Pas de chômage pour les avocats d'Heenan Blaikie

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Mai 2014

Pas de chômage pour les avocats d'Heenan Blaikie

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Mai 2014

Les avocats d'Heenan Blaikie, qui a fermé ses portes en février dernier, n'ont pas mis de temps à retomber sur leurs pieds. Leur expertise permet aux cabinets qui les ont rapidement recrutés de bonifier leur offre de service et de bénéficier de contacts avec de nouveaux clients.

Au Québec, Lavery (4e rang) et BCF (6e rang) se sont partagé la plus grande part du gâteau, recrutant respectivement 48 et 30 avocats du défunt bureau Heenan Blaikie. Lavery a porté un grand coup en allant chercher l'ancien premier ministre du Québec, Pierre Marc Johnson, et son équipe (13 avocats) de même que les deux très convoités bureaux de Sherbrooke (24 avocats) et de Trois-Rivières (9 avocats). Ces nouveaux avocats oeuvrent surtout en santé, droit du travail et litige. «Ces deux bureaux étaient très profitables et nous donnent accès à une clientèle très intéressante, explique l'associé directeur, Don McCarty. En Estrie et en Mauricie, il y a beaucoup d'entreprises qui ne souhaitent pas nécessairement faire affaire avec des avocats de Montréal, préférant des cabinets ancrés dans leur région.»

Quant à BCF, elle a recruté en février l'équipe de Marcel Aubut, composée de 30 avocats de Québec et Montréal. Marcel Aubut a du même coup été nommé vice-président du CA de ce cabinet en forte progression, maintenant composé de 200 avocats. L'ajout de la nouvelle équipe permet notamment à BCF de voir son offre de service en droit du divertissement et du sport «passer au niveau supérieur», soutient Mario Charpentier, associé directeur. «C'est désormais une vraie unité d'affaires chez nous», ajoute-t-il au sujet de son cabinet, qui représente notamment le Canadien de Montréal et Evenko.

Intégrer les nouveaux

Plusieurs cabinets soutiennent qu'ils convoitaient depuis longtemps les avocats qu'ils ont recrutés à la dissolution d'Heenan Blaikie. «Ça faisait 20 ans que l'on courait après Marie-Josée Hogue», lance Kim Thomassin, associée directrice de McCarthy Tétrault pour la région du Québec, au sujet de cette spécialiste du litige commercial et de la responsabilité professionnelle. Par ailleurs, le cabinet n'est pas peu fier de pouvoir compter sur l'expertise en droit des transports des quatre avocats composant l'équipe de David Blair.

Les associés de Borden Ladner Gervais (8e rang) connaissaient bien, de leur côté, les 15 avocats qu'ils ont recrutés, dont 12 se spécialisent en droit du travail. «Nous nous référions mutuellement des clients que l'on ne pouvait représenter nous-mêmes, nous les côtoyions auprès de nos clients dans certains dossiers, nous savions qu'ils étaient bons», souligne John Murphy. Ce dernier est d'avis qu'avec l'arrivée de ces nouveaux avocats, ce cabinet forme désormais «la référence en droit de l'emploi».

«Nous n'avons pas recruté ces avocats au hasard, lance pour sa part Mario Charpentier. Ils partagent les valeurs de notre cabinet, qui sont des valeurs entrepreneuriales, très axées sur le droit des affaires, ce qui facilite grandement leur intégration. On a rapidement senti la chimie s'installer.»

Reste qu'intégrer 46 avocats d'un coup pose certains défis, admet Don McCarty, en précisant que l'intégration des systèmes informatiques et téléphoniques des deux nouveaux bureaux de Sherbrooke et de Trois-Rivières a demandé beaucoup d'efforts. Lavery a acquis une bonne expérience sur le plan de l'intégration, notamment lors de la fusion avec Desjardins Ducharme en 2007. «Mais cette fois, une grande proportion des nouveaux avocats ne travaille pas dans nos bureaux, précise l'associé directeur. Il faut donc multiplier les occasions de rencontres pour intégrer nos pratiques et nos équipes.»

Leçons d'une dissolution

Si les avocats québécois se gardent de commenter directement les causes de la dissolution d'Heenan Blaikie, on sent bien que le coup a porté. «C'est toujours une mauvaise nouvelle pour le domaine quand un tel événement se produit», admet Kim Thomassin. Selon elle, cette histoire démontre l'importance d'innover pour faire évoluer sa pratique. Elle est persuadée que McCarthy Tétrault, avec sa structure originale reposant sur un conseil d'administration, un pdg et une équipe restreinte d'associés seniors, est bien positionnée en ce sens.

Le naufrage d'Heenan Blaikie a renforcé la confiance de BCF dans son propre modèle d'entreprise. «Il faut que la direction soit très claire, soutient Mario Charpentier. Nous avons choisi d'être un mégabureau régional. Notre structure administrative n'est pas lourde comme celle de certains cabinets géants. Nous sommes un yacht, pas un paquebot ! Lors de la dissolution d'Heenan, nous avons pu recruter très rapidement les avocats que nous avions repérés. Quand c'est trop lourd, il devient plus difficile de suivre les soubresauts du marché.»

«Tous les cabinets doivent apprendre de ce qui s'est passé chez Heenan Blaikie, conclut pour sa part Don McCarty. À mon avis, cette histoire démontre bien que la confiance des associés et la solidarité sont les actifs les plus importants d'un cabinet.»

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