Au service de la mobilité durable


Édition du 25 Octobre 2023

Au service de la mobilité durable


Édition du 25 Octobre 2023

Même si les infrastructures de transport comportent une importante portion d’ingénierie, l’architecte amène la vision à l’échelle du voyageur. (Photo: 123RF)

Les projets de transport public d’envergure représentent des défis complexes que seule une équipe interdisciplinaire peut relever avec brio.

Anouk Boucher-Pilon se spécialise depuis une quinzaine d’années en transport. L’architecte associée chez STGM architecture, membre de la Table d’expertise en transport collectif de l’Association québécoise des transports (AQTR), planche avec ses collègues sur des projets d’envergure, comme le Réseau express métropolitain (REM) et le tramway de Québec.

Elle fait partie de la poignée d’architectes qui se spécialisent en transport collectif au Québec.

Pour elle, l’interdisciplinarité constitue un atout primordial, et même « un besoin ». « Dans ce genre de mandat, chaque discipline a son morceau du casse-tête et toutes les parties doivent être mises ensemble pour former un tout cohérent, un projet qui se tient », explique-t-elle.

En matière de mobilité durable, les architectes font partie de l’équipe-maître, qui regroupe plusieurs professionnels, comme les différents ingénieurs, les urbanistes et les estimateurs. « On accompagne le client dès le départ dans la définition de ses besoins et on l’aide à traduire ses intentions en mots ou en dessins », précise Anouk Boucher-Pilon.

Au-delà de la conception, les architectes rédigent le devis de performance et escortent le client pendant l’appel de qualification, la construction ainsi que le déploiement des infrastructures. Leur expertise assure une continuité.

 

Protecteur de la vision

Même si les infrastructures de transport comportent une importante portion d’ingénierie, l’architecte amène la vision à l’échelle du voyageur. « On met beaucoup d’efforts sur ce point. En touchant les différents enjeux architecturaux, notre implication assure le développement d’infrastructures qui considèrent l’usager. On essaie de favoriser des déplacements faciles, fiables et sécuritaires, tout en intégrant les lieux au milieu de vie de façon optimale. »

En cours de route, Anouk Boucher-Pilon n’hésite pas à rappeler aux autres intervenants pour qui ils construisent ces projets. « Du début à la fin, il faut penser à l’usager et à comment il se déplace, que ce soit en ce qui a trait à la signalétique, au mobilier urbain ou à la sécurité. »

 

De multiples détails à l’étude

Anouk Boucher-Pilon insiste pour dire qu’un réseau de transport structurant est un projet de développement durable en soi. « Ça nous permet de déplacer les gens dans la ville autrement qu’en voiture et donc de réduire les émissions de gaz à effets de serre. On peut aussi concevoir des bâtiments qui ont une performance énergétique supérieure », illustre-t-elle.

L’architecte souligne que l’équipe maître aborde les projets de mobilité durable de façon plus large avant de s’attarder aux détails. « On commence à regarder les caractéristiques de la ville, les grands axes routiers et les modes de transport déjà en place. Après, de concert avec les autres intervenants, on réfléchit à quel endroit on devrait implanter des stations, idéalement près de futurs développements immobiliers où il y aura de l’achalandage. »

Ces décisions sont prises en ateliers de discussion, où chacun exprime les contraintes et les possibilités de sa discipline. « Ça aide à ancrer le projet dans le tissu urbain, croit-elle. En équipe, on discute des avantages des différents modes de transport. Est-ce que c’est mieux d’opter pour un système par autobus, par tramway, par métro, d’avoir des stations de surface ou souterraines ? On analyse ce qui est possible et optimal selon la ville. »

Les différentes disciplines de bâtiment échangent sur des défis différents. « Lors de la conception technique d’une station souterraine, par exemple, l’apport technique en ingénierie amène à connaître les contraintes particulières à ce type d’ouvrage. L’architecte conçoit les aménagements en travaillant avec ces limites, tout en tentant de les optimiser afin de réaliser le meilleur projet. »

 

Des projets bonifiés

La collaboration entre les divers experts permet d’optimiser la conception des infrastructures en considérant à la fois l’usager et la communauté desservie, la viabilité environnementale et la rationalisation des coûts.

Patrimoine bâti, accessibilité aux espaces et histoire sont autant de composants pris en considération par l’équipe. « Quand on travaille sur des projets de mobilité urbaine, on veut donner une identité au lieu et offrir une qualité architecturale à l’épreuve du temps. Tous ces éléments influencent les choix pour le réseau structurant. Chaque composant est inspiré de l’environnement. La solution ne sera donc pas la même à Québec et à Montréal. »

Le tramway de Québec sera en effet implanté dans la ville, entouré de bâtiments qui ont une histoire, rappelle Anouk Boucher-Pilon. Le REM, réalisé sur la Rive-Sud de Montréal entre les voies d’une autoroute, ne s’insère pas du tout dans le même cadre bâti. Les deux projets façonnent néanmoins tous les deux les villes de demain.

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