Vendre des ponts en kit, le pari de Maadi Group

Publié le 17/08/2015 à 11:11

Vendre des ponts en kit, le pari de Maadi Group

Publié le 17/08/2015 à 11:11

Le Québec est une terre fertile en innovation et les petites entreprises ne font pas exception. Mais elles se lancent souvent dans la R et D sans suffisamment de préparation alors que leur taille les rend plus vulnérables.

Ils ne sont que six dans Maadi Group mais leurs ponts en aluminium en kit, un produit innovant, se vend partout dans le monde. Créée en 2005, l’entreprise de Boucherville est bâtie sur l’innovation et continue de vivre sur son avancée technologique nichée pour se tailler une place dans le marché mondial. «Le plus difficile a été le long processus pour arriver à la première réalisation», témoigne son fondateur et pdg Alexandre de la Chevrotière.

Il aura fallu près de cinq ans pour trouver le moyen de réaliser des ponts solides et certifiés sans soudure, faits de parties emboîtables. L’absence de financement extérieur, à l’exception de quelques aides d’organismes divers de soutien à la recherche en aluminium ou à l’innovation, a sûrement rallongé le parcours.

«Personne ne voulait financer un projet en aluminium car, pour tout le monde ici, un pont ne pouvait se faire qu’en acier si bien que ce sont les bénéfices des activités d'ingénierie et de design/build qui ont financé la R&D....», se souvient Alexandre de la Chevrotière.

Se faire connaître par des recherches pointues

Maadi Group, poussé à s’internationaliser dès ses débuts son produit n’arrivant pas à trouver sa place au Québec, a également investi dans une usine de fabrication totalement automatisée inaugurée le mois dernier et a trouvé des façons innovantes de se faire connaître.

La petite structure a privilégié l’emploi de personnes qualifiées, comme une responsable du marketing et communication spécialisée dans le domaine de l’aluminium en poste à Chicago, qui font rayonner l’entreprise. Aujourd’hui, c’est essentiellement par son site internet et la publication dans des revues spécialisées des résultats de multiples recherches pointues dont Maadi Group est partenaire avec plusieurs universités que l’entreprise se fait connaître et attire des clients. Elle a d’ailleurs été sollicitée l’année dernière pour aller installer un pont en aluminium (mais pas en kit celui-ci) pour relier deux plateformes pétrolières en mer de Chine.

Connaître son marché avant de se lancer

Si certaines petites entreprises rejettent l’innovation de peur de ne pas avoir la taille nécessaire pour le faire, d’autres comme Maadi Group n’hésitent pas. Elles se lancent en revanche parfois à corps perdu dans une aventure coûteuse qui pourrait s’avérer vaine. «Souvent, elles démarrent les recherches sans connaître le potentiel commercial de leur produit», constate Pascal Monette, directeur général de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ), qui recommande fortement «d’impliquer dès le début les gestionnaires en marketing pour une bonne analyse du marché, une meilleure adaptation du produit le cas échéant et une planification financière».

Mais l’innovation ne doit pas se limiter au produit, ce que savent d’ailleurs très bien faire certaines nouvelles petites entreprises notamment dans le domaine technologique. «Il y a quatre niveaux d’innovation : la gestion, les ressources humaines, la production et le produit », souligne Daniel Dubé, conseiller innovation à Expansion PME Montérégie Est. Un produit innovant ne permettra pas à l’entreprise de croître si « le modèle d’affaire n’est pas adéquat, si la firme n’a pas investi dans le personnel qualifié adéquat ou si elle ne le mobilise pas ou encore si ses équipements de production sont désuets», cite Daniel Dubé.

Le succès passe donc par l’innovation dans tous les aspects de l’entreprise et non seulement son produit qui doit répondre avant tout à un besoin des clients.

Trois conseils pour réussir
Pascal Monette, directeur général de l’ADRIQ et Daniel Dubé, conseiller en innovation à Expansion PME Montérégie Est

1) Avoir recours à de l’expertise externe

Particulièrement pour les petites entreprises, qui ne peuvent avoir d’experts pointus en interne, il faut rejoindre les réseaux de savoir (consultants, organismes spécialisés, forum d’entrepreneurs) pour éviter certaines erreurs déjà commises par d’autres.

2) Développer une culture de l’innovation en interne

Toutes les fonctions de l’entreprise doivent être ouvertes à l’innovation et impliquées dans la conception dès le départ, notamment le marketing, ce qui, d’après certains spécialistes, peut faire augmenter de 75 % les chances de réussite.

3) Bien cibler les opportunités et établir une stratégie d’affaires

Il faut analyser les besoins et se frotter au marché rapidement afin d’éviter des dépenses de R et D pour se rendre compte tardivement que, par exemple, le produit existe déjà, qu’il n’est pas adapté aux besoins du client ou que son prix est trop élevé par rapport à ce que ses utilisateurs sont prêts à payer.

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