SOS ÉTHIQUE

Publié le 19/01/2013 à 00:00, mis à jour le 17/01/2013 à 15:51

SOS ÉTHIQUE

Publié le 19/01/2013 à 00:00, mis à jour le 17/01/2013 à 15:51

Par Julie Roy

La dernière année a mis à mal l'éthique de certains professionnels. Conscients que personne n'est totalement à l'abri de gens peu scrupuleux, plusieurs ordres ont pris les grands moyens pour promouvoir l'éthique auprès de leurs membres.

L'Ordre des administrateurs agréés du Québec (Ordre des ADMA) a ainsi fait de l'éthique et de la déontologie le thème principal de ses trois derniers congrès.

De leur côté, les avocats n'ont pas pour l'instant à suivre de formation continue sur la question de l'éthique, car cet aspect a été couvert lors de leurs cursus de formation. Toutefois, cela risque de changer au cours des mois à venir, par l'adoption d'un nouveau code de déontologie qui devrait entrer en vigueur d'ici un an. Le Barreau n'est pas le seul ordre à revoir en profondeur les règles d'éthique de ses membres : les comptables et les administrateurs s'y mettent également.

«De nouvelles réalités comme la gestion des copropriétés et l'utilisation des médias sociaux nous ont amenés à remettre nos pratiques en question», mentionne Chantal Dalpé, présidente du conseil d'administration de l'Ordre des ADMA.

Du côté des ingénieurs, une profession particulièrement éclaboussée par les scandales au cours de la dernière année, les membres ont jusqu'au 15 mai pour suivre la formation sur la déontologie rendue obligatoire par l'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ). Ils devront par la suite passer une évaluation.

«Le but n'est pas de piéger nos membres, mais de les amener à réfléchir et à se poser les bonnes questions au bon moment», mentionne Daniel Lebel, président de l'OIQ.

Depuis 2009, l'OIQ a fait parvenir pas moins de 300 communications sur le sujet à ses membres : articles dans la revue Plan, discours du président, etc. Pour rassurer le public, une ligne éthique a également été mise en service afin de dénoncer les fautifs.

Actions concrètes

Mise à jour des sites Internet, articles dans leurs publications, présentations de mises en situation, programmes d'inspection plus rigoureux... Les actions mises en oeuvre par les différents ordres ne manquent pas.

«Nos jugements sont rendus publics par souci de transparence. Cela crée une pression additionnelle sur nos membres. Les délinquants, on s'en occupe», souligne Daniel McMahon, président de l'Ordre des comptables professionnels agréés du Québec.

Malgré cette bonne volonté, il reste impossible de prévoir toutes les situations. En particulier pour l'OIQ. Avec ses 63 000 membres et ses 44 domaines d'expertise, la déontologie n'est pas toujours simple à appliquer.

Vérification des contrats

Si les professionnels doivent se conformer aux règles de déontologie, qu'en est-il de leurs partenaires d'affaires ?

Cette situation concerne particulièrement les pharmaciens du Québec. Manon Lambert, directrice et secrétaire de l'Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ), est sans équivoque sur la question : le premier devoir qu'exercent les pharmaciens est à l'égard de leurs patients et non à l'égard d'une chaîne de pharmacies, d'un centre privé ou des fabricants de médicaments. «On essaie de sensibiliser nos partenaires d'affaires à notre code de déontologie en faisant des tournées. Plusieurs se sont réveillés, car ils n'avaient jamais entendu parler de ces questions», mentionne Manon Lambert.

Pour se donner les moyens d'intervenir, l'OPQ peut demander à inspecter les contrats commerciaux conclus entre des pharmaciens et des tiers.

«Cela donne un contrepoids aux pharmaciens, qui ont alors un argument de plus pour refuser certaines pratiques douteuses en prévenant leurs partenaires que l'Ordre peut vérifier les contrats», mentionne la directrice.

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