Retraités, voici ce que vous devez savoir si vous choisissez de retravailler

Publié le 14/11/2009 à 00:00

Retraités, voici ce que vous devez savoir si vous choisissez de retravailler

Publié le 14/11/2009 à 00:00

Claude Joncas, retraité des Mines Wabush, de Sept-Îles, a visité le Machu Picchu, au Pérou, cet automne. Son voyage, il l'a payé en travaillant à temps partiel au Réno-Dépôt de Beauport.

Que ce soit pour arrondir leurs fins de mois, comme M. Joncas, ou pour regarnir leur patrimoine mis à mal, les retraités reprennent du service. Un phénomène de plus en plus courant et encouragé par la société. Mais comment faire en sorte que vos revenus d'emploi améliorent le mieux possible votre situation financière, sans trop payer d'impôts ?

D'abord pour payer l'épicerie

" Les revenus d'emploi doivent servir à payer les dépenses courantes à la retraite ", dit François Morency, président d'Aviso, les Conseillers financiers.

Il n'hésite pas, au besoin, à recommander à sa clientèle de retraités de retourner sur le marché du travail pour pouvoir accomplir des rêves de retraite. M. Morency suggère au retraité d'établir un budget qui détermine son train de vie à la retraite et d'adapter ses revenus d'emploi en conséquence. Sa suggestion tient pour les retraités qui ont déjà un patrimoine.

De son côté, Jean-Pierre Duguay, conseiller à la Financière Banque Nationale, à Saint-Lambert, suggère d'identifier la provenance de ses revenus au cours des cinq prochaines années. " On est à même de mieux planifier les retraits de nos REER [régime enregistré d'épargne-retraite] ou de nos FERR [fonds enregistré de revenu de retraite]. On peut aussi optimiser le fractionnement de revenus de retraite entre conjoints ", dit-il.

En effet, la loi permet de fractionner les revenus de retraite entre conjoints. De plus, les premiers 2 000 $ en provenance des revenus de retraite (REER, FERR ou régime de retraite privés) sont exempts d'impôt, rappelle M. Duguay, Pour un couple, c'est la première tranche de 4 000 $ qui n'est pas imposée.

À l'exception de ces 2 000 $, les revenus de retraite comme les revenus de travail sont imposables. Pour éviter les mauvaises surprises sur le plan fiscal, M. Morency suggère que le retraité travailleur retarde sa demande auprès de la Régie des rentes. Il est possible d'attendre jusqu'à 70 ans. La rente est bonifiée de 6 % pour chaque année reportée. Autre astuce, la loi permet d'attendre à la fin de l'année de ses 71 ans avant de convertir les REER en FERR.

Faire attention au rythme des retraits

Si une personne a déjà converti ses REER en FERR, elle se servira de ses revenus d'emploi pour réduire ses retraits au minimum. " La durée de votre épargne varie en fonction notamment de la cadence des retraits, rappelle la Financière Banque Nationale dans son Guide sur la retraite, publié sur Internet. La diminution des retraits permettrait non seulement d'éviter d'épuiser votre épargne, mais également de léguer un bel héritage à vos proches. "

Toujours dans le but d'abaisser la facture fiscale, le retraité qui retourne au travail peut cotiser à son REER jusqu'à la fin de l'année de son 71e anniversaire, conseille le Groupe Investors. Dans le cas d'un couple dont un conjoint est plus jeune que l'autre, le retraité peut cotiser au REER du conjoint jusqu'à ce que ce dernier ait atteint l'âge limite à son tour.

Regarnir son patrimoine

Les retraités qui ont connu un revers de fortune retournent sur le marché du travail par nécessité. Leurs gains d'emploi serviront aussi à enrichir leur patrimoine. Ils devront investir leur argent en tenant compte de leur tolérance au risque et de leur profil d'investisseur.

En ces temps de faibles taux d'intérêt, la tentation de favoriser les actions est forte. Mais cela n'est pas sans risque. M. Morency rappelle une règle de base : on prend 100 et on soustrait l'âge de l'investisseur. La différence nous donne la proportion du portefeuille qui devrait être consacrée aux actions. Par exemple, pour un retraité de 65 ans, les actions en portefeuille ne devraient donc pas dépasser 35 %.

M. Duguay souligne l'intérêt des actions de grandes entreprises versant de bons dividendes. " L'action ordinaire de BCE donne un rendement de dividende de 6,11 %, l'équivalent d'un taux d'intérêt de 8,2 % compte tenu du traitement fiscal dont bénéficient les dividendes ", souligne-t-il.

Pour les placements à revenu fixe, François Morency recommande l'achat d'obligations de banques et d'entreprises de grande qualité, plutôt que les certificats de dépôt dont les rendements sont anémiques ces temps-ci.

Dans tous les cas, les sommes peuvent être placées dans un REER, ou si vous n'avez plus de droits de cotisation inutilisés, dans un compte d'épargne libre d'impôt (CELI) jusqu'à concurrence de 5 000 $ par année. Dans un CELI, les placements fructifient à l'abri de l'impôt et peuvent être retirés en tout temps.

Claude Joncas travaillait surtout pour se désennuyer. Quand il a averti son employeur qu'il s'envolait pour les Andes, celui-ci n'a pas apprécié. Mal lui en prit, M. Joncas a démissionné sur-le-champ. Après tout, il n'a pas cotisé pendant 32 ans à la caisse de retraite de la Wabush pour se faire embêter une fois à la retraite. Comme quoi, il y a des avantages à être retraité même quand on travaille.

À la une

Bourse: nouveaux records pour le Dow Jones et le S&P 500 à Wall Street

Mis à jour le 28/03/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto est en hausse et les marchés américains sont mitigés.

À surveiller: Microsoft, Apple et Dollarama

28/03/2024 | lesaffaires.com

Que faire avec les titres de Microsoft, Apple et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes.

Bourse: les gagnants et les perdants du 28 mars

Mis à jour le 28/03/2024 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.