Ingénieure de combat dans l’armée canadienne

Publié le 22/10/2015 à 00:01

Ingénieure de combat dans l’armée canadienne

Publié le 22/10/2015 à 00:01

La colonelle Jennie Carignan, 47 ans, est ingénieure de combat dans les Forces armées canadiennes depuis 25 ans. Cette fonceuse, titulaire d’un MBA en gestion des entreprises de l’Université Laval, n’a cessé de progresser au cours de sa carrière, tout en restant passionnée par les missions sur le terrain.

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En ce moment, ses bottes militaires sont rangées temporairement au placard : elle est à Toronto, où elle a repris des études cet été pour un an. Son objectif : obtenir un poste supérieur au Quartier général de la Défense nationale ou dans les opérations, comme chef d’état-major ou de commandante.

Depuis que Jennie Carignan est devenue, en 1990, ingénieure en génie des combustibles et des matériaux après des études au Collège militaire royal du Canada à Kingston, elle multiplie les missions et les responsabilités : instructrice au Collège de commandement et d’état-major de la Force terrestre canadienne à Kingston, commandante du Régiment de génie de la Force opérationnelle Kandahar en Afghanistan. En 2011, devenue colonelle, elle a été chef d’état-major du Secteur du centre de la Force Terrestre/Force opérationnelle interarmées. Son dernier poste : commandante du Collège militaire royal de Saint-Jean, de 2013 à l’été 2015. La mère de quatre enfants, âgés de 8 à 20 ans, est prête à prendre de nouvelles responsabilités.

Près du front

Le terrain, elle connaît. Comme ingénieure de combat en Afghanistan, elle est allée sur le plateau du Golan, en Bosnie et en Syrie avec l’OTAN (Organisation du traité d’Atlantique Nord) et les Nations unies. On la voit sur les photos en uniforme, bardée d’équipement, parfois une arme en bandoulière. Sur le terrain, ces ingénieurs ne sont jamais loin du front.

« [Les ingénieurs de combat] bâtissent des routes, reconstruisent des ponts détruits, fabriquent des obstacles pour maîtriser les mouvements. Ce sont aussi des experts en explosifs, des démineurs. » Leur fonction comprend de plus un volet humanitaire : « En Afghanistan, j’étais responsable du soutien des troupes, mais aussi de la population afghane, au moyen de divers projets, notamment le développement de la capacité de génie de l’armée afghane », énumère la colonelle. Elle dit avoir particulièrement aimé « travailler directement avec les populations locales pour refaire des routes, installer un système pour irriguer les champs, etc. ».

Soutien aux populations locales

Jennie Carignan a grandi à Asbestos, dans les Cantons-de-l’Est, où son père avait une sucrerie. Elle a passé son enfance sur des quatre roues motrices, ses étés en camping à courir dans la forêt et ses automnes à « faire » du bois. « J’aimais déjà l’aventure », se remémore-t-elle.

Ce goût de l’aventure, elle l’a retrouvé dans les zones de conflit où l’a menée son métier d’ingénieure de combat. « Les événements se produisent vraiment vite. Il faut réagir très rapidement, comme ce jour où un pont qui menait à la base principale, à Kandahar, a sauté et où il a fallu très vite trouver une solution. On a travaillé avec l’armée afghane, et le pont a été remonté en deux jours », se souvient Jennie Carignan. À Kandahar, « j’ai passé beaucoup de temps sur les routes. Quand on partait le matin, on ne savait pas si on allait pouvoir rentrer le soir », confie-t-elle.

Dans son lourd uniforme couleur sable, elle a côtoyé la peur dans plusieurs zones de guerre de la planète. Depuis, elle a retrouvé la douceur de vivre au Canada et occupera dans un an un poste stratégique. Mais elle ne renonce pas aux missions opérationnelles. « Je suis toujours passionnée par le terrain. »

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