Passer d'entrepreneur à chef d'entreprise

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Octobre 2017

Passer d'entrepreneur à chef d'entreprise

Offert par Les Affaires


Édition du 14 Octobre 2017

Par Claudine Hébert

[Photo : 123rf.com]

DOSSIER PME - Êtes-vous toujours au coeur des opérations de votre PME? Avez-vous encore le dernier mot pour l'embauche d'un employé? Êtes-vous la personne qui dit oui ou non pour chaque décision prise au quotidien? Si vous avez répondu par l'affirmative à toutes ces questions, vous êtes encore un entrepreneur... et non un chef d'entreprise.

Denis Lefebvre, président-fondateur de Proaction Groupe Conseils, a rapidement compris que la croissance de son entreprise reposait sur sa capacité à laisser «son bébé» dans les mains d'un autre. «Je venais à peine de réaliser la vente du tout premier mandat de Proaction que je déléguais déjà cette tâche à un de mes employés. J'étais en mode "trouvons le prochain client"», raconte l'entrepreneur. Cette PME, qui propose des services-conseils en gestion de la productivité, génère aujourd'hui des revenus annuels dépassant 20 millions de dollars . D'ici deux ans, Proaction compte atteindre le double. Depuis sa création en 2004, elle a aidé plus de 8 000 gestionnaires d'un peu partout sur la planète à devenir des dirigeants de plus haut calibre.

M. Lefebvre tient à préciser qu'il n'a pas effectué une vente pour son entreprise depuis au moins cinq ans. Son équipe de représentants s'en charge. Il n'a pas non plus participé à l'embauche des 80 derniers employés (l'entreprise en compte maintenant 135). Là aussi, c'est son équipe des ressources humaines qui veille au grain. «La clé d'un entrepreneur qui réussit à devenir un chef d'entreprise, poursuit Denis Lefebvre, c'est sa capacité à s'entourer rapidement d'un personnel de confiance. Il doit trouver des gens qui adhèrent à la culture de l'entreprise et qui partagent ses valeurs ainsi que sa vision. En effet, l'entrepreneur qui a l'ambition de faire croître son entreprise ne doit surtout pas demeurer la personne à tout faire. C'est ce qui constitue pour plusieurs entrepreneurs le principal défi.»

On veut des entrepreneurs bien entourés

Les institutions financières et les investisseurs risquent d'en glisser un mot aux entrepreneurs qui mènent leur barque en solo. «Il nous arrive d'aider des entrepreneurs one man show, mais lorsqu'il s'agit de soutenir une entreprise qui représente à nos yeux un fort potentiel de croissance, on préfère de loin les entrepreneurs qui sont entourés d'une solide équipe de gestion», signale Julie Morand, vice-présidente adjointe, transfert d'entreprise et affacturage chez Banque Nationale. Elle soutient, par exemple, qu'un entrepreneur bien entouré pourra davantage se concentrer sur la réussite d'une acquisition. «On se sent beaucoup plus en confiance de travailler avec eux. On sait que ces entrepreneurs ont une équipe derrière eux pour veiller aux opérations de l'entreprise», ajoute cette experte financière.

Même son de cloche au Fonds de solidarité FTQ où, ces temps-ci, on observe une forte tendance à vouloir aider les PME (ainsi que les grandes entreprises) qui sont en mode acquisition. Particulièrement si la transaction implique une acquisition ailleurs au Canada ou à l'étranger. «Dans cette catégorie qui apporte énormément de richesse, on aime les entrepreneurs qui savent travailler en équipe, qui ont développé une éthique et qui valorisent une bonne gouvernance au sein de leur organisation», indique Normand Chouinard, premier vice-président aux investissements, Fonds de solidarité FTQ. Or, l'expérience de la première acquisition demeure un test auquel plus d'un entrepreneur sur deux va échouer, souligne-t-il. Le problème, ce n'est pas de financer la transaction, c'est d'en réussir l'intégration, dit-il. De nombreux entrepreneurs vont sous-estimer la culture des entreprises dont ils se portent acquéreurs. Plusieurs vont également sous-estimer l'impact de ces acquisitions sur les employés de leur entreprise. Cette étape permet, entre autres, de reconnaître qui sont les vrais chefs d'entreprise.

Les partenaires qui épaulent l'entrepreneur peuvent également provenir de l'extérieur. Le chef d'entreprise en pleine croissance a avantage à s'entourer de mentors, de coachs, d'autres entrepreneurs d'expérience qui vont l'aider dans le développement de sa PME, signale Louis Jacques Filion, professeur honoraire à HEC Montréal. Certains vont aussi former un comité consultatif ou un véritable conseil d'administration.

C'est justement ce qu'a fait le fondateur de Proaction. «Chez nous, le conseil d'administration est composé de gens d'affaires venant notamment de CGI et d'institutions financières, précise Denis Lefebvre. Ainsi, nous comptons un membre de la direction de la Banque TD. Proaction demeure propriétaire majoritaire des parts de l'entreprise. Nous avons voulu nous entourer de gens expérimentés qui nous apportent une foule de conseils et de suggestions, et ce, sans perdre le contrôle de notre PME.»

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