Les gestionnaires sont à bout de souffle

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Janvier 2022

Les gestionnaires sont à bout de souffle

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Janvier 2022

(Photo: 123RF)

SANTÉ AU TRAVAIL. À cause de la crise sanitaire, plusieurs nouvelles responsabilités ont atterri dans la cour des gestionnaires : la logistique qui accompagne le ballet des mesures sanitaires et la réorganisation du travail — à distance, en présentiel ou en mode hybride, selon la tendance de la courbe épidémiologique. Tout cela en prenant soin des membres de leur équipe, dont certains sombrent dans la déprime, voire la dépression, pendant cette période de grande incertitude. Résultat: leur santé mentale se détériore devant l’ampleur de la tâche. L’heure est venue de veiller sur eux.

L’Indice de santé mentale de Solutions Mieux-être LifeWorks a établi, en novembre dernier, que les gestionnaires présentent 70 % plus de risques de vivre des épisodes de crise et d’angoisser pour leur propre santé mentale que ceux qui n’ont pas d’employés à leur charge.

« Les gestionnaires sont épuisés. Ils ont de la difficulté à trouver de la motivation », constate Geneviève Desautels, CRHA, qui tenait les rênes des firmes Amplio Stratégies et Illuxi jusqu’en novembre, avant de prendre la tête de l’organisme Éduc’alcool. Elle rapporte que plusieurs chefs d’équipe quittent leur emploi dans l’espoir de trouver l’herbe plus verte chez le voisin.

Pourquoi une telle détresse ? D’une part, il y a l’incapacité de certains de ces dirigeants de déléguer. Ceux-ci sont de véritables pieuvres qui se mêlent de tous les dossiers, ce qui décharge leurs employés, mais les rend également moins volontaires, illustre la CRHA.

Le manque de connaissance en matière de santé mentale et l’absence de soutien de la haute direction expliquent d’autre part les difficultés de ces gestionnaires à veiller sur eux-mêmes, voire sur les membres de leur équipe. 

Qui plus est, en période de crise, alors que les dépenses doivent être réduites, les programmes de formation — notamment sur le bien-être au travail — sont rapidement mis de côté, souligne Geneviève Desautels.

« La vraie source du problème, c’est l’entreprise, ou du moins les personnes qui devaient s’assurer que les gestionnaires ont les outils pour faire leur « job » » affirme-t-elle avec aplomb, en précisant avoir fait ce constat autant dans le secteur public que privé. 

 

Une responsabilité partagée

Le directeur général de l’organisme de soutien Relief, Jean-Rémy Provost, abonde dans le même sens, tout en ajoutant que la santé mentale est une obligation collective. La part de responsabilité de chacun est toutefois mal définie. « On a tendance à mettre la responsabilité sur les gestionnaires, mais la haute direction a ses responsabilités, et les employés aussi », mentionne-t-il. 

La sphère décisionnelle doit en effet donner le signal que la santé mentale des employés est primordiale au bon déroulement des activités de l’entreprise. Sans quoi, toute initiative promouvant le bien-être psychologique n’est qu’un coup d’épée dans l’eau, avance Jean-Rémy Provost. 

 

Prendre conscience

La pandémie de COVID-19 a quand même eu un effet positif : amorcer une réelle réflexion sur la santé mentale et faire comprendre aux entreprises qu’elles avaient un rôle à jouer dans ce domaine. Pour preuve, les services de Relief — qui organise des conférences, des ateliers et des sessions d’accompagnement pour mieux outiller les gestionnaires en matière de santé mentale, mais aussi les employés et les membres de la haute direction — sont davantage réclamés. 

« On fait réaliser aux gestionnaires qu’ils doivent d’abord et avant tout prendre soin de leur propre santé mentale », explique Jean-Rémy Provost. L’organisme leur enseigne à reconnaître les signes avant-coureurs d’une détresse psychologique, à communiquer avec les personnes souffrantes et à les diriger vers des ressources d’aide. « Les gestionnaires n’ont pas à tout prendre sur eux, mais ils ne doivent jamais laisser un employé [mal en point] seul », ajoute son directeur général. 

 

Une dose de bienveillance

Au-delà de toutes les activités que peuvent organiser les entreprises pour rappeler l’importance de veiller sur la santé mentale, celles-ci doivent aussi revoir leurs façons de faire pour y injecter une dose de bienveillance, estiment les experts. 

« Ce n’est pas une tâche de plus », fait valoir Geneviève Desautels. Elle suggère entre autres de commencer une réunion hebdomadaire « par un tour de table pour voir comment se porte l’équipe ». Quand un membre de la haute direction rencontre un gestionnaire, elle propose de « lui demander d’abord comment il va, sur une échelle de 1 à 10 ».

Ces petites attentions, qui n’entraînent aucune dépense, mais qui requièrent du temps, peuvent faire une différence dans le quotidien des gestionnaires. La CRHA conseille d’ailleurs à ces derniers de prendre l’initiative d’instaurer ces rituels avec les membres de leur équipe, puisqu’ils auront une incidence sur leur performance à moyen et à long terme. 

