: Le secteur manufacturier représente aujourd’hui 14,3 % du PIB du Québec par rapport à 23,6 % en 2000.

Cliquez ici pour consulter le dossier Secteur manufacturier: la carte des usines

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