Des solutions intelligentes aux défis urbains


Édition du 16 Décembre 2017

Des solutions intelligentes aux défis urbains


Édition du 16 Décembre 2017

Montréal pourrait bénéficier du projet expérimental de Boston du nom de Pothole Patrol ou P2, une application capable de détecter et d’indiquer où se trouvent les nids de poules.

Comme 50 % de la population mondiale habitera dans les villes d'ici 2030, celles-ci auront la responsabilité de résoudre des problèmes de plus en plus importants concernant le transport en commun, la sécurité ou le trafic.

Montréal, aura ainsi un rôle à jouer pour trouver des solutions. Or, la métropole a déjà une longueur d'avance, puisqu'elle a été nommée Ville intelligente de l'année en 2016 par l'Intelligent Community Forum.

De plus, le site britannique Business Insider classe Montréal comme l'une des 20 villes les plus technologiques du monde. La ville y est décrite comme un lieu à considérer pour y implanter son entreprise si celle-ci touche aux nouvelles technologies, en particulier pour tout ce qui touche à la réalité virtuelle.

Si la métropole québécoise a réussi à se hisser à la tête du palmarès des villes intelligentes, c'est grâce à un plan d'action clair. Ce plan comprend près de 70 projets, répartis en six chantiers visant à améliorer la vie des Montréalais.

On pense par exemple à MTL Trajet, une application mobile qui enregistre les déplacements des usagers des transports en commun et permet ainsi à la Ville d'améliorer la mobilité sur son territoire.

À cette application s'ajoute Géo-Trafic, une base cartographique dynamique qui donne la possibilité de connaître en tout temps l'état général de l'ensemble des routes et des axes de circulation de la ville de Montréal (circulation, perturbations, entraves, déneigement).

Pourquoi autant de bonnes idées sur le territoire montréalais ? Le nombre de nouvelles entreprises technologiques axées sur des solutions innovantes, notamment urbaines, serait une piste d'explication. On estime en effet qu'il y a entre 1 800 et 2 600 start-up à Montréal. Or, plus des deux tiers déclarent offrir un produit ou un service qui cadre avec les besoins du marché d'une ville intelligente.

Des solutions internationales qui trouvent un écho local

Par ailleurs, Montréal ainsi que d'autres villes québécoises pourraient bénéficier d'autres initiatives de partout dans le monde.

À Boston, une équipe de chercheurs a mis en place un projet expérimental du nom de Pothole Patrol (la Patrouille des nids de poules) ou P2, une application capable de détecter et d'indiquer où se trouvent les nids de poules. Dans ce cas-ci, les données étaient récoltées à des fins de recherche. De fait, au Québec, le fléau routier représente 4,6 milliards de dollars prélevés auprès des contribuables en frais de construction investis seulement pour la période 2017 à 2019. À cela s'ajoutent les réparations des véhicules, en assurances et en potentiels de retards au travail.

C'est sans compter le danger de la route grandement augmenté, pouvant mener à des accidents mortels, sur les routes endommagées.

En plaçant leurs capteurs capables de détecter les anomalies sur la route sur seulement sept taxis de Boston, P2 a réussi à couvrir en quelques semaines près de 10 000 km. Parmi ces 10 000 km, 3 000 étaient des kilomètres uniques, le reste, des passages répétés. Ces passages répétés permettent de confirmer et de préciser les données amassées.

Dans le même ordre d'idées, l'application Street Bump, aux États-Unis, permet aux citoyens ayant téléchargé l'application d'aider à repérer où se trouvent les nids de poule dans la ville. L'application utilise deux des capteurs des téléphones intelligents : l'accélérateur et le GPS. Lorsqu'ils conduisent et rencontrent un nid de poule qui crée un choc, le téléphone le détecte, l'enregistre et le transmet directement aux bases de données de la ville. Ainsi, les citoyens sont mis à contribution pour une réparation plus rapide et efficace des nids de poule.

Autre usage des mégadonnées au service de la ville : Vancouver a mis en place une carte de crimes du nom de GeoDASH (Geographic Data Analysis and Statistics Hub), qui donne en temps réel les différentes infractions qui se produisent. Ces infractions comprennent aussi bien les délits graves, comme des meurtres, ainsi que les plus petits, comme des vols. Cette carte est mise à jour toutes les 24 heures.

Bien qu'il soit difficile de dire encore quels ont été les effets de GeoDASH sur tous les crimes, d'après les premières données relevées, la carte semble bel et bien être efficace à prévenir les cambriolages dans la municipalité qui l'utilise. «En tant que premier service de police à utiliser cette technologie au Canada, nous avons constaté une forte réduction des cambriolages les six premiers mois, explique l'officier Ryan Prox du Vancouver Police Department. Nous avons enregistré, les trois premiers mois du projet, une réduction allant de 21 % à 27 % sur ce type de crimes, tandis que les municipalités voisines notaient une augmentation.»

D'autres défis urbains touchent la sécurité des citoyens, la circulation et le transport en commun, ou encore, la protection de l'environnement, le design urbain, l'accès au WiFi, etc.

La solution passera par un savant mélange de mégadonnées, d'Internet des objets, de nuages informatiques et de collaborations entre les villes et ses habitants.

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