Ce qui convaincra peut-être la haute direction de faire de même avec les cadres.

 

À cause de la crise sanitaire, plusieurs nouvelles responsabilités ont atterri dans la cour des gestionnaires : la logistique qui accompagne le ballet des mesures sanitaires et la réorganisation du travail — à distance, en présentiel ou en mode hybride, selon la tendance de la courbe épidémiologique. Tout cela en prenant soin des membres de leur équipe, dont certains sombrent dans la déprime, voire la dépression, pendant cette période de grande incertitude. Résultat : leur santé mentale se détériore devant l’ampleur de la tâche. L’heure est venue de veiller sur eux.
L’Indice de santé mentale de Solutions Mieux-être LifeWorks a établi, en novembre dernier, que les gestionnaires présentent 70 % plus de risques de vivre des épisodes de crise et d’angoisser pour leur propre santé mentale que ceux qui n’ont pas d’employés à leur charge.
« Les gestionnaires sont épuisés. Ils ont de la difficulté à trouver de la motivation », constate Geneviève Desautels, CRHA, qui tenait les rênes des firmes Amplio Stratégies et Illuxi jusqu’en novembre, avant de prendre la tête de l’organisme Éduc’alcool. Elle rapporte que plusieurs chefs d’équipe quittent leur emploi dans l’espoir de trouver l’herbe plus verte chez le voisin.
Pourquoi une telle détresse ? D’une part, il y a l’incapacité de certains de ces dirigeants de déléguer. Ceux-ci sont de véritables pieuvres qui se mêlent de tous les dossiers, ce qui décharge leurs employés, mais les rend également moins volontaires, illustre la CRHA.
Le manque de connaissance en matière de santé mentale et l’absence de soutien de la haute direction expliquent d’autre part les difficultés de ces gestionnaires à veiller sur eux-mêmes, voire sur les membres de leur équipe. 
Qui plus est, en période de crise, alors que les dépenses doivent être réduites, les programmes de formation — notamment sur le bien-être au travail — sont rapidement mis de côté, souligne Geneviève Desautels.
« La vraie source du problème, c’est l’entreprise, ou du moins les personnes qui devaient s’assurer que les gestionnaires ont les outils pour faire leur « job » » affirme-t-elle avec aplomb, en précisant avoir fait ce constat autant dans le secteur public que privé. 
Une responsabilité partagée
Le directeur général de l’organisme de soutien Relief, Jean-Rémy Provost, abonde dans le même sens, tout en ajoutant que la santé mentale est une obligation collective. La part de responsabilité de chacun est toutefois mal définie. « On a tendance à mettre la responsabilité sur les gestionnaires, mais la haute direction a ses responsabilités, et les employés aussi », mentionne-t-il. 
La sphère décisionnelle doit en effet donner le signal que la santé mentale des employés est primordiale au bon déroulement des activités de l’entreprise. Sans quoi, toute initiative promouvant le bien-être psychologique n’est qu’un coup d’épée dans l’eau, avance Jean-Rémy Provost. 
Prendre conscience
La pandémie de COVID-19 a quand même eu un effet positif : amorcer une réelle réflexion sur la santé mentale et faire comprendre aux entreprises qu’elles avaient un rôle à jouer dans ce domaine. Pour preuve, les services de Relief — qui organise des conférences, des ateliers et des sessions d’accompagnement pour mieux outiller les gestionnaires en matière de santé mentale, mais aussi les employés et les membres de la haute direction — sont davantage réclamés. 
« On fait réaliser aux gestionnaires qu’ils doivent d’abord et avant tout prendre soin de leur propre santé mentale », explique Jean-Rémy Provost. L’organisme leur enseigne à reconnaître les signes avant-coureurs d’une détresse psychologique, à communiquer avec les personnes souffrantes et à les diriger vers des ressources d’aide. « Les gestionnaires n’ont pas à tout prendre sur eux, mais ils ne doivent jamais laisser un employé [mal en point] seul », ajoute son directeur général. 
Une dose de bienveillance
Au-delà de toutes les activités que peuvent organiser les entreprises pour rappeler l’importance de veiller sur la santé mentale, celles-ci doivent aussi revoir leurs façons de faire pour y injecter une dose de bienveillance, estiment les experts. 
« Ce n’est pas une tâche de plus », fait valoir Geneviève Desautels. Elle suggère entre autres de commencer une réunion hebdomadaire « par un tour de table pour voir comment se porte l’équipe ». Quand un membre de la haute direction rencontre un gestionnaire, elle propose de « lui demander d’abord comment il va, sur une échelle de 1 à 10 ».
Ces petites attentions, qui n’entraînent aucune dépense, mais qui requièrent du temps, peuvent faire une différence dans le quotidien des gestionnaires. La CRHA conseille d’ailleurs à ces derniers de prendre l’initiative d’instaurer ces rituels avec les membres de leur équipe, puisqu’ils auront une incidence sur leur performance à moyen et à long terme. 
Ce qui convaincra peut-être la haute direction de faire de même avec les cadres.

 

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