Matritech investit dans ses équipements, et ça lui rapporte !

Publié le 06/05/2015 à 17:00

Matritech investit dans ses équipements, et ça lui rapporte !

Publié le 06/05/2015 à 17:00

Par Benoîte Labrosse

L’an dernier, 30 % des PME manufacturières interrogées dans le cadre du Baromètre industriel québécois de Sous-traitance industrielle du Québec ont investi plus de 5 % de leur chiffre d’affaires dans l’achat d’équipement. Parmi elle, la drummondvilloise Matritech, qui fabrique des pièces à partir de feuille et de bobines de métal destinées à des donneurs d’ordres des domaines du transport, des véhicules récréatifs, du luminaire et de la construction.

L’entreprise d'estampage, de découpage laser, de poinçonnage, de pliage et de soudage a investi en 2014 «aux alentour de 9 %» de son chiffre d’affaires en achat d’équipement. Une bonne partie du budget a servi à acquérir la première cellule de pliage entièrement robotisée Trubend Cell 7000 au Canada. «La main-d’œuvre spécialisée devient difficile à trouver, donc nous nous tournons vers l’automatisation, fait remarquer son président, Stéphane Bourgeois. Et cette machine me donne un avantage, parce qu’elle fabrique des lots de 5 000 pièces sans s’arrêter.»

Il ne s’agit là que d’un exemple parmi les nombreuses acquisitions de cette PME d’environ 120 employés, qui a investi près de 15 M$ depuis ses débuts en 1989. «Je pousse beaucoup vers les appareils à la fine pointe de la technologie pour augmenter notre croissance et notre performance», explique M, Bourgeois, qui a cofondé l’entreprise avec son père et un troisième associé.

Même si les investissements en équipements de Matritech atteignent annuellement entre 5 et 10 % de son chiffre d’affaires, le dernier budget était environ 30 % plus élevé que celui de 2013. «C’est sûr que si j’avais acheté deux plieuses régulières, cela m’aurait couté moins cher que ma plieuse robotisée, mais je n’aurais pas la même performance», fait valoir son président.

«Pour nous, c’est vraiment une question de survie, poursuit son directeur des opérations, Jean-Francois Nadeau. Notre domaine est très compétitif, donc nous ne pouvons jamais nous permettre de rester avec des technologies moins avancées, moins efficaces, moins rapides ou qui produisent des pièces de moindre qualité.»

Un bond de 60 % de son chiffre d’affaires

L’une des grandes conclusions du le Baromètre industriel, soit que «les entreprises qui investissent plus de 5 % de leur chiffre d’affaires en achat d’équipement ont une bien meilleure performance que celles qui y investissent moins de 2 %», se vérifie chez Matritech.

Depuis 2010, le chiffre d’affaires de la PME du centre du Québec a augmenté de 60 %, entre autres parce qu’elle compte «facilement entre 10 et 15 clients de plus». Une croissance qui s’explique par le fait que le nombre de soumissions effectuées «n’a pas loin de doublé» au cours de cette période, selon les estimations de Stéphane Bourgeois.

La PME peut solliciter davantage de contrats parce qu’elle a réduit ses besoins en main-d’œuvre spécialisée. «Nos équipements nous permettent de programmer énormément dans les bureaux avant d’envoyer [la commande] sur le plancher, et donc de dépendre de moins d’opérateurs pour produire», souligne Jean-François Nadeau.

«Sans mes robots-soudeurs, il aurait fallu que je trouve huit soudeurs, mais c’est une denrée rare! Maintenant, j’ai besoin d’experts qui vont programmer mes robots et de journaliers pour mettre [les matériaux] et juger de la qualité des pièces, mais pas de soudeurs», illustre M. Bourgeois.

Ce qui ne signifie pas que les travailleurs en chair et en os perdent leur importance. Au contraire. «Les investissements, je les ai toujours faits en équipe avec les employés, qui m’amènent à réfléchir aux problématiques qu’ils rencontrent sur le plancher, assure-t-il. J’essaie de faire les meilleurs choix avec eux, ceux qui vont le mieux combler nos besoins présents et futurs, même si ça coûte plus cher.»

«Ce n’est pas parce que tu achètes de l’équipement qu’il va fonctionner, conclut le Drummondvillois. Il faut y mettre du temps et de l’énergie, donc si tu n’as pas assez de gens pour supporter tes projets à l’interne, ça ne marchera pas.»

Faire une place de choix aux nouvelles acquisitions

L’achat de nouveaux équipements assure une meilleure performance à l’entreprise, mais encore faut-il les installer de manière efficace. C’est pourquoi Matritech a investi «plus d’un demi-million de dollars» et près d’un an et demi de travail dans la réorganisation physique des deux bâtiments qu’elle occupe.

«Nous n’avions plus de place pour les nouveaux équipements, donc nous avons "agrandi par l’intérieur" en réorganisant entre 80 et 90 % de l’espace, résume Jean-François Nadeau. L’objectif était de gagner en efficacité du flux des matériaux et des pièces, dans un hybride de pensées lean et départementale.»

Les équipements de même usage ont donc été regroupés, des tables roulantes intégrées pour faciliter le déplacement des pièces entre les différents secteurs, et toutes les opérations ramenées au niveau du sol pour ne plus dépendre d’un charriot élévateur. «Nous avons beaucoup travaillé pour réduire nos délais de production, mais aussi pour prévoir le futur, car nous pourrons ajouter de nouveaux équipements sans problème», assure Stéphane Bourgeois.

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