REER ou CELI : d'autres cas à l'étude

Publié le 24/02/2012 à 11:11

REER ou CELI : d'autres cas à l'étude

Publié le 24/02/2012 à 11:11

L'âge du client, la combinaison des régimes d'épargne, la carrière ainsi que la santé du client peuvent aussi venir influencer son choix entre régime enregistré d'épargne-retraite (REER) et compte d'épargne libre d'impôt (CELI).

Dans ce deuxième article d'une série de deux, nous continuons à explorer les facteurs qui déterminent si un client devrait privilégier le REER ou le CELI dans le cadre de son épargne retraite.

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L'âge du client

Un jeune client, qui n'a pas encore accumulé une proportion considérable de fonds dans le REER ou le CELI, a presque toujours avantage à privilégier le CELI s'il gagne un revenu faible ou moyen, selon Alexandre Laurin de l'Institut C.D. Howe, qui publiera une étude prochainement sur ce genre de cas. Il trace la frontière à environ 50 000 $ de revenu annuel, mais varie selon si le client est célibataire ou en couple.

« Bien que le taux d'imposition de ces travailleurs peut être assez élevé à cause de la réduction des prestations, que ce soit le crédit d'impôt pour enfant ou le crédit pour solidarité au Québec, lorsque vient le temps de la retraite, les travailleurs vont perdre du supplément de revenu garanti (SGR). La récupération fiscale du SRG est tellement élevée, qu'ils devraient économiser dans un CELI », soutient Alexandre Laurin.

Dans un contexte où le gouvernement conservateur envisage des coupes de programmes sociaux liés à la vieillesse, dont le SRG, les jeunes clients devraient toutefois se montrer prudent par rapport à ces hypothèses, selon Renée Gladu, CA et associée au service de fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) : « Il ne faut pas que le jeune bâtisse son fonds de retraite uniquement la possibilité de retirer son SRG, parce que j'ai l'impression que les règles vont changer dû au fait que les baby-boomers vivent plus longtemps et qu'il y a une pénurie de jeunes pour remplacer les postes vacants laissés par les baby-boomers. »

La combinaison des régimes

L'utilisation combinée du REER avec le régime enregistré d'épargne-étude (REEE) peut amener les parents ayant à charge des enfants à avoir un taux implicite d'imposition plus élevé durant leur vie active qu'à leurs vieux jours. Cette situation favorise alors la cotisation au REER plutôt qu'au CELI.

Prenons l'exemple d'un couple de Québécois ayant deux enfants mineurs dont le revenu est de 50 000 $ et qui cotise 5000 $ au REER. En plus de l'économie d'impôt de 1425 $ qu'il obtient étant donne son taux d'impôt personnel de 28,5 %, le couple profitera d'une hausse de la prestation fiscale pour enfant de 200 $, du paiement de soutien aux enfants de 200 $, du remboursement de TPS de 170 $ et du crédit de solidarité de 300 $, expliquait Josette St-Amand, conseillère en fiscalité au Mouvement Desjardins, lors d'un webinaire de Finance et Investissement.

Si le couple investit la somme de ces avantages (2 295 $) dans un REEE, il obtiendra une subvention des deux paliers de gouvernement de 689 $, pour un total des avantages de 2984 $, ou près de 60 % des 5000 $ investis. Ce taux est nettement moindre que le taux d'imposition implicite qu'un couple de 65 ans dont le revenu est supérieur à 25 000 $ et fractionné de manière optimale, selon les courbes de Claude Laferrière.

« Si [les deux conjoints] ont cotisé dans leur CELI pour développer de bonnes habitudes d'épargne, ces personnes, le moment venu, pourront retirer l'argent de leur CELI, cotiser au REER et en retirer de grands avantages », mentionne Josette St-Amand.

La phase de carrière

En règle générale, une personne sans enfant en début de carrière dont le revenu est inférieur à 40 000 $ devrait privilégier le CELI, selon Josette St-Amand. Lorsque son taux d'imposition implicite sera plus élevé, soit lorsqu'il gagnera de meilleurs revenus ou lorsqu'il aura des enfants, il pourra ainsi utiliser ces épargnes et cotiser au REER.

« Le CELI intéressant pour les jeunes qui ont mis des sous de côté, et ont peu de cotisations de REER, mais des revenus pas assez élevés. Il y a des jeunes qui ont beau compte de banque et qui pourrait ainsi économiser de l'impôt », note Renée Gladu.

La précarité de revenus peut également amener un client à favoriser le CELI avant le REER, estime Fabien Major, président de Major Gestion Privée. « Quelqu'un qui a un emploi précaire, même s'il a de bons revenus, le REER n'est peut-être pas pour lui. En cas de coup dur, il devra puiser dans ses épargnes enregistrées s'il n'a pas un fonds d'urgence bien garni », observe-t-il.

Si ce nouveau chômeur retirait ses REER, ses prestations d'assurance emploi auraient été amputées ce qui l'aurait appauvri davantage. « La beauté du CELI est que je peux remplir mon CELI en premier. Dès que je vais avoir une meilleure situation d'emploi, avec un taux marginal plus élevé, je vais déplacer mon CELI dans mon REER », dit Fabien Major.

La santé du client

En cotisant au CELI, un client ayant une santé précaire peut ainsi toucher aux sommes économisées sans incidence fiscale. « Il y a des gens qui vont devoir sortir 15 000 $ pour se soigner. Le facteur humain est plus important que le facteur mathématique. Les gens ont beau avoir des plans, il peut arriver une maladie, un décès. Et ils vont modifier leur plan de retraite », souligne Fabien Major.

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