Mnubo: devenir le Google Analytics des objets connectés

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Octobre 2018

Mnubo: devenir le Google Analytics des objets connectés

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Édition du 20 Octobre 2018

[Photo: 123rf]

Nom des fondateurs : Frédéric Bastien, Aditya Pendyala, Jean-Charles Beaudin, Jean-Christophe Cimino
Âge : De 33 à 45 ans
Année de création : 2012
Investisseurs : Investissement Québec, Fonds de solidarité FTQ, Munich Re/HSB Ventures, White Star Capital et McRock Capital
Total du financement obtenu : 22,5 M $

Mnubo accélère. L'entreprise montréalaise, spécialisée dans l'analyse de données d'objets connectés, a bouclé, en mars dernier, une ronde de financement de 16,5 M $ pour développer sa commercialisation à l'international. «Nous souhaitons transformer notre leadership technologique en part de marché», confirme Frédéric Bastien, son PDG cofondateur.

Si ses revenus, qui doublent chaque année, proviennent pour moitié d'Amérique du Nord, elle réalise déjà un tiers de son chiffre d'affaires au Japon, où elle vient d'ouvrir un bureau en juin. En attendant l'Europe et la Californie en 2019. «Nous ciblons les marchés où l'industrie manufacturière est la plus développée, notamment dans les créneaux des technologies agricoles, du bâtiment et de la maison connectée», explique M. Bastien.

Concrètement, Mnubo aide des entreprises traditionnelles à prendre le virage du numérique qui utilisent des objets ou des machines connectés. Que ce soit des turbines, des climatiseurs, des réfrigérateurs ou encore des moissonneuses-batteuses. La grande force de Mnubo est justement d'arriver à rendre exploitables sur une seule et même plateforme toutes ces données émises qui sont de différentes natures et impropres, à l'état brut, à l'analyse.

Pourquoi le nom Mnubo ? Mnubo allie le «M» de machine, l'acronyme Machine to Machine étant plus populaire qu'Internet des objets à son lancement, au terme espéranto Nubo, qui signifie «nuage». Ce qui traduit la volonté d'être une interface entre le nuage et la machine. «Cette question du nom sert souvent à briser la glace lors de réunions avec des clients», raconte en riant Frédéric Bastien.

Transformer des données en intelligence

«Elle crée de la valeur en transformant ces données en informations décisionnelles», résume Sebastian Boisjoly d'Investissement Québec. Mnubo permet ainsi de mieux comprendre l'engagement et l'usage des clients d'objets connectés. Mais aussi et surtout de mesurer la santé d'un actif industriel connecté en détectant les anomalies, voire en faisant de la prédiction de panne, grâce à un modèle d'intelligence artificielle. «Il y a toujours un objectif d'affaires, en fin de compte, pour nos clients», assure M. Bastien.

En somme, Mnubo s'apparente à un Google Analytics des objets connectés. Sauf que les données restent la propriété de ses clients et non de Google. Son modèle économique de logiciel comme service est basé sur un abonnement mensuel, selon le nombre de données transmises. «Avec les données du Web, les Google ou Facebook ont réussi à créer des trilliards de dollars de valeur. Notre croyance, c'est que le potentiel est encore plus grand avec les objets connectés et nous voulons être le catalyseur de cette création de valeur», ambitionne M. Bastien.

Surtout que le marché, estimé à 21 milliards de dollars rien qu'au Canada, selon l'Association canadienne des objets connectés, n'est encore qu'à ses débuts. Pourtant, Mnubo existe depuis... 2012 ! «On était naïf, c'était beaucoup trop tôt», sourit Frédéric Bastien.

Un lancement dès l'apparition des premiers appareils connectés grands publics

Tout a commencé dans le sous-sol de M. Bastien avec trois collègues de longue date, Jean-Charles Beaudin, Jean-Christophe Cimino et Aditya Pendyala, deux architectes logiciels chevronnés et un spécialiste marketing. M. Bastien, lui, a une expertise financière et en gestion de produit.

Ingénieur diplômé de Polytechnique, à l'origine pour devenir astronome, il a eu la piqûre pour les télécoms en devenant le premier stagiaire de l'histoire de Fido et à participer à son lancement commercial. «Lors de la cérémonie de dévoilement, mon cerveau d'ingénieur a pris conscience de l'importance du lien entre technologie et marketing», se souvient-il.

S'ensuit une dizaine d'années de gestion de projets technologiques partout dans le monde, jusqu'à ce que naisse sa première fille, ce qui le ramène à Montréal, dans une start-up. Il y rencontrera ses actuels associés. Lorsque cette dernière est rachetée, les quatre se lancent dans l'aventure ensemble, en misant sur les potentialités de l'Internet des objets, quelques mois seulement après les lancements de Nest ou de Fitbit.

«On gagnait beaucoup de prix [Entrepreneur émergent EY 2014, prix De la Vision à la Réalité de PwC], mais on n'avait pas de client», plaisante M. Bastien. Ils vivent alors en faisant de la prestation de services, tout en bâtissant leur plateforme technologique. Jusqu'à la ronde de financement de 6 M $ en 2015. «Cela nous a permis d'abandonner les services pour nous concentrer sur notre plateforme qui commençait à avoir de la traction.»

Pourquoi ils y croient

«Nous nous sommes joints à une équipe de fondateurs et de dirigeants de haut calibre qui cumule plusieurs années d'expérience dans le secteur technologique dans des entreprises d'envergure. L'industrie de l'Internet des objets est en très forte croissance et Mnubo va aider nos entreprises à prendre le virage du numérique et à accélérer l'innovation au sein de l'industrie manufacturière, ce qui revêt une grande importance pour Investissement Québec.»

- Sebastian Boisjoly, vice-président, Capital de risque et fonds d'investissement chez Investissement Québec

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