La Chine, un géant qui dérange

Publié le 01/12/2012 à 15:10, mis à jour le 29/11/2012 à 15:32

La Chine, un géant qui dérange

Publié le 01/12/2012 à 15:10, mis à jour le 29/11/2012 à 15:32

La Chine produit la moitié du fer de la planète. Ce géant de l'acier s'impose à l'industrie métallurgique mondiale. Mais des voix s'élèvent pour dénoncer le dumping de la Chine. Le Canada fait partie du nombre. Les enquêtes du Tribunal canadien du commerce extérieur sont nombreuses. Ron Watkins, président de l'Association canadienne des producteurs d'acier, pose un oeil critique sur la situation.

Quelle est l'importance de la Chine dans le secteur du fer?
Non seulement est-elle importante, mais elle est pour le moins récente. Pour comprendre, il faut remonter un peu dans le temps. En 2001, la Chine produisait 18% du fer de la planète. En une décennie seulement, elle a presque triplé sa production. Elle totalise aujourd'hui 46% de la production mondiale. Du coup, ses stratégies d'exportation ont un impact direct sur notre industrie.

Que reproche l'industrie métallurgique à la façon de faire chinoise?
Trois éléments nous dérangent tout particulièrement. Premièrement, la Chine a augmenté sa capacité de production à un point tel qu'elle produit plus que ce que son marché peu absorber. Cela la pousse à écouler ses surplus à moindre coût sur d'autres marchés. Deuxièmement, le gouvernement subventionne largement cette industrie en ayant des parts importantes dans les sociétés. Troisièmement, à cela s'ajoute l'impact de la dévaluation de leur monnaie qui, force est de constater, les avantages. Autant d'éléments qui lui permettent de vendre sur nos marchés à un prix beaucoup moins cher.

C'est ce qui explique, selon vous, l'augmentation des recours commerciaux contre la Chine?
En partie. Plusieurs considèrent ce qu'elle fait comme du dumping. Depuis que la Chine est devenue membre de l'Organisation mondiale du commerce, en 2001, le nombre de recours commerciaux n'a cessé d'augmenter. Depuis 2005, dans le secteur industriel, on dénombre un peu plus de 500 recours dont une centaine provient des États-Unis et une cinquantaine de l'Europe. Quant à lui, le Canada a 18 recours commerciaux contre la Chine, dont 12 qui touchent directement ou indirectement le secteur du fer.

Ces recours peuvent-ils rétablir la compétitivité au Canada?
Oui. Mais pour ce faire, il faut suivre un processus bien précis. Les entreprises canadiennes qui considèrent enregistrer des pertes à cause d'un dumping potentiel doivent colliger des données et porter plainte auprès de l'Agence canadienne des services frontaliers. C'est elle qui établira s'il y a dumping ou non. Par la suite, le Tribunal canadien du commerce extérieur établira s'il y a eu dommage et si tel est le cas, des taxes antidumping seront alors appliquées sur les produits ciblés pour rétablir une saine compétitivité. Chaque cinq ans, environ, les mesures sont réévaluées.

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