Réussir un retour au travail en douceur

Publié le 15/01/2015 à 00:07

Réussir un retour au travail en douceur

Publié le 15/01/2015 à 00:07

Après un congé maladie provoqué par un problème de santé mentale, le retour au travail représente une étape stratégique. En effet, il existe souvent un lien entre le départ et le travail.

« Il est donc important d’avoir un soutien au retour et ce soutien doit avoir été mis en place avant que la personne ne revienne», rappelle Evelyn Kedl, consultante prévention et gestion des conflits et soutien au rétablissement et au retour au travail.

Souvent traité à tort comme un problème de santé physique, le retour de congé maladie pour cause de santé mentale doit être adapté au problème rencontré.

« Une personne qui a subi un stress post-traumatique, par exemple, ne doit pas retourner au travail de la même façon qu’une personne ayant eu un épuisement professionnel, une dépression ou un burn-out. Cela demande une stratégie différente et personnalisée, qui doit se préparer en amont», résume Angelo Soares, professeur titulaire au département d’organisation et ressources humaines de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM.

La première étape consiste à mettre sur pied une procédure écrite de retour au travail, afin que celui-ci se déroule sous les meilleurs auspices à la fois pour le salarié, l’entreprise et les équipes.

« Cela consiste à déterminer quelles sont les différents outils mis à la disposition de l’employé et les étapes de sa réintégration au travail, de manière à clarifier et organiser le retour », résume Mario Messier, directeur scientifique du Groupe entreprises en santé. Une démarche rarement respectée toutefois. Il note que sur les 56 entreprises possédant la norme Entreprise en santé, peu d’entre elles possèdent une telle procédure écrite.

Garder le contact

Tout au long de l’arrêt maladie, les experts préconisent de garder le contact avec le salarié, afin de ne pas couper le lien. « Il ne s’agit pas d’appeler tous les jours, mais de temps en temps pour rappeler les différentes étapes qui vont se présenter et pour demander des nouvelles, afin que l’employé sente qu’il fait encore partie de l’équipe. Si l’individu se sent apprécié et respecté, son retour sera plus facile », avance Mario Messier.

Envoi de fleurs, de chocolats, ou encore d’une carte signée par les collègues : tous les moyens sont bons pour manifester à la personne qu’elle bénéficie du soutien moral de son équipe.

Il peut être également utile de donner un document écrit au salarié résumant les étapes à suivre, les visites à effectuer et les démarches administratives à accomplir. « Cela permet de sécuriser ces personnes qui, dans leur état, ne sont pas forcément capables de se souvenir de tout ce qui va leur être dit en partant. Sinon, elles vont s’épuiser davantage à rechercher tous les 15 jours les papiers qu’elles doivent fournir», résume-t-il.

Pour faire le pont entre l’entreprise et le salarié, certaines entreprises embauchent un intervenant extérieur mandaté pour rétablir la communication. « Cela permet d’offrir un espace de parole neutre où le salarié peut parler des problématiques qu’il a rencontrées et des solutions qui pourraient être mises en place. Il se sent alors écouté. On peut faire la même chose du côté du gestionnaire, afin de dénouer certaines problématiques tout en respectant la confidentialité des deux parties», estime Evelyn Kedl.

Avant le retour en poste, le gestionnaire devra également prendre le temps de rencontrer le salarié pour lui expliquer les changements éventuels survenus au cours de son absence et évaluer ses besoins d’accommodements.

Préparer le retour

Pour être durable, le retour devra aussi être progressif. « Il ne faut pas s’attendre à ce que le travailleur soit 100% fonctionnel dès son retour. C’est comme lorsqu’on recommence un entraînement après une blessure physique : on n’est pas aussi efficace qu’avant », souligne Mario Messier.

Une bonne stratégie consiste à proposer d’abord un retour à temps partiel, lorsque la nature du poste le permet. Angelo Soares rappelle quant à lui que les consignes des médecins traitants gagneraient aussi à être mieux respectées, afin d’éviter les retours trop rapides entraînant du présentéisme et des rechutes.

Effectuer un suivi au bout de quelques jours permettra enfin de vérifier comment se sent le salarié et quels sont ses besoins réels en terme d’accommodements.

« Il peut arriver qu’une personne qui n’était pas bien à son poste demande à en changer en raison d’un conflit, mais ce n’est pas si fréquent. On peut aussi être amené à réduire la charge de travail et les attentes lorsqu’on s’aperçoit qu’elles étaient trop élevées », conclut Evelyn Kedl.

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