Bourse: «blue chip» et petite capitalisation

Publié le 08/02/2024 à 11:00

Bourse: «blue chip» et petite capitalisation

Publié le 08/02/2024 à 11:00

Par Pierre Théroux

(Photo: 123RF)

Les Affaires vous présente SE LANCER EN BOURSE, une rubrique bimensuelle dédiée aux jeunes et aux moins jeunes qui veulent faire le grand saut.

SE LANCER EN BOURSE. Le marché boursier canadien regroupe plus de 3 000 entreprises dont la capitalisation boursière varie de moins de 1 million de dollars à plus de 180 milliards. La Banque Royale du Canada (RBC), avec une capitalisation boursière oscillant autour de 183 G$, est actuellement la plus grande société au pays. Les autres institutions financières TD et BMO, de même que les entreprises de chemin de fer CN et CPKC, figurent aussi parmi les 10 plus importantes sociétés canadiennes en termes de capitalisation boursière et viennent en tête de liste des sociétés composant l’indice S&P/TSX 60.

Mais quelle est l’importance, direz-vous, de s’intéresser à la capitalisation boursière des sociétés ? Tout simplement parce que lorsqu’on investit en Bourse, il n’est pas rare d’entendre des expressions comme grande, moyenne et petite capitalisation. Et que cette valorisation permet ainsi de faire la distinction entre des actions considérées comme étant plus sûres ou plus volatiles.

 

Stabilité et maturité

«Les titres de grande capitalisation sont associés à des sociétés de grande qualité bien implantées dans leur secteur d’activité qui, par leur longévité et leurs modèles d’affaires, sont généralement plus stables et matures. Elles sont donc considérées comme moins risquées en termes d’investissement», explique Marie-Josée Turcotte, gestionnaire de portefeuille et conseillère en placement au sein de la firme BMO Nesbit Burns.

Ces sociétés à forte capitalisation boursière, dont les actions sont habituellement les plus échangées sur les marchés, sont aussi ce qu’on surnomme généralement des «blue chips». L’appellation fait référence aux jetons de plus grande valeur utilisées au poker.

«Ce sont des sociétés qui sont des chefs de file, dont la santé financière et la profitabilité perdurent dans le temps, et dont le modèle d’affaires est habituellement plus fiable comparativement à des sociétés de plus petite capitalisation», renchérit Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret.

 

Des petites fringantes

Les sociétés à petite capitalisation sont pour leur part des entreprises en devenir qui ont le potentiel de croître rapidement. Elles sont du même coup considérées comme des placements à plus haut risque et très volatils, car la valeur de leurs titres peut connaître d’importantes variations, et ce, sur une courte période de temps.

«Ces entreprises émergentes sont plus sensibles aux perturbations économiques et leurs actions peuvent donc enregistrer des fluctuations de prix qui peuvent faire peur aux investisseurs qui ont une moins grande tolérance aux risques», souligne Marie-Josée Turcotte.

«Le bêta des petites capitalisations est plus élevé. Quand le titre baisse, ça amène des investisseurs à vendre, et quand il monte ils en achètent» ajoute Vincent Fournier, en faisant une analogie avec le principe de la célèbre saucisse Hygrade.

Il est aussi plus difficile de bien connaître les sociétés à plus petite capitalisation. «Il y a beaucoup d’information et d’analyses disponibles sur les grandes sociétés. Ce n’est pas toujours le cas avec les sociétés à plus petite capitalisation boursière. Leurs titres sont généralement moins échangés et moins étudiés par les analystes financiers», indique l’Autorité des marchés financiers (AMF).

 

Diversification

Qui dit risque, dit aussi opportunité. Le potentiel de croissance des sociétés à petite capitalisation, qui en sont donc encore à leurs premiers stades de développement, offre ainsi un plus grand potentiel de rendement boursier. Sans oublier que «les grandes entreprises de demain se retrouvent peut-être dans les petites sociétés d’aujourd’hui», note Vincent Fournier.

Il existe aussi des entreprises à moyenne capitalisation. En comparaison, ces sociétés sont soit dans une phase de croissance, soit sur le point d’en connaître une. Elles offrent aussi un meilleur équilibre entre risque et rendement.

Dans tous les cas, les investisseurs peuvent satisfaire leurs besoins de diversification en ayant dans leur portefeuille des actions de sociétés à petites, moyennes et grandes capitalisations. Le choix dépendra aussi de leurs objectifs financiers et de leur tolérance au risque.

Enfin, s’il est important de connaître la valorisation boursière des entreprises, c’est aussi parce que certains cycles de marché boursier sont plus ou moins favorables à certains profils de valeurs boursières.

 

La capitalisation boursière est le nombre d’actions en circulation d’une société cotée en Bourse multipliée par le prix de l’action. Elle est couramment utilisée pour classer les entreprises en petites, moyennes et grandes capitalisations:

Sociétés à petite capitalisation: ce sont habituellement de jeunes entreprises qui sont aux premiers stades de leur développement. De nombreux investisseurs surveillent de près les actions de ces sociétés tout en attendant des signes de croissance plus concrets ou la confirmation que ces entreprises sont en difficulté.

 

Sociétés à moyenne capitalisation: ces entreprises peuvent être plus difficiles à analyser, car il n’est pas toujours évident de déterminer si elles entrent dans une phase de croissance ou si celle-ci tire à sa fin. Certains investisseurs peuvent être d’avis que la valeur des actions peut encore augmenter, alors que d’autres sont prêts à jeter l’éponge et à encaisser leurs profits.

 

Sociétés à grande capitalisation: il s’agit de grandes entreprises qui exercent habituellement leurs activités dans le monde entier. Elles disposent souvent de liquidités importantes et sont généralement en mesure de piger dans leurs profits pour récompenser les investisseurs au moyen de dividendes constants et croissants.

 

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