Du génie agricole à la bio-ingénierie

Publié le 08/10/2009 à 15:42

Du génie agricole à la bio-ingénierie

Publié le 08/10/2009 à 15:42

Par Alain Duhamel

Mais où sont passés les ingénieurs en agroalimentaire, ces experts de la conception et de la construction des systèmes de production agricole et des bâtiments de ferme ?

Signe des temps, la Société canadienne du génie agroalimentaire et de la bio-ingénierie n'en fait aucune mention dans la description de ce domaine spécialisé qu'elle a mise à jour l'été dernier. Le domaine du génie agricole a muté vers la bio-ingénierie, soit le champ d'application des principes du génie aux sciences naturelles.

"La pratique de la profession évolue", note Stéphane Lemay, chercheur en ingénierie de l'environnement agricole rattaché à l'Institut de R-D en agroenvironnement. Au fil des ans, le génie agroalimentaire, connu sous le nom de génie rural ou agricole, s'est étendu à la valorisation des biomasses, aux bioénergies, aux bâtiments verts, à l'automatisation et au contrôle, à la sécurité alimentaire, et à l'analyse du cycle de vie.

Des classes vides

La profession est en demande, mais le génie agroalimentaire ne remplit pas les salles de classe depuis longtemps. À l'Université McGill, la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'environnement forme depuis cinq ans des ingénieurs en bioressources. Bien que le programme d'études prévoit des formations de base en agriculture, il se concentre sur la gestion des ressources et de l'environnement.

"Les inscriptions dans le programme agricole ont diminué. Les jeunes s'orientent plutôt vers la gestion des ressources et de l'environnement, dit Valérie Orsat, professeure en génie alimentaire. Le programme a changé de nom pour refléter une image plus complète de ce que nous étions et pour être plus attrayant. Si on ne peut pas les attirer avec le mot agriculture, il faut le faire autrement."

À l'Université Laval, la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation forme des ingénieurs en génie alimentaire et en agroenvironnement, mais son programme en génie agroalimentaire, offert au Département des sols, manque d'étudiants, de professeurs et d'argent.

"Le financement dépend du nombre des étudiants et nous sommes dans un secteur ou il est difficile de recruter, car il est méconnu des jeunes", dit Jean-Paul Laforest, doyen, qui souhaite revoir avec les responsables des programmes de génie forestier et de génie civil l'offre générale de l'Université en génie. Jean-Denis Major, président de Consumaj, une firme de Saint-Hyacinthe qui oeuvre dans les domaines du génie agricole, civil et environnemental depuis 1993, craint que l'industrie ne retourne à une époque où les grands travaux de construction à la ferme se faisaient sans les ingénieurs.

"Nous avons été des précurseurs en étant les premiers ingénieurs qui entraient dans les fermes." Or les bâtiments de ferme sont aujourd'hui plus complexes et doivent se conformer à des normes plus rigoureuses en matière de santé, de sécurité et d'environnement. "De nos jours, même la traite des vaches est robotisée, illustre M. Major. Nos producteurs agricoles sont très bons en production, mais en construction, c'est autre chose !"

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