Les meilleurs endroits pour se lancer en affaires au Québec

Publié le 19/10/2015 à 08:42

Les meilleurs endroits pour se lancer en affaires au Québec

Publié le 19/10/2015 à 08:42

Par Matthieu Charest

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Au premier coup d’œil, on pourrait croire que l’année a été rude pour les entrepreneurs au Québec. Dans le dernier classement Les collectivités entrepreneuriales, publié par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et dont Les Affaires a obtenu copie, les villes du Québec semblent avoir perdu du terrain.

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En 2013, neuf villes québécoises occupaient le premier tiers de ce classement. En 2014, il y en avait cinq. Cette année, il n’y en a plus qu’une seule. Conclusion logique, dans cet outil qui sert à déterminer « les meilleurs endroits au Canada pour démarrer ou faire croître une entreprise », la perte de vitesse de la belle province est considérable.

Mais tout n’est pas noir ou blanc. Une analyse en profondeur de ce classement permet de tracer un portrait beaucoup plus nuancé de la situation. S’il ne s’agit pas d’une cuvée exceptionnelle pour la province, certaines villes font très bonne figure, notamment Rivière-du-Loup, Victoriaville et Drummondville.

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En outre, « c’est un classement relatif, tempère Martine Hébert, vice-présidente et porte-parole nationale de la FCEI. [Les résultats] ne signifient pas nécessairement que la position des villes du Québec s’est détériorée. Certaines peuvent être déclassées par d’autres, qui ont connu de fortes hausses ».

Des 26 villes québécoises parmi les 121 du classement canadien (des municipalités qui comptent plus ou moins 20 000 habitants), 11 ont connu une amélioration de leur score cette année et 15 affichent une baisse.

Une question de pondération

La FCEI évalue chacune des municipalités selon 14 critères, mesurés par sondage ou par l’analyse des données scientifiques de Statistique Canada. Ces critères sont répartis en trois groupes (présence, perspectives, politiques) et ils sont pondérés dans le calcul du score final, sur 100.

Ainsi, le groupe de critères « présence » entrepreneuriale vaut 25 % de la note finale. Le groupe « perspectives », 35 %, et celui des «politiques», 40 %. Bref, selon l’importance que leur accorde la FCEI, certains facteurs pèsent plus lourd que d’autres. Une bonne nouvelle pour le Québec, souligne Mme Hébert.

« Évidemment, il y a des améliorations à faire, mais quand même, on constate qu’au point de vue des politiques entrepreneuriales, le Québec se débrouille très bien. »

Là où le bât blesse, « c’est sur le plan de la “présence”, soit la densité entrepreneuriale et le nombre d’entreprises par habitant. La bonne nouvelle, c’est qu’à terme, les facteurs “présence” et “perspectives” ont pour corollaires les “politiques”, exactement ceux pour lesquels le Québec s’illustre. Ça donne de l’espoir pour les prochaines années. »

Réduire la bureaucratie

Pour s’améliorer, les villes doivent « bien contrôler leurs dépenses, afin d’éviter que les taxes foncières n’augmentent, explique la vice-présidente et porte-parole nationale de la FCEI. Quand les taxes augmentent, les plus touchés sont les entreprises et les commerces. Autre facteur, il faut optimiser le cadre réglementaire pour réduire la bureaucratie au strict nécessaire ».

Un point de vue partagé par Alexandre Cusson, maire de Drummondville et deuxième vice-président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ). « Ça revient toujours à avoir un cadre réglementaire et fiscal concurrentiel. Quand on tente d’attirer chez nous des entreprises étrangères, les premières questions sont toujours : “Quelles sont les taxes ?” et “Quel est le processus administratif ?”. Mais la bureaucratie est souvent là pour répondre aux exigences des autres ordres de gouvernement. Quant à la taxation, certains ministères ont presque triplé les coûts pour les municipalités au fil des ans. Nous ne pouvons pas refiler les frais à d’autres ordres gouvernementaux. Mais avec le rapport Perrault [sur la simplification de la reddition de comptes des villes] qui vient d’être déposé à Québec, je crois que nous allons pouvoir réduire la bureaucratie. »

Toutefois, « les municipalités ont un grand rôle à jouer afin de stimuler l’entrepreneuriat. Pour une ville, il n’y a pas de meilleur vendeur que son maire », ajoute l’élu.

Québec et Montréal en queue de peloton

La capitale nationale et la métropole font encore une fois piètre figure cette année au classement. De la 82e place en 2014, Québec chute en 114e place cette année. Quant à Montréal, la ville stagne en 121e position, bonne dernière au Canada.

« Les grandes villes sont désavantagées, confie Martine Hébert de la FCEI. C’est plus complexe de mettre en place des politiques homogènes quand la gestion est plus compliquée. » Néanmoins, Calgary et Edmonton se classent respectivement en 45e et 48e positions.

Découvrez ici le classement complet du Québec
Découvrez ici le classement complet du Canada

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